Be still and know that I'm with you. (Tobisa)

♛ Be still and know that I'm with you.

If terror falls upon your bed And sleep no longer comes Remember all the words I said Be still, be still, and know And when you go through the valley And the shadow comes down from the hill If morning never comes to be Be still, be still, be still If you forget the way to go And lose where you came from If no one is standing beside you Be still and know I am Be still and know that I'm with you Be still and know I am..

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Voilà plusieurs jours qu’Isabella est en pleine réflexion. Elle ne cesse de réfléchir, de retourner ses pensées encore et encore, mille fois dans sa tête. Elle songe à tout ce qui a changé dans sa vie ces dernières semaines, tout ce qui est en train de changer. Et, particulièrement, elle pense à Toby. Depuis ce voyage à Rome, elle est terrorisée par l’idée que rien ne soit plus pareil entre eux. Il y a toujours ces sentiments si indescriptibles qui les unissent, ce besoin si fort de l’autre auprès de soi. Mais elle n’a aucune idée de la manière dont leur amitié tourne, Isa. Elle ne sait comment agir avec lui, comment il a envie qu’elle le fasse… Comment elle devrait le faire. Elle a tenté de mettre une distance entre eux, pour l’un comme pour l’autre, mais sans succès. L’éloignement leur a fait plus de mal que de bien. Alors, elle a décidé d’arrêter de se forcer à rester loin de lui. Elle veut le retrouver, elle veut retrouver son meilleur ami. Et, advienne que pourra. Il n’y a aucune garantie pour que leur relation reste la même. Peut-être qu’il y aura des moments plus embarrassants, plus troublants, plus intenses, que ce qu’ils ont connu. Mais elle veut dépasser cette situation, pour eux. D’autant plus aujourd’hui. Car, très récemment – beaucoup trop récemment – la jeune femme a appris ce que lui cache son meilleur ami depuis trop longtemps. Ces lettres de menaces dont il fait l’objet. Comble de l’ironie, c’est Nikolaï qui lui en a parlé, sûrement sans se douter qu’elle n’était même pas au courant. Elle est extrêmement affectée par cette découverte, Isabella. Tout aussi inquiète, aussi. Elle ne peut pas concevoir que sa vie soit en danger. Elle ne peut pas accepter, non plus, qu’il ait pu lui cacher une chose aussi importante. Au fond, elle est même blessée même si, le connaissant par cœur, elle sait qu’il voulait sans doute la protéger. Sauf qu’en l’occurrence, c’est à lui d’être protégé. Et, aujourd’hui, la Latina compte bien tenter d’en savoir un peu plus auprès de lui pour agir en conséquences. Pour cela, elle a trouvé l’occasion parfaite. Celle de lui faire subir un relooking dans les règles de l’art. Voilà un petit moment qu’elle le taquine au sujet de son style vestimentaire… Plutôt désuet, pour ne pas dire totalement dépassé. Elle n’est pas ce qu’on pourrait appeler une fashion-victim, Isa, mais il faut avouer qu’elle est sensible aux belles choses. Particulièrement depuis son mariage avec Luke où elle a appris à quel point il est plus agréable de porter de la haute-couture à du simple prêt-à-porter. Elle se dit que faire les boutiques ensemble sera une bonne occasion pour tenter d’en savoir plus mais, aussi, une bonne occasion de retrouver pleinement son meilleur ami. Loin de l’atmosphère plutôt lourde de leur dernière rencontre, ils sont partis pour une journée légère et agréable, rien que tous les deux, au cœur de Manhattan. Mais, pour cela, encore faut-il qu’il accepte de jouer le jeu. Elle a décidé de passer le prendre en taxi, pour éviter d’avoir à faire l’impossible, c’est-à-dire trouver une place dans les rues du centre-ville. Et voilà plusieurs minutes qu’il essaie de savoir ce qu’elle a en tête, sans qu’elle accepte pour autant de lui dévoiler la surprise. Ce n’est qu’en voyant qu’ils approchent de la cinquième Avenue que la belle se décide à se montrer un peu plus loquace. – Bon… Je suppose que tu veux savoir ce que j’ai prévu. Etant donné le nombre de fois où il l’a interrogée, sa demande est tout à fait rhétorique. Mais, bien trop amusée de le tourner en bourrique, la belle ne peut s’empêcher de le taquiner. Elle reprend toutefois plus sérieusement, pour l’informer de leur programme de l’après-midi. – Eh bien, tu vas avoir le droit à un relooking total, mon cher Toby. Et un sourire angélique pour accompagner ses belles paroles, un.

