first meeting (cassandre)

attablée à la petite table de la cuisine, une chemise d’andrea sur le dos, tu déjeunais lentement en soupirant un peu, tes yeux rivés sur tes cours que tu tentais de réviser tant bien que mal. tu passais tes mains dans tes cheveux en portant un morceau de pancakes à ta bouche. tu étais fatiguée, et tu avais perdu du temps sur tes révisions. tu étais chez andrea depuis plusieurs jours déjà, et tu avais simplement autre chose à faire que réviser où travailler tes cours, même s’il avait essayé de te motiver. mais maintenant tu n’avais plus de temps à perdre, et tu comptais bien travailler à fond aujourd’hui, en profiter tant qu’andrea donnait ses cours et que toi tu avais un jour de repos. tu finissais tes pancakes et ton jus d’orange et tu débarrassais la table avant d’aller t’installer sur le canapé, un stylo à la main pour prendre des notes. tu fronçais un peu les sourcils en entendant frapper à la porte et tu te pinçais les lèvres, hésitant quelques instants à aller ouvrir. c’était peut-être important. tu te levais et enfilais rapidement ton short, te présentant à la porte. tu te pinçais les lèvres en tombant nez à nez sur cassandre, l’ex-femme d’andrea et tu soupirais un peu. « bonjour. vous êtes cassandre. je vous reconnais. jean. » tu soufflais simplement en passant ta main dans tes cheveux et en tirant un peu sur ta chemise que tu remettais un peu en place. merde. il manquait plus que ça. tu essayais de ne pas faire attention à son regard qui oscillait entre la surprise et autre chose que tu ne saurais définir et tu passais ta main dans tes cheveux doucement, un peu gênée. « andrea n’est pas là. il est en cours. » tu ajoutais en haussant un peu les épaules et en la regardant. ils avaient été mariés de nombreuses années, ils avaient une fille ensemble et même si tu désirais plus que tout que ton histoire avec andrea marche, tu savais que cassandre restait très importante pour lui. « je peux lui laisser un message si vous voulez. » tu proposais, la regardant longuement avant de t’écarter de la porte pour la laisser entrer. andrea t’avait toujours demandé de rester cordiale avec elle si jamais tu la croisais. alors c’était ce que tu faisais.

La belle trentenaire avait bien du mal à se faire à l'idée que son enfant avait quitter le cocon familial. Elle avait passé sa vie à s'occuper d'elle, à faire attention qu'elle ne manque de rien, et elle l'a voyait s'envoler un peu trop brutalement à son goût. Elle lui avait rendu visite quelques jours en arrière afin de s'assurer que tout allait bien, et lui apporter des bricoles pour ses repas. Et, bien que l'appartement soit charmant, et qu'elle semble heureuse d'y vivre, un poids sacré réside dans le coeur de la jeune mère. Elle voulait en parler au père de sa princesse. Après avoir discuté avec cette dernière, elle avait appris qu'il n'était pas au courant, elle ne lui avait rien dit. D'après Cassandre, malgré ses torts, il était en droit de connaître l'avancé de sa fille dans la vie adulte. Prenant alors quelques temps pour elle, retournant qu'ensuite à l'hôpital, elle souhaitait s'entretenir avec lui à ce sujet. Le chemin était toujours compliqué. Il lui arrivait de mettre des heures à se résoudre à aller le voir, une tâche toujours trop douloureuse pour elle, malgré le divorce, malgré le temps. Une fois face à la porte, elle hésite un instant, puis frappe trois coups. Secs. Percutants. Puis, sagement, les bras croisés contre sa poitrine, elle attend la venue de son ex-mari.
Pourtant, ce n'est pas sa chevelure brune qui apparaît, mais celle inconnue d'une jeune femme d'une vingtaine d'année. Cassandre fronce instinctivement les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle faisait ici. Elle allait lui demander, et satisfaire sa curiosité, quand elle comprit. La chemise d'Andrea. Elle portait la chemise d'Andrea. Elle paraît à la fois désemparée et déçue de tomber nez à nez avec cette jeune femme sublime. A tel point, qu'elle n'entend presque pas ce qu'elle lui dit de sa voix nonchalante. Cassandre n'en revient pas, son regard passe de la chemise, à son visage, faisant la navette. Elle lui dit qu'Andrea n'est pas là. Seulement, elle ne veut pas laisser de message. Une chose si importante doit être annoncée de vive voix. Quelques mots meurent dans sa gorge. Cassandre ne sait pas ce qui la bouleverse le plus, le fait qu'il l'ait remplacée, ou le fait que ce soit avec une personne de dix ans de moins. Elle se sent tout à coup comme insultée. Vieille. Il venait de là le problème ? C'était pour ces raisons qu'il l'avait tant délaissée ? Elle était trop vieille ? « Je ... Non merci. » Elle devrait prendre congé. Lui dire que rien n'est grave, et qu'elle repassera certainement dans quelques jours afin de le croiser, mais elle n'y arrive pas. Ses pieds semblent collés au paillasson. Alors, se raclant la gorge afin de s'éclaircir la voix, elle ajoute quelques mots. « Enchantée, mademoiselle. » Toujours hésitante, elle se mordille la lèvre. « Je peux vous demander la raison de votre présence ici ? Vous êtes ... son élève ? » La question paraissait stupide. Si elle avait été son élève, elle ne serait pas ici sans lui, et elle ne porterait pas sa chemise. Pourtant, elle se sentit obligée de demander, afin d'en avoir la certitude. Elle voulait l'entendre, savoir qu'elle ne perdait pas la tête, qu'elle n'était pas un mirage.

