Same old empty feeling in your heart. (Tobisa)

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Pour toujours. Cela pourrait paraître futile. Cela pourrait paraître enfantin. Même naïf, finalement, de promettre qu’ils resteront si proches pour toujours. Elle ne croit guère aux relations éternelles, Isabella. Elle aimerait bien, pourtant, elle aimerait vraiment. Mais elle sait à quel point la vie peut être précaire, elle sait combien tout peut basculer d’un instant à l’autre. Elle ne peut pas affirmer avec certitude que sa relation avec Toby demeurera intacte, pour le restant de sa vie. Peut-être l’aurait-elle fait avant, même sûrement. Leur amitié a toujours été un point central de sa vie, et elle a toujours pensé qu’elle le sera toujours. Mais tout est devenu si compliqué ces dernières semaines, depuis… Ce baiser, ces mots. Cette sensation, en elle, que derrière leur amitié, se cache une relation beaucoup plus complexe, beaucoup trop fusionnelle pour être normale. Elle ignore ce qui va se passer, elle ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Mais elle peut dire sans aucune hésitation ce qui ne fait aucun doute. Elle l’aimera éternellement. C’est cette promesse-là qu’elle lui fait, celle d’être toujours auprès de lui. Tant qu’il voudra d’elle, elle sera là. Elle a peur, au fond d’elle, que ce soit lui qui décide un jour de tout arrêter. Qu’il décide un jour que leur amitié n’en vaut pas la peine, qu’elle n’en vaut pas la peine. Alors cela fait du bien, aussi, de l’entendre lui faire la même promesse. Egoïstement, cela lui fait du bien. C’est ce qu’elle commence à amorcer, enfin, en trouvant le courage de formuler à voix haute ce qu’elle redoute tout bas. Mais son meilleur ami ne semble pas même comprendre comment elle peut dire une chose pareille. Il est si gentil, si innocent. Elle a l’impression de ne pas le mériter. – Parce que… Ta vie était plus simple avant… Avant quoi, elle ne sait pas. Avant qu’il ne développe de sentiments amoureux à son égard, avant qu’il ne se retrouve en couverture de magazine par sa faute, avant qu’il ne la rencontre… Avant elle, en fait. Elle baisse les yeux, pour éviter qu’il n’y voit la douleur. Il ne devrait pas la réconforter, pas dans ces circonstances. Mais Toby étant Toby, et Isabella étant Isabella, les choses se passent autrement. Il vient déposer un baiser contre sa joue, un baiser qui perdure, la marquant un peu plus de son empreinte. Elle ferme les yeux, juste, pendant une seconde avant qu’il ne glisse sa main le long de son corps pour l’attirer finalement dans ses bras. Instinctivement, la belle s’y blottit alors qu’elle l’enlace à son tour de ses bras. Elle le serre fort, un peu trop, sans doute. Elle pourrait rester dans cette position longtemps, mais une voix féminine vient soudain les interrompre. Isa se recule par réflexe. Son regard croise alors celui de cette femme, plus âgée, qui les scrute tous les deux. Qui la dévisage, elle, particulièrement. Et, sans attendre plus longtemps, elle s’empresse de repartir. La Latina pose sa main contre son front, complètement désarçonnée, dépitée même. Elle a vite compris le fonctionnement des ragots. Elle vient d’empirer la situation pour Toby. – Ce n’est pas vrai… Le jeune prêtre, lui, ne paraît pas particulièrement atteint. Il commence même à se mettre à rire, sous le regard surpris de sa meilleure amie. – Pourrais-je savoir ce qui te fait rire ? Elle, elle est carrément désespérée, alors elle veut bien qu’il lui fasse partager ce qu’il pense.