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Assis à l'arrière de ce taxi en compagnie d'Isabella, Toby se posait un tas de questions. Il ne cessait de lui demander, encore et encore où elle l'emmenait. A vrai dire, lorsqu'elle lui avait demandé de réserver son après-midi pour elle, il n'avait pas su à quoi s'attendre, mais avait décidé de lui faire confiance. Après tout, que risquait-il? Vu le sourire qu'elle arborait, il savait qu'elle avait une idée bien précise derrière la tête et qu'elle n'en démordrait pas tant qu'elle ne serait pas parvenu à la mettre en oeuvre. Toby était bien placé pour savoir à quel point la demoiselle pouvait être têtue. Il en avait souvent fait les frais d'ailleurs, mais cela faisait partie de son charme. Et de toute façon, peu importe, s'il pouvait être avec elle, elle pouvait bien l'emmener à l'autre bout du monde, il la suivrait. C'était toujours ainsi, il ne savait pas lui dire non, ni lui mentir bien longtemps. Certes, il lui cachait certaines choses, des choses qu'il prenait pour des détails, afin de ne pas trop l'inquiéter, mais lui mentir droit dans les yeux, il en était purement incapable. C'était d'ailleurs à cause de cela qu'il s'était retrouvé à lui faire cet aveu, à Rome. Oh bon sang, si seulement il avait eu le courage de lui dire que c'était faux... Quelques mots de sa part et la situation aurait pu être si simple. Mais au lieu de cela, il avait fini par lui proposer de l'embrasser. En y repensant, ses joues devinrent rouges et il glissa timidement sa main dans celle de la demoiselle, assise à ses côtés. Il la regarda de nouveau, l'air d'un petit chien battu. D'habitude, cela fonctionnait à merveilles pour lui faire cracher le morceau... Mais pas cette fois. Que lui cachait-elle? Avait-elle peur qu'il ouvre la portière et saute du véhicule s'il savait la vérité?
Et réellement, elle avait raison de le redouter, car lorsqu'elle lui annonça enfin leur destination, il en tomba des nues. Il écarquilla les yeux, et ses sourcils devinrent des arcs de cercle parfaits. "Sérieusement?" demanda-t-il, prenant un air étonné. Il était choqué de la façon dont elle venait de le piéger, comme un bleu. Elle y parvenait toujours! Ils avaient déjà discuté de sa façon de s'habiller, lorsqu'il n'était pas en tenue... Ou même lorsqu'il l'était, avec ses chaussures vieilles d'une dizaine d'années et ses pantalons trop courts ou trop longs. Elle lui avait déjà proposé un relooking, et il avait toujours souri en affirmant qu'un jour, peut-être.... Lui, par contre, il n'avait jamais compris ce qu'on avait à reprocher à ses affaires. "Mais pourquoi? Tu me trouves moche comme je suis?" demanda-t-il, affichant un léger sourire, afin de la piéger à son propre jeu, dans sa propre taquinerie. Il savait qu'il ne pouvait pas refuser, et serra encore davantage la main de la belle dans la sienne, avec tendresse cependant. Si cela pouvait lui faire plaisir qu'il jouait les mannequins ou les poupées pendant une après-midi, il pouvait bien le faire, n'est-ce pas?
Il n'était pas très porté sur la mode et sur l'apparence extérieure, bien au contraire. Toby était loin d'être une personne superficielle, même s'il prenait soin de son corps... Mais pas de son style.

♛ Be still and know that I'm with you.

If terror falls upon your bed And sleep no longer comes Remember all the words I said Be still, be still, and know And when you go through the valley And the shadow comes down from the hill If morning never comes to be Be still, be still, be still If you forget the way to go And lose where you came from If no one is standing beside you Be still and know I am Be still and know that I'm with you Be still and know I am..

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L’atmosphère dans le taxi est agréable, légère. Insouciante même. Ils ont l’air de deux enfants qui se taquinent l’un l’autre, elle surtout, qui refuse absolument de lui dévoiler quoi que ce soit sur leur destination. Cela lui fait du bien, à Isabella. La main de son meilleur ami qui se glisse dans la sienne, ça aussi, ça lui fait du bien. Elle a eu, plusieurs fois depuis Rome, cette sensation qu’une distance pourrait s’installer entre eux. Elle a même tenté de la mettre en œuvre, elle, croyant que cela les aiderait. En vain. Alors elle est contente de retrouver Toby, son Toby enfantin qui la questionne encore et encore, comme un gamin impatient au lieu de sagement se tenir tranquille à ses côtés. Le trajet passe même à une vitesse impressionnante, écourtant beaucoup trop le temps qu’elle peut passer à ses côtés. Fort heureusement pour la Latina, l’après-midi ne fait que commencer. Alors qu’ils s’approchent peu à peu de la rue la plus intéressante de Manhattan, elle décide de l’informer enfin du programme qui les attend. Un programme qui semble véritablement surprendre son interlocuteur. Un petit sourire naît sur le visage d’Isabella alors qu’elle s’amuse des grands yeux interloqués qu’il lui offre. Il a l’air pour le moins stupéfait, et pourtant… Pourtant, il aurait dû s’attendre à ce qu’elle lui fasse subir une chose pareille un jour. Elle l’a même prévenu plusieurs fois que cela finirait par arriver. Sans être superficielle, la jeune femme accorde énormément d’importance à son apparence. Il faut dire que cela fait aussi partie de son métier, la présentation. Car l’allure est la première chose que l’on communique aux autres avant même de dire un mot. Mais elle sait que son ami ne partage pas le même point de vue. Il est même bien plus simple qu’elle, un peu trop simple. Il ne prête aucune importance aux vêtements qu’il porte. Quitte à ce qu’ils ne soient même pas à sa taille, ou bien abolis du monde de la mode depuis quinze ans. Mais cela va changer à présent. Pourtant, le jeune homme n’a pas l’air bien ravi, puisqu’il lui demande si elle le trouve moche comme il est. – Mais non, je n’ai jamais pensé une chose pareille ! s’exclame-t-elle, presque choquée par ses paroles. Elle se mordille la lèvre inférieure par réflexe, une petite pointe de culpabilité en elle, avant de se rendre compte qu’il est en train de la taquiner. Elle lui offre une petite moue craquante. – Ce n’est pas gentil, ce que tu fais… Il se venge un petit peu, elle ne va pas lui en vouloir. Le taxi s’arrête enfin. Elle paie rapidement la course avant de quitter la voiture tout aussi vite. Sa main toujours dans celle de son meilleur ami, elle n’attend guère longtemps pour l’entraîner avec elle jusqu’à la première boutique à leur portée. – Je t’explique : Tu as un corps et un visage absolument parfaits. Il faut juste que tu apprennes à le mettre en valeur. Et moi, je suis là pour ça. assure-t-elle avec un joli sourire sur les lèvres, bien contente de son idée. D’autant plus que, maintenant qu’ils sont là, il ne pourra plus y échapper.

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Voilà qu'ils s'approchaient d'une grande avenue commerçante et que la jeune femme se décidait enfin à cracher le morceau, ce qui eut pour effet d'abasourdir le trentenaire. Il la regarda, bouche-bée, et assez frustré de s'être fait avoir. Puis, amusé par la situation, il se décida à la taquiner un petite peu... Bien sûr, Isabella tomba dans le panneau, avant de se rendre compte du sourire malicieux qui ornait les lèvres de son interlocuteur. Il la regarda avec douceur, avant de laisser éclater un petit rire sincère. "Je suis désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher... Il faut dire que tu m'as assez répété que mon style était démodé et surtout négligé, pour ça..." déclara-t-il. Il était vrai que ses baskets abîmées pouvaient être changées, mais le reste? Il ne voyait nullement l'utilité. Mais, certes, à présent qu'elle était parvenue à le mener jusque-là, il ne fuirait plus, il se contenterait de la suivre, et de l'écouter. Il redoutait un peu ce qu'elle avait en tête, combien de tenues elle comptait lui faire essayer. Décidément, il n'était vraiment pas de ce monde, et il n'en avait jamais fait partie. Isa, quant à elle, sans être matérialiste ou superficielle, loin s'en fallait, était quelqu'un qui appréciait porter de beaux vêtements. C'était d'ailleurs sans doute une obligation dans son travail, puisqu'elle était responsable de communication, la présentation physique était importante, tout autant que le savoir-être.
Il sortirent finalement du taxi et la demoiselle entraîna son meilleur ami par la main, pour le faire entrer dans la première boutique à leur disposition. Toby essayait de se comporter comme autrefois, mais il était vrai que ce contact, et la voir, cela le troublait... Car il n'avait pas fini de faire la paix avec lui-même, il n'était plus certain de ce qu'il désirait, quant à leur relation. Finalement, il opta pour se concentrer simplement sur le moment présent, même si ce n'était guère chose aisée. Il rougit face à la remarque de son interlocutrice. Il rougit, car cela venait de sa part. Ce type de compliment, de la bouche de quelqu'un d'autre, n'aurait eu aucun effet. Mais Isa, il faisait attention à ce qu'elle avait à lui dire, à toutes les infos qu'elle avait à lui transmettre. Il finit par lâcher un petit rire gêné. "Arrête de me flatter, ça ne me fera pas accepter davantage..." déclara-t-il simplement, toujours avec une lueur pétillante dans le regard. "Et d'abord, pourquoi aurais-je besoin de me mettre en valeur?" indiqua-t-il, en haussant les épaules. C'était vrai que la façon de s'habiller, la façon de paraître, était à dix mille lieux de ses préoccupations. Quoi qu'il devait avouer, qu'au fond, il y avait bien une personne à qui il voulait plaire: Isabella elle-même.

♛ Be still and know that I'm with you.

If terror falls upon your bed And sleep no longer comes Remember all the words I said Be still, be still, and know And when you go through the valley And the shadow comes down from the hill If morning never comes to be Be still, be still, be still If you forget the way to go And lose where you came from If no one is standing beside you Be still and know I am Be still and know that I'm with you Be still and know I am..

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La petite taquinerie de Toby la fait sourire. Elle a bien mérité qu’il se venge un petit peu après l’avoir elle-même embêté durant presque la totalité du trajet. Mais elle ne veut pas non plus qu’il pense réellement qu’elle ne le trouve pas tout aussi beau qu’il l’est. C’est même bien plus le cas qu’il ne doit le croire. Elle se souvient, lors de leur rencontre, elle n’arrivait même pas à se dire que l’homme avec lequel elle discutait était vraiment un prêtre. Comme s’il était le personnage principal d’une série un peu particulière, ou bien celui d’un film… Encore plus particulier. Mais, depuis, ils sont devenus amis. De vrais amis. Elle a appris à découvrir sa personnalité si exceptionnelle, et surtout, à l’aimer. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il a perdu de son charisme à ses yeux. – Mais ça n’a rien à voir avec ta beauté, enfin. Il a beaucoup, beaucoup de charme. Surtout quand il a ce petit sourire si particulier, avec ses fossettes sur le coin de ses joux. Elle ne veut rien changer de sa simplicité ou de son naturel, seulement mettre en valeur les atouts qu’il peut avoir. C’est dans cette optique que la Latina quitte enfin le taxi qui les a déposés pour entraîner son meilleur ami jusqu’aux boutiques de luxe les plus en vues de la ville. Elle les connaît plutôt bien depuis qu’elle est entrée dans la vie active, plus encore depuis qu’Isabella Cooper est devenue Isabella Kingston. Elle sait qu’elle pourra trouver son bonheur en ces lieux, elle espère juste parvenir à trouver aussi celui de Toby. Mais nul doute qu’ils vont bien s’amuser tous les deux. Puis, elle n’est pas non plus une acheteuse compulsive, Isa. Elle ne compte pas le traîner durant des heures dans tous les rayons de chaque boutique mais juste donner un coup de fouet à sa garde-robe. Instinctivement, sa main part retrouver celle de son ami, sans qu’elle ne se pose des questions outre mesure. Elle agit comme elle l’a toujours fait avec lui, sans réfléchir à l’impact de ses gestes, ni même à se douter le moins du monde du trouble dans lequel elle le plonge. C’est ainsi qu’ils arrivent dans la première boutique. Alors qu’elle reprend la parole, elle le voit se mettre à rougir, ce qui a le don de l’attendrir. Un sourire mi-amusé mi-tendre apparaît sur le visage de la belle alors qu’elle lui répond avec malice. – Je n’en ai pas besoin, tu as déjà accepté. Il ne sait rien lui refuser en vérité. D’autant plus que, pour ce coup-ci, elle ne lui a guère laissé l’occasion de dire non. Mais elle reprend tout aussi sérieusement. – Ce n’est donc pas pour te flatter mais parce que c’est la vérité. Elle détache finalement sa main de la sienne pour commencer sa quête dans les rayons pour hommes. Elle est déjà en train de jeter son dévolu sur les premiers vêtements quand elle entend la question de son meilleur ami. Une chemise blanche dans une main, un polo noir dans l’autre, elle relève les yeux vers lui, un peu pensive suite à sa demande. Il n’a peut-être pas… Besoin de se mettre en valeur. – Eh bien, imagine que Dieu ait créé tous ces magnifiques paysages, mais qu’il avait décidé de les cacher derrière des tissus qui en gâcheraient la vue… Ce serait dommage, n’est-ce pas ?. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Mais il faut encore qu’elle y arrive. Elle va bien rebondir sur ses pattes. Mais oui. Avec grand sérieux, elle ajoute alors. – C’est la même chose avec toi ! Tu ne voudrais pas aller contre la volonté de Dieu, je me trompe ? Elle se mordille la lèvre, hésitante tout à coup. – Dis, est-ce que je suis en train de blasphémer, là ?

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Toby roula des yeux lorsqu'on amie lui affirma qu'il avait déjà accepté. C'était vrai, il ne fuirait plus, et bon, il ne pouvait jamais rien lui refuser, surtout devant le fait accompli, alors que sa main était serrée dans celle de la demoiselle, avec tendresse. Il hocha la tête, prenant une moue faussement dépitée. En réalité, toute occasion était bonne pour passer du temps avec celle que son coeur avait choisi, et qu'il aimait plus que n'importe qui dans ce monde, celle qui avait provoqué un tremblement de tout son être et de son âme. Il poussa un large soupire. "Ah oui, la vérité? Si je suis si beau, je n'ai pas besoin de l'être davantage alors..." déclara-t-il, toujours dans cet esprit taquin de défi et d'amusement. Il la laissa attraper des vêtements, sobres, mais élégants, tout en la suivant le rayon. Il avait l'impression, quelque part, d'être un bambin que sa mère tentait à tout prix d'habiller. Un peu comme ces petites filles qui ne veulent pas mettre de robes, mais que leurs parents obligent à le faire. C'était une bonne comparaison.
Toby sourit, doucement, alors qu'elle reprenait la parole. Il haussa les sourcils devant la comparaison qu'elle venait d'oser de faire. Il la regarda un instant en silence, jusqu'à ce qu'elle se rende compte de sa bêtise. Il n'irait pas jusqu'au blasphème, mais il y avait un certain niveau, qu'elle atteignait parfois si facilement avec lui. Entre eux, il n'y avait que franchise et parfois, désinvolture. Personne ne leur interdirait jamais cette proximité qui en faisait des amis en or, des amis uniques. Et personne, malheureusement, n'avait le pouvoir de corriger les sentiments de Toby envers la demoiselle. "Tu ferais mieux de ne pas dire un mot de plus..." déclara-t-il en riant, explosant de ce rire franc et enfantin qui était le sien, après avoir laissé passer quelques longues secondes de silence. "Tu crois que je suis un paysage à regarder? Ca veut dire que tu aimes me regarder?" demanda-t-il ensuite, toujours avec ce petit air malicieux et rieur, ses petits plis aux creux des yeux. Entre deux autre personnes, ce serait du flirt. Mais pour eux, malgré les sentiments romantiques du trentenaire, ce n'était qu'un petit jeu entre amis. Puis, il se décida à prendre un air faussement vantard, qui ne lui ressemblait pas, mais toujours dans l'optique du jeu, avant de prononcer les mots suivants: "Et puis, avec toutes ces histoires qu'on raconte sur moi, si je suis mis en valeur, comme tu dis, tu ne penses pas que je vais attiser la flamme?". Il rit de nouveau, avec ferveur. "Tu serais peut-être jalouse qu'on essaye de me voler à toi?" indiqua-t-il ensuite, levant le doigt, comme si ses paroles stupides étaient pleines de sagesse.

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Un petit sourire malicieux, presque enfantin, apparaît sur le visage d’Isabella en voyant son meilleur ami rouler des yeux… Sans pour autant nier ses paroles. Il ne peut pas nier, puisqu’il est là avec elle, main dans la main, prêt à la suivre dans toutes les boutiques de l’Avenue. Mais il faut admettre qu’elle aime beaucoup l’idée qu’il ne puisse rien lui refuser… Un peu trop, sans doute. Elle est surtout beaucoup trop heureuse de passer tout son après-midi à ses côtés. Leurs rendez-vous sont très réguliers mais il est plus rare qu’ils puissent s’accorder autant de temps rien qu’à eux. A leur relation si exceptionnelle. Il ne cesse pas pour autant de protester quant à ce relooking dont il n’aurait pas besoin. Elle le connaît, Isa. Il pourrait continuer à le faire alors même qu’ils seraient de retour chez l’un ou l’autre, loin de toutes ces boutiques. Il est bien plus têtu qu’il n’en a l’air, Toby. – Mais tu vas arrêter, oui ? demande-t-elle avec un sourire en coin, bien plus amusée qu’agacée. Elle est heureuse de retrouver cette légèreté avec lui… Cette insouciance. Il fait ressortir son côté femme-enfant mieux que personne. Elle se sent tellement bien quand elle est avec lui. Elle a l’impression que tout le poids qu’elle porte en permanence sur ses épaules disparaît… Et elle peut devenir elle-même ou, peut-être, une version améliorée d’elle-même. Celle qu’elle aurait pu être, si elle n’avait pas eu une vie aussi tumultueuse. C’est dans cet esprit léger que, entre deux acquisitions de vêtements, la jeune femme lance toute une théorie qui semble laisser Toby sceptique… Jusqu’à ce qu’il éclate de rire. Elle affiche une petite moue faussement boudeuse. Faussement parce que, en réalité, elle aime beaucoup trop entendre ce rire si clair et si naturel chez lui. Et parce qu’elle aime, plus encore, cette complicité si particulière entre eux… Si forte. – D’accord, d’accord. Je me tais si tu cesses de protester. propose-t-elle, sourire aux lèvres, juste avant d’entendre sa question. C’est naturellement, trop naturellement, qu’elle lui donne sa réponse. – J’aime beaucoup te regarder. Elle se mordille la lèvre inférieure, comme intimidée subitement. Elle se rend surtout compte de ce qu’elle vient de lui dire. C’est vrai pourtant, elle aime ça, le regarder. Et elle sait qu’il veut uniquement la taquiner, elle le voit à cet air si malicieux dans ses yeux turquoise. Et, peut-être que d’ordinaire, elle n’aurait même pas remarqué que leur échange ressemblait davantage à du flirt qu’à un jeu entre amis. Mais c’est plus difficile de savoir maintenant comment elle doit agir avec lui. C’est d’un ton plus tranquille, mais toujours souriant, qu’elle ajoute quelques mots, comme pour se tempérer. – Et c’est tant mieux parce que je vais passer l’après-midi à le faire ! Mais Toby va plus loin dans la taquinerie. Il émet l’éventualité qu’elle pourrait être jalouse s’il attirait trop l’attention sur elle. Cette fois, elle se met à rire face à son attendrissante naïveté. – Toby, tu attises déjà la flamme. C’est juste que tu ne t’en rends pas compte. Peut-être parce qu’il est trop occupé avec elle, justement. Mais cela, elle ne va pas s’en plaindre. – Et je sais que tu n’oublieras pas que, moi, je ne t’aime pas uniquement pour le physique. Elle s’engage sur un chemin dangereux, là, elle s’en rend compte. Attrapant un jean aux tons assez clairs, elle décide d’entraîner son ami jusqu’aux cabines d’essayages. – Bon, allez. C’est à toi de jouer !

