SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
-34%
Le deal à ne pas rater :
-34% LG OLED55B3 – TV OLED 4K 55″ 2023 – 100Hz HDR 10+, ...
919 € 1399 €
Voir le deal

Partagez

 

 Ravenous _ Reese

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Ravenous _ Reese Empty
Message Sujet: Ravenous _ Reese   Ravenous _ Reese Empty Ven 16 Nov - 22:05

RAVENOUS
You & me

Reese
&
Alec
« Alec, tiens toi bien merde ! »
Molly siffle entre ses dents comme un cobra prêt à mordre.
J'lève les yeux au ciel mais me redresse imperceptiblement. La jolie blonde me sort un haussement de sourcil hautain qui m’envoie dans les cordes. Cette fois-ci j’grimace franchement en daignant tomber les jambes de la table.
« Sérieux, c’est l’plus gros client que j’ai eu cette année ! Tu foires pas et tu t’tiens ! »
C’est chuchoté, hein, mais d’une voix plus glaciale que la banquise.
« Et j’te parle même pas des retombées pour toi. »
La porte du loft s’ouvre avant que j’puisse répondre en ricanant.
Un homme – cravaté comme un quadra en pleine force de l’âge – s’avance avec assurance. J’le prends direct en grippe. Ne serait-ce que pour son col de chemise négligemment déboutonné ou sa mâchoire parfaitement carré.
P’tin.
Evidemment mon agent bondit immédiatement en avant. La main tendue vers le mécène et sa charmante chute de rein moulée d’un fabuleux jean sur laquelle j’ai une vue panoramique. Et qui m’distrait pendant les quelques minutes normalement utiles pour une courtoisie élémentaire.
Molly toussote élégamment.
J’me lève lentement. Dé-li-bé-ré-ment.
C’est certainement pas un branleur pareil qui va m’chahuter.
« ‘jour. »
J’lui serre les doigts avec une poigne ferme pour qu’il jette un œil aux phalanges marquées. P’t’être qu’il me laissera tranquille en s’imaginant un genre d’artiste partant en vrille à n’importe quelle occas’.
« Asseyons-nous pour discuter de votre commande. »
Le type et Molly s’asseyent sur des fauteuils de cuir dépareillés. J’traîne des pieds pour les r’joindre : apparemment j’ai pas l’choix.

« Allez on trinque ! »
La jeune femme cogne vigoureusement contre mon verre et descend l’sien d’un coup sec. Molly peut faire la connaisseuse d’art sophistiquée avec ses clients, mais dès qu’ils ont l’dos tourné elle redevient tout d’suite une grande gueule.
« Trois s’maines… Génial, j’vais d’voir rester assigner à domicile pendant trois s’maines… »
« Et tu s’ras riche après ! »

Elle se ressert une généreuse rasade en concluant :
« Ou en tout cas je vais être riche, parce que toi, tu t’es déjà plein aux as. »
« La ferme Molly… »
J’peux pas m’empêcher d’rigoler.

J’sors de l’immeuble en respirant à plein poumons l’air vicié par la pollution. Bordel, c’que j’peux aimer New-York ! Dans ses rues mal éclairées, dans ses artères bouillonnantes, j’vais trouver. Je vais trouver. L’inspiration nécessaire pour pondre deux toiles toutes neuves que l’playboy pourra accrocher dans sa galerie sur la cinquième.
Pour la peine j’m’envoie un demi cacheton d’ectasy qui traînait au fond d’une poche.

J’ai les yeux grands ouverts, mangés par des pupilles démesurées. A l’affût de c’déclic attendu.
Naturellement j’me faufile entre les piétons jusqu’à m’engouffrer dans une bouche de métro. Il fait chaud et ça sent la foule. Ce mélange improbable entre toutes les cultures du monde qui s’entrecroisent le long des escaliers et des couloirs. J’piétine jusqu’à c’qu’un son en particulier m’aiguillonne les tympans.
J’me laisse guider sans tenir compte des pancartes crado, juste au bruit.
Elle est là.
Au beau milieu des passants pressés et d’ceux arrêtés pour l’écouter.
Elle est là, dans la chaleur oppressante et les courants d’air. Les paupières closes pendant que son instrument vibre contre ses lèvres et que j’m’approche jusqu’à distinguer les tendons crispés sous la peau d’ses mains dansant sur le cuivre. Y a des mèches de cheveux blonds qui s’agitent et l’éclat de ses bottes usées qui s’reflètent drôlement.
J’m’approche encore
J’écoute. J’attends. J’fixe la silhouette menue derrière les couches de vêtements superposés en profitant du spectacle qu’elle nous offre. Et j’me repais des notes lancinantes, porteuses d’une lourdeur aguicheuse, jusqu’à c’qu’elles se taisent.


camo©️015
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Ravenous _ Reese Empty
Message Sujet: Re: Ravenous _ Reese   Ravenous _ Reese Empty Sam 17 Nov - 13:24

REESE &
ALEC

Ravenous

Il suffit de la voir pour comprendre à quel point elle arrive à contrer l’effet de la foule, à se faufiler comme un fantôme et à se confronter à ce vent qui tente en vain de la repousser.