CODAGE PAR AMATIS

Sa vie était-elle réellement plus simple avant? Non, il ne le concevait pas. De toute façon, les rumeurs, en premier lieu, n'étaient pas apparues à cause d'Isabella, c'était pour bien d'autres raisons. Alors, au fond, c'était peut-être elle qui était avait été attirée dans un élément auquel elle n'aurait pas dû appartenir. C'était elle qui avait des problèmes parce qu'elle avait voulu accompagner son meilleur ami alors qu'il était au plus bas, et d'ailleurs, cela l'avait vraiment aidé. Toby, malgré l'article et les regards, se sentaient bien mieux et prêt à continuer ce pour quoi il était là. A cette pensée, le visage de Toby se crispa quelque peu. "Et si... C'était le contraire?" demanda-t-il simplement. "Sans moi, il n'y aurait pas cet article non plus... Et tu n'aurais pas à t'inquiéter sans cesse de mon bien-être.." souffla-t-il, affichant un petit sourire intimidé. "Je pense que tu ne devrais pas t'en faire pour ça... On s'aime avec tous nos défauts et tout ce qu'on peut s'apporter, non? On est pas seulement amis quand tout va bien..." souffla-t-il.
Il déposa un baiser sur la joue de la demoiselle et finit par la serrer contre lui. Elle en profita également pour se blottir dans ses bras. Cette proximité était merveilleuse, et dans cette position, Toby avait l'impression d'être en sécurité, à l'abri de tout le mal qui pourrait leur arriver. Malheureusement, se sentiment de plénitude fut rompu par l'arrivée et la voix d'une femme, qui eut l'air bien plus que surprise de la situation, mais qui décida de rebrousser chemin. Décidément, ils avaient le chic pour les timings foireux et c'était peu dire! Au lieu de s'en faire, comme c'était le cas d'Isa, qui y voyait déjà de nouveaux soucis pour le jeune prêtre et son ministère, Toby commença à rire, franchement. Il riait aux éclats. "C'est sa tête..."répondit-il simplement. "Mme McCarthy, je la connais bien...C'est une bonne personne." continua-t-il, toujours aussi mort de rire. "Mais, elle a toujours quelque à dire ou remarquer, toujours un avis à émettre, et là...." Il était vraiment plié en deux, mais cela devait être plus nerveux qu'autre chose. "Et là... t'as vu? Elle a rien dit... En plus, t'as vu ses yeux, l'expression qu'elle avait?" continua-t-il sur sa lancée. "Alors que d'habitude, c'est ... père Fleming, arrêtez avec vos rollers, vous allez vous briser le cou! Père Fleming, vous ne trouvez pas que deux beignets c'est trop?" Il riait de plus bel. Cette femme le traitait comme un enfant, et il s'était attaché à elle, tout comme elle l'appréciait également. Alors, il s'était attendu à tout, mais pas cette réaction. Il ne savait pas si elle tiendrait sa langue, si elle viendrait lui en parler en privé, ou si elle ne résisterait pas à quelques commérages ou remarques... Mais, sur le coup, il s'en fichait un peu.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Elle a la sensation de salir tout ce qu’elle touche, Isabella. Elle commence à se dire que, à chaque fois que quelqu’un se rapproche un peu trop d’elle, il en souffre. A un moment ou à un autre. Cela a été le cas de son mari, plusieurs fois. Et maintenant… Maintenant, c’est ce qui se passe avec son meilleur ami. Mais il ne mérite pas une chose pareille, Toby. Surtout pas lui. Lui qui ne fait que du bien autour de lui se retrouve enlisé dans une situation qu’il n’a absolument pas mérité. Mais, pourtant, le jeune homme ne paraît pas d’accord avec elle. C’est même tout le contraire puisqu’il commence à formuler l’hypothèse inverse. C’est lui qui compliquerait sa vie. Oh non. Sa vie n’a jamais été simple, à Isa. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a toujours eu des problèmes difficiles à gérer. Souvent, même, des problèmes bien plus grands qu’elle. Mais il poursuit dans son idée, affirmant que sans lui non plus, il n’y aurait pas eu cet article. – Je connais ce monde, pas toi. C’était à moi d’y penser. Mais, alors ? Aurait-elle changé de comportement à l’égard de son meilleur ami ? Se serait-elle retenue de lui tenir la main, ou bien pire, l’aurait-elle repoussé pour un simple baiser sur la joue ? Peut-être a-t-il raison, en fin de compte. Ce n’est pas leur faute. Ce sont surtout les dernières paroles de Toby qui parviennent à apaiser davantage l’esprit trop torturé de la jeune femme. Ils ne sont pas seulement amis quand tout va bien, non, bien sûr que non. Ils le sont aussi quand les choses vont mal. Plus encore, d’ailleurs, ils doivent se soutenir dans ces moments, pouvoir les affronter ensemble. – Tu as raison… Être amis, c’est l’être dans les bons comme dans les mauvais moments. déclare-t-elle d’une voix un peu plus assurée. Ils sont amis, ils ne doivent pas avoir honte de l’être. Pourtant, il suffit d’une tendre étreinte et de l’aller-retour express d’une fidèle de la paroisse pour que cette sensation de culpabilité revienne chez Isabella. Elle commence réellement à désespérer quand son meilleur ami, lui, prend la situation avec bien plus de légèreté. Elle ne comprend absolument pas ce qui le fait rire, ce qui la pousse à lui poser directement la question. Mais ce qu’il lui explique ne la rassure pas du tout, bien au contraire. – Donc tu es en train de me dire que même la femme qui a toujours quelque chose à te reprocher est tellement abasourdie qu’elle en perd la voix ? Elle pose sa tête entre ses deux mains, dans un geste excessivement dramatique. Entre Toby qui est littéralement plié de rire et elle qui est au bout du rouleau, la scène est plutôt comique. Voyant qu’il n’est pas prêt de s’arrêter, la belle relève enfin la tête vers lui pour le contempler. L’entendre rire aux éclats avec cette insouciance pareille à celle d’un enfant, cela la fait sourire quand même. Elle le fixe quelques secondes avant de reprendre finalement dans un murmure. – Tu m’as manqué, tu sais.

