marks human leaves are too often scars.

01/   keith, le fils d'un écrivain et d'une éditrice, plongé dans la littérature depuis tout petit. gosse qui rêvait d'être hercule ou superman, désillusionné avant l'âge par la mort de sa mère. gosse qui a subi les moqueries de ses camarades, dont les larmes salées noyaient ses joues lorsqu'il voyait les autres enfants heureux dans leur famille. lui n'avait pas le droit à ça. il avait oublié ce que c'était de ressentir le bonheur, de sourire sincèrement. il a demandé à son père pourquoi sa mère était partie au ciel, il lui répondait qu'on l'avait appelé là bas. mais cette réponse lui suffisait pas alors il redemandait chaque jour jusqu'à retenir cette réponse par cœur. de toute manière il n'en aurait pas d'autres.  02/ lui qui s'est forcé à relever la pente au fur et à mesure des années pour son père et à paraître fort pour son premier amour s'est retrouvé trompé par cette dernière. coeur brisé, illusions brisées en mille morceaux. l'amour n'existe pas, l'amour n'est pas suffisant. qu'est-ce que l'amour à part de la déception ? une perte de temps ? sûrement. keith, il en peut plus, il peut pas rester dans sa chambre indéfiniment à se remémorer toutes les fois où il a dit je t'aime à une femme qui en aimait un autre. alors il est parti sans prévenir son géniteur. il aurait pas dû. accident de voiture, son père qui le pousse pour lui sauver la vie et qui perd la sienne en même temps. encore quelqu'un qui mourait devant lui.  03/ se lancer à corps perdu dans la débauche, consommer trop d'alcool jusqu'à passer pour un alcoolique, perdre tout espoir, faire un doigt d'honneur au bonheur et passer les portes de l'enfer pour rencontrer hades. passer un pacte avec le dieu des enfers afin d'être plus stable, peu importe le prix à payer. rêver de ceux qu'il a perdu chaque nuit, frapper du poing le mur à en saigner. avoir l'impression de ne jamais s'en sortir. la boîte aux lettres qui se remplit, les impôts qui tombent. bam. l'échéance est passée, il doit quitter la maison et errer dans la rue.  04/ il trouve un boulot, c'est pas super bien payé mais c'est un début. le patron lui permet même de loger à l'étage le temps qu'il trouve un appart. keith est dégoûté, il n'aime pas faire pitié mais il a pas le choix. alors il ravale sa putain de fierté, il murmure un vague merci et balance son sac dans la chambre miteuse. il a emporté aucun souvenir avec lui, que des vêtements. pas du genre sentimental le gosse, hors de question de s'attacher à des objets. le soir venu il hurle sa frustration à la lune qui écoute ses lamentations sans rien dire. puis il s'endort, fatigué par le poids de la tristesse qui pèse sur ses épaules.  05/ petit à petit keith fait son deuil, le gosse devient adulte mais reste immature. alors il quitte son job, il postule dans un truc d'art martiaux mieux payé. il en a fait toute sa vie, il adore le combat, la défense, ça lui permet de se défouler. on lui dit qu'il faut de la hargne pour être un bon combattant. il répond que c'est tant mieux, il en a à revendre, un peu trop. il passe l'entretien, on lui dit qu'il a un bon niveau, il répond rien pourtant il a plusieurs remarques acerbes à sortir. c'est tout le temps comme ça, il a la haine contre tout et tout le monde. mais il apprend à contrôler ses excès de rage. la journée il s'oublie entre les coups de poings donnés aux autres et ceux qu'il reçoit. le soir, il tente d'atteindre le bonheur en embrassant les belles courbes des femmes. et il continue de tracer son chemin en espérant trouver un jour un but à sa vie, la tête dans le cambouis de voiture. il a quitté les arts martiaux pour devenir mécanicien. il aime pas rester au même endroit trop longtemps, après il finit par s'attacher et il évite ça.