Comme si il n’y avait que elle.
Vent contraire.

Une petite mallette noire, une gamine qui la tient fermement de ses mains abîmées, le visage fermé. Est-ce que quelqu’un la connaît ? Oui et non, mais elle, elle vous connaît. Le regard se croise et elle vous toise.
Féline, sur le trottoir d'en face qui marche sans prendre le temps de regarder où elle va. Elle connaît la ville comme sa poche et la ville la connaît aussi. Y'a bien son nom inscrit dans plusieurs mémoires. Et sa gueule d'ange implanté dans des souvenirs sinistres. Il y a bien des cicatrices offertes qui font que les gens ne l'oublieront jamais. Gamine qui marche, marche encore. Reese, le chat. Reese aux idées bien claires. Elle fonce, s'enfonce dans des ruelles comme si elle était lancée dans des trafics illégaux. Sa mallette noire, comme si elle allait tuer quelqu'un.

Peut-être qu’elle allait faire des victimes.

Ses mains tremblantes, et pourtant si assurées. Ses doigts fragiles qui appuie sur les touches avec une telle témérité. Cette nana de nulle part, cette nana là qu’on commençait petit à petit à connaître bien. Gamine, féline, ses yeux si souvent croisé de l’autre côté de la route se ferme si douloureusement quand il lui faut jouer du saxophone.

Le son se partageait. Pulsation sanguine. Et à des kilomètres on pouvait entendre son chant cuivré.
Depuis l’horizon, on pouvait percevoir la force grisante d’une gamine sans nom.

Ce n'est pas juste de la musique. Pas juste de l'argent.
C'est une partie d'elle qu'elle laisse visible, cette partie fragile qui se laisse hurler. Cette partie sensible qui ne s'accorde que trop peu avec le son de sa voix. Alors elle ne parle plus et souffle des notes qui la blessent sur des airs de jazz. Des cicatrices qu'elle laisse béante en se promettant de ne pas avoir mal. Reese, dans la rue. Reese, dans le métro. Reese, dans un resto. Quand le jour se lève, elle sait que les gens ne peuvent la reconnaître. Car elle se mélange, là et se montre indifférente de leurs regards. Elle sait qu'elle n'est plus elle, qu'elle est comme eux une fois que le soleil éclair sa peau claire.

C'était faux. Bien sûr.
Reese marche sur l'eau.

Sous la terre, dans le couloir d’un vieux métro à l’odeur nauséabonde de la foule entassé, de la drogue qui se transmet de main en main, et des parfums des femmes d’affaires qui se mélangent au goût bestial des hommes en manque de cul. Ici, c’était l’enfer. Ici, c’était un lieu qu’elle aurait pu craindre quelques années auparavant. Aujourd’hui, l’enfer était bien plus présent en son creux que dans un lieu aussi pourri.

Et y’a bien quelqu’un qu’à été touché par l’bout ferraille. La gâchette facile, Reese.

L'acoustique parfaite de ce lieu animé. Le bruit de la foule qui se tasse pour la laisser hurler à en perdre la sensation du temps qui se faufile. Reese est bien vivante et elle ne voit pas qu'on la regarde quand elle a les yeux fermés. Cependant, elle peut les entendre. Les respirations douces qui essayent tant bien que mal de s'accorder à sa musique. Mais elle est seule, toujours seule et ça lui plaît d'être aussi seule en fait. Se retrouver à ce petit monde qui vit encore dans son ventre, à ce cœur qui bat encore quand elle arrive à souffler dans un bout de son âme.

Mais ça va trop vite, le courant d'air du train qui part et laisse les gens sur le quais de départ. Elle finit bien vite de jouer, quelques applaudissements qui ne lui donnent pas plus de joie que ça. Elle regarde les pièces au fond de sa boîte, un billet aussi qui est passé par là. Et y'a ses mains dans son champ de vision qui s'amène, quelques pièces encore qui tombent alors qu'elle se demande ce qu'elle va s'acheter comme sandwich pour ce midi. Ou pour ce soir. Elle ne sait même pas quelle heure il est.

Reese commence à remballer son arme, mettre son salaire dans sa poche. Et son regard se balade dans la foule. Elle revoit parfois quelques visages, mais il y a surtout ce garçon, oui ce gars aux cheveux ébènes qui est passé plusieurs fois, trop de fois. Elle n’en dira rien, mais elle se méfiait. Elle se méfie de tout le monde. Le chat des rues n’aime pas qu’on le regarde. Elle se relève finalement, la mallette en main, où son instrument était au chaud. Maintenant, où allait-elle aller ?

Et si elle allait se poser à un autre endroit, est-ce que ce garçon sera toujours là ?

Pando
Revenir en haut Aller en bas
 
Ravenous _ Reese
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» violences (reese)
» hurricane (reese)
» absence de reese baskerville (22/01 - 26/02).
»  reese ϟ the circle of madness
» touch of my hand (reese)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #5 et #6 :: RPS
-
Sauter vers: