Aujourd'hui, je finissais mes cours un peu plus tôt que d'habitude alors je décidais de trainer un peu en ville pour changer avant de rentrer chez moi. Depuis le début, une certaine routine s'était installer dans ma vie et cela ne me ressemblait pas vraiment. Les cours, rentrer chez moi, les diners ou déjeuners chez ma mère toutes les semaines. Et je n'avais plus franchement envie de ça même si j'imagine que c'était normal quand tu avais ton indépendance, quand tu n'avais plus ta mère derrière toi pour penser à tout. J'étais jeune et j'avais tout le temps pour devenir planplan. Je décidais donc de faire du shopping. Non pas que j'avais besoin de quelque chose en particulier et je n'étais pas non plus une fan de mode à toujours devoir avoir le bon style, les derniers trucs à la mode mais parfois, j'aimais bien faire les magasins et rentrer avec de jolies choses chez moi. Me voilà donc me baladant dans les rues, entrant dans quelques magasins à la recherche de coups de coeur. Après quelques heures, je ressors d'un masins avec quelques paquets. Je n'ai pas fais de folie monstre, ce n'est de toute façon pas mon genre, mais je suis néanmoins très contente de mes achats. Cette séance de shoping m'a laissé affamée et assoifée alors je me met à la recherche d'un café ou je pourrais m'installer et me poser avant de rentrer chez moi.
Quelques minutes plus tard, je pousse la porte d'un café, les bras un peu charger par mes sacs. Je sonde alors la salle pour me trouver une place. Soudain, j'aperçois un visage vaguement familier sans que je n'arrive à savoir ou je l'ai déjà rencontrer. Puis, ça me revient. Je l'ai apperçu discutant avec mon père. En plus, il y a une place à sa table. Je glisse ma main libre dans mes cheveux et m'approche de lui. " Salut. " Dis-je en arrivant à sa table en guise de salutation. " Je peux m'assoir ? " Lui demandais-je ensuite. Décidément les relations humaines et les conventions sociale c'était pas mon fort. " Désolée de m'incruster mais la seule autre place livre est à la table du vieux là-bas et j'crois que je t'au vu parler avec père, le professeur Rosenthal ? " Dis-je avec précision. " Alors je préfère m'asseoir avec toi. " Dis-je ensuite. " Enfin, si ça te dérange pas ? " Dis-je, souriante et incertaine en restant debout près de la table, me fichant mentalement des claques.
C'était toujours étrange pour toi de revenir à une vie normale. Pour le temps de quoi ? Quelques petites semaines ? Ouais, quelques petites semaines à te réhabituer à une vie soit disant calme avant de revenir en plein cauchemar. Oui, pour toi, opposé à la vie que tu menais en tant que soldat, la vie en ville était tranquille. Tu entendais le bruit des voitures comme pourrait apprécier le bruit du vent un campagnard. En réalité, tu supportais plus le silence. Celui du désert en attendant de te faire exploser. Celui de ta chambre silencieuse en attendant que tes cauchemars t'attrapent. Triste vie. T'en avais conscience mais t'y pouvais rien. Ou plutôt, tu ne faisais rien pour y changer quelque chose. T'aurais pu tout arrêter. T'avais eu la possibilité de mettre fin à ta carrière militaire, en rompant exceptionnellement ton contrat, pour ce qui t'étais arrivé mais t'avais continué. T'aurais pu continuer à voir un psy, continuer à régulièrement à ces groupes de parole. Mais nan. Tu préférais, tristement et dangereusement autant pour les autres que pour toi, à être une bombe à retardement. Tic tac.
Tu poses tes fesses sur la banquette, à cette table collée à la baie vitrée. T'as toujours bien aimé ce café, cette place. Là, à regarder les gens à travers la rue, là à boire ta boisson après t'être enfui de ton appartement. La cause ? Pas besoin de revenir sur ta jolie nouvelle colocataire au prénom de pierre. T'étais venue pour penser à autre chose et depuis que t'étais gamin, tu venais ici. Profiter. Penser à autre chose. Réfléchir. Imaginer la vie des gens qui passaient devant cette baie. Intonation à ta portée et qui t'attire, tu tournes la tête vers son auteur. Jolie fille. Jeune fille. Et avant que tu n'ouvres la bouche pour lui rétorquer un truc, -quoi ? t'en sais rien- elle te demande si elle peut s'asseoir. Vraiment ? Un instant, une ou deux seconde, tu regardes les quelques tables proches de la tienne, libres à ton arrivée, maintenant prises par des inconnus. T'as pas vu le temps passé. Tu dis toujours rien alors qu'elle s'explique, qu'elle argumente. Tu l'observes plus précisément et c'est ouais, elle ressemble à l'autre Rosenthal, celui que ton père t'a forcé à voir. Celui que t'avais pas forcément envie de voir mais que t'as vu quand même. Elle sourit, tu regardes derrière ton épaule pour zieuter papi, attend debout, son poids un pied sur l'autre et tu te rends compte que t'as toujours rien dit. "Heu, ouais bien sûr." tu fais, tes deux mains autour de ton café presque tiède maintenant. Tu te redresses légèrement, notamment pour dégager tes jambes, lui laissant ainsi plus d'espace. Tu l'observes s'installer, poser ses affaires, son café face au tien, retirer son manteau. Dans ton silence habituel. Dans ton observation habituelle. "Alors, fille du professeur Rosenthal, hein ?" tu lances, pour faire la conversation, bien que tu fais que répéter ce qu'elle vient de te révéler. T'attends au moins un prénom.
Quand j'entre dans le café, je fais un rapide tour de salle et je vis que les places étaient chères. On dirait que je n'étais pas la seule à avoir eu l'idée de venir faire une pause ici. Les places étaient limités et je n'en voyais que deux. Une auprès d'un vieux et l'autre auprès d'un jeune homme dont le visage me disait quelques choses. Il me semblait l'avoir vu entrain de parler avec mon père. Et même si je préférais garder un peu mes distances avec lui, aller m'asseoir avec ce jeune homme me semblait toujours une meilleure idée que d'aller vers le vieux pervers. C'est donc ce que je fis, m'approchant de lui en lui sortant maladroitement mon laïus. J'étais vraiment pas douée parfois niveau communication et il devait me prendre pour une folle. Pour essayer d'atténuer le truc, je lui parlais de mon père, espérant que ça changerait quelques choses. " Heu, ouais bien sûr. " Lâche t-il en glissant ses mains autour de son fumant gobelet de café et je soupire de soulagement. " Merci beaucoup ! J'avais vraiment pas envie d'aller à la table de papy le pervers là-bas ... " Dis-je le plus naturellement du monde avec un sourire et sans savoir que peut-être ce monsieur était tout a fait charmant et gentil. Encore une belle preuve que je suis un vrai cas quand je m'y met. Soulagée, je m'installe à sa table, en face de lui. Je me glisse sur la banquette, déposant mes sacs de shopping à côté de moi avant de déposer café et téléphone sur la table. J'enlève enfin mon manteau pour être plus à l'aise . Tout ça sous le regard de l'inconnu. Je me sens un peu bizarrement observée mais c'est toujours mieux que d'avoir le regard de l'autre vieux sur moi.
" Alors, fille du professeur Rosenthal, hein ? " Me demande t-il une fois que je suis installée. Je le regarde et hoche la tête en souriant légèrement. " Ouais, le seul et l'unique. " Lâchais-je un peu narquoisement, ce que je regrette sur le champ. " J'espère que c'est un bon point pour moi et que tu ne le déteste pas ? " Lançais-je en riant. Je devais mettre de l'eau dans mon vin quand il s'agissait de mon père même si ce n'était pas facile. Pas encore. Je devais avouer qu'il faisait quand même des efforts. Il était au moins plus présent maintenant qu'il était professeur et qu'il n'était pas envoyer en mission à l'autre bout du monde. Et puis c'était ce que voulait ma mère, je ne pouvais pas ne pas essayer. C'était le moins que je puisse faire. Il restait mon père et je n'en aurais pas d'autre même si j'aurais aimé que les choses ne soient pas aussi compliquées entre nous. " Je m'appelle Kylie. " Lui dis-je en guise de présentation. Je glissais alors une main dans mes cheveux avant de boire une gorgée de mon café que je reposais ensuite à la même place. " Et toi ? Comment tu connais mon père ? Tu es un de ses élèves ? " Lui demandais-je, curieuse. Peut-être que si je voyais mon père a travers ce que m'en dise d'autre personne m'aiderais à me rapprocher de lui.
Le regard sur l’homme plus loin désigné précédemment, tu finis par le détourner pour retomber sur la jeune fille. La jolie fille au visage de poupée, au visage encore un peu trop juvénil. Jambes ramenés vers toi alors que t’avais pris la liberté de les étendre devant toi, tu sers ton gobelet presque tiède tandis qu’elle s’installe. Tu hoches la tête alors qu’elle te remercie, t’as même un petit sourire à ce qu’elle te raconte ensuite. “Ouais, je l’aurais pas fait non plus.” Tu lances en réponse alors que tu penses que plutôt que subir le perver, elle a sans doute la chance de partager sa table avec un mec comme toi. Bousillé, perdu entre la réalité et les cauchemars, partagé entre les deux mondes. Pas de schizophrénie là dedans, t’étais pas fou. Juste complétement paumé depuis quelques mois. Juste complétement chamboulé. Tu sais pas pourquoi tu lui fais la conversation. T’aurais pu simplement retourner à l’observation de la rue. Ou carrément lui laisser la place, prendre tes affaires et te tirer. Mais non, p’têtre que ça te changer de parler avec une inconnue. Enfin, pas si inconnue que cela, si elle descendait de ce cher professeur Rosenthal. Andrea, de son prénom, comme il t’avait demandé de l’appeler. T’as un second sourire qui naît sur tes lèvres alors qu’elle rit. Face à son doux rire, tu hausses les épaules légèrement amusé. “Bingo, cet homme est un affreux bonhomme.” tu lances pour plaisanter en pensant à l’ancien militaire. Non, il était bien loin d’être détestable. Tu détestais seulement l’idée que ton père et lui se soient liés pour essayer de t’aider. Pas que tu n’avais pas besoin d’aide, tu n’en avais pas envie. Coup d’oeil sur sa main qui replace sa chevelure, tu te présentes à ton tour. “Cosimo.” Simple prénom, simple phrase alors qu’elle enchaîne directement sur ton lien avec son père. Nouveau sourire amusé quand tu vois qu’elle est bien loin de la réalité, tu secoues la tête à la négative tandis que tu te redresses légèrement sur ta banquette. “Pas vraiment non.. Je suis soldat, ça fait longtemps que j’ai quitté le banc de l’école.” t’avoues en te confiant un petit peu sur ta vie. T’as d’ailleurs jamais été à la fac. T’es passé par des écoles spécialisées pour faire ce que tu fais mais t’as jamais connu les BU, les exposés ou soirées d’intégrations. Ou du moins, pas les tiennes tandis que tu t’incrustais. “Apparemment, ton père et mon père sont collègues.” tu combles un peu plus son questionnement avant de boire une gorgée, tes lèvres sur le bord du gobelet.
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Sujet: it's not a trap | COSIMO 
Mer 17 Oct - 18:35