CODAGE PAR AMATIS

Toby fit la moue. Elle connaissait ce monde... Ce que cela devait être difficile à vivre pour elle, d'être épiée au quotidien, de par son nom de famille, d'être surveillée, d'être limite traquée pour que des corbeaux puissent se rassasier de quelques nouvelles malveillantes. Il poussa un large soupire, avant d'entreprendre de la rassurer. Et cela eut l'air de fonctionner. Leur amitié était belle et Toby était persuadé qu'elle ne s'arrêterait jamais, malgré les sentiments qu'il avait à son encontre. Des sentiments qu'il devait étouffer, des sentiments qui le rongeaient. Dieu demandait des sacrifices, c'était certain, mais lui demandait-il cette souffrance? Il sourit, avant d'ouvrir ses bras pour câliner Isabella, tout contre lui, avec douceur et tendresse. Ce qu'elle était mignonne avec lui.
Lorsque Madame McCarthy les avait surpris, l'un dans les bras de l'autre, Toby s'était mis à rire, d'un rire enfantin, d'un éclat de jeunesse et de sincérité, alors qu'Isa, quant à elle, faisait une moue inquiète. "Ne t'en fais pas..." déclara-t-il entre deux rires. "Pour une fois qu'elle ne m'a pas grondé comme un enfant!" s'exclama-t-il ensuite. Rien que de repenser à la scène, au visage de la brave paroissienne, il riait de plus bel, sans avoir une véritable explication. C'était la scène.... Il montra d'ailleurs Isabella du doigt. "Et ta tête est très drôle aussi!" s'exclama-t-il, alors que des larmes coulaient le long de ses joues, suite à cet éclat de rire inopiné.
Il poussa un soupire et tenta de reprendre sa respiration , observant la demoiselle. Un sourire orna ses lèvres. "Toi aussi, tu me manques tout le temps quand tu n'es pas là..." souffla-t-il. Et elle savait à présent pourquoi... A cause de ce feu ardent en lui, ce feu interdit. Il se mordit la lèvre. "Tu veux... aller prendre un thé ?" demanda-t-il, l'invitant à se rendre au presbytère. Ce n'était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire, mais il n'en avait que faire. Il en avait marre des ragots et des histoires... Il n'allait pas repousser sa plus grande amie, celle qui était si présente au sein de son coeur, juste parce que cela ne plaisait pas à d'autres. D'autant qu'il ne s'était rien passé de mal entre eux, jamais. Tomber amoureux, n'était pas un péché...N'est-ce pas?