tu te rendais bien vite compte que la jeune femme semblait surprise de te voir ici. évidemment, andrea n’avait rien du dire par rapport à votre relation. ou alors il n’avait pas précisé ton âge. tu passais tes mains dans tes cheveux, un peu gênée désormais, lorsqu’elle se raclait la gorge, coincée sur le paillasson. « vous pouvez entrer. » tu soufflais en tirant un peu sur la chemise que tu portais. elle t’indiquait qu’elle était enchantée et tu riais un peu nerveusement quand elle demandait ce que tu faisais ici. et tu te rendais compte que c’était une question réflexe, car ta tenue ne portait pas vraiment à confusion. tu t’écartais de la porte pour la laisser entrer, si elle se décidait et tu soupirais un peu. « je.. oui je suis son élève. » tu soufflais en te pinçant les lèvres. il ne lui avait vraiment rien dit ? « mais pas que. » tu ajoutais rapidement en haussant les épaules. t’allais pas inventer un mensonge, après tout. tu soupirais longuement en te dirigeant vers la cuisine, sortant deux verres que tu remplissais de jus d’orange et tu lui tendais en souriant un peu. « vous êtes son ex-femme. j’ai déjà vu des photos de vous. et de votre fille. » tu soufflais en soupirant, te sentant mal et pas très à l’aise. tu buvais une gorgée de jus d’orange, plus pour t’occuper qu’autre chose. c’était vraiment très gênant. tu la regardais dans le détail. elle était belle. même si elle semblait fatiguée, abîmée. et tu savais très bien que tu ne connaissais pas toute l’histoire à propos de ce qu’ils avaient vécus. et tu ne voulais pas en savoir plus, c’était leur vie. et dans ta tête, c’était du passé. tu continuais de tirer maladroitement sur ta chemise, en espérant qu’un pantalon, ou même un short, fasse miraculeusement apparition sur tes fesses. tu posais finalement ton verre et tu la regardais. « je suis vraiment désolée que vous l’ayez appris comme ça. andrea ne m’a pas dit que vous passeriez peut-être. si j’avais su je… enfin j’aurais préféré qu’il vous l’annonce lui-même. » tu soufflais en secouant un peu la tête, sincèrement désolée. t’avais pas mauvais fond toi, t’acceptais le fait qu’il ait eu un passé avec quelqu’un, et qu’ils se voient encore. ils avaient une fille ensemble, c’était pas comme si il pouvait définitivement tirer un trait sur tout ça.