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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C’est dingue, dingue l’effet qu’il a sur elle, Toby. Des jours qu’elle redoute ce moment, des jours qu’elle repousse leur rencontre parce qu’elle a peur. Parce qu’elle ne sait plus où elle en est, parce qu’au fond, elle est extrêmement chamboulée par les sentiments qu’il lui a dévoilés à Rome. Parce qu’elle a beau tenter de mettre au clair ses propres émotions, elle n’y arrive pas. Mais il suffit de quelques secondes à ses côtés, quelques instants dans ses bras, pour effacer toute inquiétude. Ce n’est qu’à ce moment, finalement, qu’elle sent son esprit s’apaiser. Au moins, pour quelques temps. Elle ne le perdra pas, c’est impossible. Leur amitié est beaucoup trop précieuse pour qu’ils prennent ce risque. Et peut-être que c’est égoïste de sa part, peut-être qu’elle devrait s’éloigner, pour lui. Mais... Ils sont tellement plus heureux quand ils sont tous les deux. Être avec lui fait un bien fou à la jeune femme. Sa tendresse alors qu’il la serre dans ses bras, sa douceur à chacun de ses mots, et même son insouciance quand elle l’entend rire comme un enfant innocent. Il est aussi parvenu à la rassurer au sujet de cette femme, non pas sans la taquiner elle-même au passage. Visiblement, sa tête le fait beaucoup rire... Hum. - C’est ma tête inquiète pour toi. fait-elle remarquer avec une petite moue sur le visage. Mais, très vite, elle lui avoue qu’il lui a manqué. Parce que c’est à cet instant, avec ce rire si pur et si entier qu’elle a l’impression de le retrouver entièrement. Tout de suite, il lui confie qu’elle aussi... Elle lui manque tout le temps quand elle n’est pas là. Elle le contemple pendant une seconde sans rien dire. Elle décèle cette pointe de vulnérabilité, celle qu’on ne voit pas au premier abord chez Toby. Elle a la sensation qu’elle pourrait lui faire autant de bien que... De mal. Le seul problème, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle doit faire pour lui donner uniquement du bien. - Alors j’ai bien fait de venir... souffle-t-elle, presque pour elle-même. Comme si elle se posait la question, comme si elle ne savait pas exactement, et c’est le cas. Mais il l’invite à venir prendre un thé avec lui au presbytère. Elle ne sait pas si c’est une bonne idée, Isa. Elle ne veut pas lui créer plus d’ennuis qu’il n’en a déjà. Mais elle n’a aucune envie de lui refuser quoi que ce soit. - Je veux bien un café. corrige-t-elle avec un faible sourire sur le coin dès lèvres avant de se lever pour le suivre. Par chance pour eux, les fidèles encore présents quelques minutes plus tôt semblent avoir disparu alors qu’ils contournent l’église pour rejoindre le presbytère. Elle suit son meilleur ami à l’intérieur et pose son sac à main avant de retirer sa veste. Elle le regarde faire pendant quelques secondes sans rien dire, puis se lance soudainement, confiant ce qu’elle se dit depuis quelques minutes déjà. - Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt Toby, je... Je pensais que mettre un peu de distance nous aiderait peut-être tous les deux... Mais ce n’est pas le cas, pas pour elle en tout cas. Elle n’a pas réussi à y voir plus clair. Au contraire, elle a juste ressenti ce manque en elle plus que tout le reste. Son regard plonge dans les yeux océan de son meilleur ami, elle ajoute alors. - Mais ce ne doit pas être la bonne méthode parce que j’ai juste réussi à ce que tu me manques...

CODAGE PAR AMATIS

Toby ne parvenait pas à reprendre le contrôle, plus il riait, plus celui donnait envie de rire encore davantage, un peu comme un enfant qui venait de faire une blague. Les larmes lui montaient aux yeux, tant il s’esclaffait. Pourtant, son interlocutrice n'avait pas l'air du même avis, bien au contraire, c'était une moue inquiète et craintive qui ornait les traits de son visage. Relevant les yeux pour la regarder, Toby reprit de plus bel son éclat de rire.
"Et bien... C'est tant mieux que tu t'inquiètes aussi souvent pour moi finalement...." déclara-t-il, reprenant son souffle l'espace de quelques secondes. "Car ta tête inquiète pour moi est drôle!" poursuivit-il. On aurait dit un instant que les neurones ne connectaient plus très bien. Son rire était à mi-chemin entre un rire sincère et franc, et un rire bien nerveux, cela donnait une drôle d'atmosphère à la scène. Ce fut les quelques mots tendres de sa meilleure amie qui le ramenèrent à la réalité. Non sans difficulté, il reprit son souffle et se calma, pour lui répondre, puis la regarder en silence.
Après hésitation, il lui proposa un thé, ou un café comme elle le reprit si bien. Il acquiesça et ils se dirigèrent tous deux vers le presbytère. Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle, mais, de toute façon, s'ils s'éloignaient, les gens diraient que c'était pour masquer leur liaison, et s'ils restaient tels quels et bien, on continuerait aussi à parler d'eux. Alors... Quelle différence?
Ils s'installèrent dans le salon, la maison étant vide en ce moment. Toby poussa un large soupire, puis se hâta de préparer un thé et un café. Quelques minutes plus tard, il les déposa sur la table et sourit à Isabella, tandis qu'elle prenait la parole.
"C'est pas grave." répondit-il simplement. Non, il ne pouvait décemment pas lui en vouloir, car il avait pensé la même chose. "C'était logique... Après l'embarras que je t'ai donné. Je te demande encore pardon pour ça." dit-il. Que ce soit pour la soirée alcoolisée, pour le lendemain et ses discours, ses aveux gênants, ou pour cet article dans le magazine. Il baissa les yeux, attrapa le thé brûlant et souffla dedans, se perdant un peu dans ses pensées. "Isa. Je suis pas bien, en ce moment." avoua-t-il finalement. "Je n'arrive pas.... à .... réfléchir." Ou plutôt à prier, à se recentrer, à voir les choses comme avant.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Le rire éclatant de Toby paraît déjà loin alors que l’atmosphère entre les deux amis redevient sérieuse. Presque, solennelle. C’est peut-être l’endroit où ils se trouvent, peut-être ce presbytère qui donne à la jeune femme cet effet grave, bien plus imposant. Elle se sentait plus libre, sur ce petit banc à l’extérieur, plus… En sécurité. Ici, ils ne se retrouvent vraiment plus que tous les deux, sans aucune possibilité de fuir toute situation trop… Trop. Car c’est sans doute eux, en vérité, qui ont cet air si grave tout à coup. Eux qui, derrière la légèreté de leurs taquineries, partagent cette relation beaucoup plus profonde et complexe. Plus qu’elle ne l’a jamais été. Contre toute attente, elle qui redoute tant de tout empirer entre eux, c’est Isabella qui commence à ouvrir enfin son cœur. Elle lui présente ses excuses car elle s’en veut d’être restée loin de lui, même quelques jours seulement, alors qu’il leur aurait peut-être été plus facile d’affronter tous ces ragots ensemble. Mais il ne lui en veut pas, lui. Bien sûr que non. Il est trop gentil pour lui en vouloir, Toby. Elle le contemple, le cœur un peu serré qu’il puisse penser qu’il l’a mise dans l’embarras. Comme si c’était seulement ça. Comme si elle était juste… Gênée par ses sentiments. Ce n’est pas le cas. Elle n’est pas embarrassée. Elle est chamboulée, déboussolée, et complètement bouleversée. Mais elle n’est pas embarrassée. – Toby… Arrête, je ne veux pas que tu t’excuses… dit-elle, la gorge nouée. Parce qu’elle a l’impression de lui mentir, l’impression de le pousser à culpabiliser car il l’aurait simplement mise dans l’embarras. C’est loin d’être si simple. Ses sentiments sont loin d’être si simples. Mais l’avouer à son meilleur ami, ce serait la pire chose à faire. Elle le sait, alors elle se tait, et elle l’écoute parler. Elle veut savoir ce que lui peut éprouver, mais pas une seconde, elle n’imaginait entendre ces mots de sa bouche. Lui qui est toujours si heureux, si paisible. Tellement… En phase avec la Vie. Ses paroles lui donnent l’effet d’un petit coup en plein cœur. Elle ne touche pas à son café, elle garde les yeux rivés sur lui. – A réfléchir… Comment ça ? Elle s’approche un petit peu de lui, instinctivement, alors que son regard ne le quitte pas. – Ce voyage… Il était censé t’aider à te recentrer sur toi-même… lâche-t-elle dans un murmure. Alors qu’elle se rend compte, brutalement, que c’est tout le contraire. Tout le contraire à cause d’elle.

CODAGE PAR AMATIS

C'était presque comme s'il passait à présent du rire aux larmes, le pauvre Toby. La discussion, jusque-là bien joviale, était devenue subitement plus sérieuse, plus perçante. Son sourire s'était légèrement éteint, alors qu'Isa s'excusait. Mais elle n'avait pas de quoi s'excuser. Sa façon de penser, son idée de se séparer un certain temps de lui étaient logique, complètement et indubitablement logiques. Après les moments passés, avec cet article, il était normal de songer que la séparation était une option raisonnable. Mais pas entre eux finalement. Ils étaient trop proches, ils s'aimaient trop. Comme elle l'avait dit plus tôt: ils étaient un pack de deux, jamais l'un sans l'autre. Ils faisaient partie l'un de l'autre. C'était en somme, un peu comme un destinée, tracée pour eux, à tout égard. Alors il s'excusa. De lui avoir fait subir tout ça. Toutes ces choses. Il l'avait chamboulée, car elle était mariée, et elle ne l'aimait certainement pas comme lui pouvait l'aimer. Mais, au fond, c'était tant mieux, car il aurait dû, en premier lieu, garder tout cela pour lui-même, du fait de sa position, de sa vocation, de sa vie, de ses promesses. Un soupire plus tard, voilà qu'il lui ouvrait de nouveau son coeur, mais cette fois-ci avec beaucoup moins de légèreté.
"Je... Je pense que tu ne comprendrais pas...mais..." déclara-t-il. Oui, elle avait beau être sa meilleure amie, elle n'était pas particulièrement croyante, encore moins pratiquante. Mais là, encore, elle avait l'air perdue. Il était vrai que le voyage devait le recentrer. Il avait passé un bon moment avec elle. Mais un moment pour elle, à Rome. Pas ce qui avait été initialement prévu. Il ne la blâmerait jamais pour cela, car sur le coup, ceci lui avait fait terriblement de bien. Mais à présent qu'il avait les pieds de retour sur Terre, ce n'était plus pareil. "Parfois, quand je prie... C'est comme si plus personne n'écoutait." souffla-t-il finalement. Il avait eu des phases de doute, des phases compliquées dans sa Foi, mais cela n'avait jamais été aussi intense, une si grande remise en question. "J'ai l'impression de me détourner, de me perdre..." ajouta-t-il ensuite, doucement, jouant avec la cuillère posée sur la table basse.

♛ Same old empty feeling in your heart.

Well you only need the light when it's burning low Only miss the sun when it starts to snow Only know you love her when you let her go Only know you've been high when you're feeling low Only hate the road when you're missing home Only know you love her when you let her go And you let her go Staring at the bottom of your glass Hoping one day you'll make a dream last But dreams come slow and they go so fast You see her when you close your eyes Maybe one day you'll understand why Everything you touch surely dies…

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Peut-être que la séparation est la bonne réponse, peut-être que s’éloigner est parfaitement légitime et, surtout, la bonne attitude à avoir. Peut-être pour les autres. Mais, pas pour eux. Définitivement pas pour eux. Quand elle voit Toby, le sourire triste, le regard encore plus douloureux, et cette voix soudain si grave, elle ne peut pas penser qu’elle a bien fait de s’en éloigner. Elle ne peut pas croire que s’éloigner de son meilleur ami, alors qu’il souffre, soit la chose à faire. Et elle, quelle amie serait-elle ? Il est perdu, ils sont tous les deux perdus. Et peut-être qu’au fond, il n’y a qu’ensemble qu’ils peuvent arriver à se retrouver. Parce qu’ils font partie l’un de l’autre. Parce qu’ils sont si proches, depuis si longtemps, que leurs âmes sont liées. Il y a un petit bout de Toby en elle, tout comme elle sait qu’il y a un petit bout d’elle en lui. Partout où elle est, elle l’emporte avec lui. Alors, en fin de compte, n’est-ce pas naïf d’avoir cru pouvoir s’en éloigner ? Est-ce bien intelligent de l’avoir fait ? Non, bien sûr que non. Elle ne le réalise que maintenant, Isa. Mais elle ne s’étend pas davantage sur cette pensée, elle ne veut pas y songer, pas tout de suite en tout cas. Car tout ce qui l’intéresse, c’est l’état de son meilleur ami alors qu’il lui ouvre peu à peu son cœur. Il a raison, elle ne comprend pas tout. Elle n’a aucune idée du sentiment qu’il éprouve quand il prie. Elle ne sait pas ce qu’il devrait ressentir, ni ce qu’il ressent à la place. Mais ce qu’elle devine, néanmoins, c’est qu’il se trompe. Les gens n’ont pas arrêté de l’écouter, c’est en lui que quelque chose a peut-être changé. – Je suis désolée, Toby… Je t’ai empêché de faire ce pèlerinage alors que tu en avais vraiment besoin… Elle a été égoïste, tellement égoïste. Encore plus que ça, même, car elle ne s’en rend compte que maintenant. Elle pensait que le jeune homme avait juste besoin de s’éloigner de toutes ces histoires en ville alors que… Il avait besoin de se retrouver seul avec sa Foi. Et elle, elle l’a entraîné dans des vacances touristiques à Rome. Idiote qu’elle est. Mais elle ne veut pas s’épancher sur sa culpabilité auprès de son ami. Il n’est pas question d’elle et de ses reproches, là, mais de lui. Uniquement de lui. Glissant sa main contre la sienne, elle l’incite à quitter des yeux la cuillère avec laquelle il joue fébrilement, pour que leurs regards se croisent. – Ce n’est pas parce que tu as un moment de doute que tu te détournes, Toby. Elle le contemple avec douceur, avec tout l’amour qu’elle lui porte. Elle oublie à quel point elle est chamboulée, déroutée par cette situation entre eux. Elle est à nouveau Isa, et lui Toby. Et c’est tellement facile de parler de Toby. – Tu apportes tellement de bien autour de toi, tu aides beaucoup de gens à retrouver leur chemin, tu le sais. Mais cela ne t’immunise pas de te perdre toi aussi un petit peu parfois… Mais tu sais qui tu es au fond de toi.

CODAGE PAR AMATIS

La naïveté de croire que l'on pouvait faire comme si de rien était pour que tout s'efface d'un coup, pour que tout disparaisse et laisse la place à une situation plus sympathique, plus classique, à un train-train quotidien sans embrouilles et sans questions. Mais c'était impossible. Surtout lorsqu'il s'agissait du lien et des sentiments qui unissaient Toby et Isa. Ils n'étaient pas deux amis ordinaires, bien au contraire et plus le temps passait, plus leur lien se soudait, pour devenir indestructible. En tous cas, ils l'espéraient, car l'un était toujours comme de l'oxygène pour l'autre. Leur simple présence les calmait respectivement. Toby se contenta de sourire face aux excuses de son amie, de ce sourire qui signifiait qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, qu'elle n'avait rien fait de mal et qu'elle devait lâcher du leste plutôt que de culpabiliser. La semaine à Rome avait été amusante, après tout... Et ils avaient été ensemble.
Il hésita un instant, avant de se confier, bien conscient qu'Isabella ne comprendrait jamais parfaitement de quoi il en retournait, dans ses propos. Elle n'avait jamais expérimenté ce que lui expérimentait tous les jours. Mais elle était Isabella, et il n'y avait rien de mieux qu'Isa pour lui mettre du baume au coeur. Il avait besoin d'entendre ses propos, du moins, une partie d'entre eux. Il sourit, timidement, sentant la main chaude de son amie se glisser dans la sienne. Toby la serra, encore plus fort, un peu crispé, un peu angoissé.
"Justement..." souffla-t-il finalement. "Je ne suis plus très sûr de savoir qui je suis. Et où je vais." Il releva un regard peiné en direction de la demoiselle, avant de finalement sourire tendrement. "Je dois avoir un petit passage à vide, je vais devoir réfléchir un peu." déclara-t-il ensuite, doucement, toujours sur un ton chaleureux alors que ses mots ne l'étaient pas tant que cela. "Mais merci pour tes mots, Isa, ils me touchent. C'est important pour moi." déclara-t-il en souriant, caressant la main de la belle, la tenant contre lui.