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Comme d'habitude, la latina tentait de l'amadouer et cela fonctionnait particulièrement bien. Il cesserait de protester... Du moins, en apparence. Là, lorsqu'il regardait les étendoirs avec tous ces vêtements de bonne facture, dont les prix devaient être élevés, il se sentait nullement à son aise. Il avait la sensation de faire quelque chose de mal, quelque chose d'inutile même. Mais bon, Isabella ne le voyait pas de cet oeil, bien au contraire, elle avait hâte de lui faire essayer certaines pièces, qu'elle n'avait pris que quelques minutes à sélectionner. Comment faisait-elle? Cela devait être de la magie! Toby, lui, ce serait simplement perdu entre les penderies. Il sourit lorsqu'elle affirma qu'elle aimait beaucoup le regarder. "Oh, c'est vrai?" demanda-t-il en souriant, comme un enfant qui venait d'avoir une sucrerie. "Moi aussi, j'adore te regarder..." répondit-il simplement, ne se rendant pas compte de toute la portée de ses mots.
Ainsi, il attisait déjà la flamme? Oui, bien sûr qu'il le savait... Enfin, il s'en doutait, et cela le rendait parfois bien triste de savoir qu'il était une cible de choix pour certains chasseurs. Il rougit, presque instantanément, avant d'avouer. "A vrai dire... C'est déjà arrivé qu'on... euh... explicite un peu cette flamme à mon encontre." Et parfois, c'était allé au-delà de la drague, ou de quelques gestes et mots montrant de l'intérêt. C'était allé même au-delà du baiser, comme cette jeune femme qui s'était déshabillée devant lui et lui avait ouvert sa chemise.
"Tu seras toujours ma préférée." finit-il par affirmer d'un ton plus jovial, avant d'attraper le pantalon qu'elle lui tendait et de rentrer dans la babine d'essayage, avec appréhension. Il prit une bonne minute à se changer, et sortit des lieux pour se montrer à Isa, qui l'attendait de pied ferme, et qui devait avoir profité de ces quelques secondes pour sélectionner d'autres habits qui pourraient convenir, si ceux-ci n'allaient pas. "C'est...euh... Tu trouves pas que c'est ...." Le jean couleur clair était plutôt moulant, épousant les courbes. "Tu crois que c'est ma taille? C'est pas un peu serré, là? Enfin, je rentre, mais... Mais regarde, c'est.... euh...." demanda-t-il, les yeux écarquillés, s'observant dans un miroir avant de tourner la tête vers sa meilleure amie.

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D’un petit hochement de tête, Isabella confirme avec sincérité ses propos. Elle ne devrait pas, peut-être, sans doute que non. Elle ne devrait pas dire des choses pareilles à son meilleur ami, pas alors qu’elle connaît les sentiments qu’il éprouve pour elle. Mais elle ne parvient pas à se tempérer, elle a l’impression qu’elle devra forcément passer par un extrême. Être la même, quitte à se montrer trop proche de lui, ou garder une distance et… Perdre la relation si forte qu’ils ont tous les deux. C’est une situation délicate. Et, en règle générale, elle sait les mener… Mais pas avec Toby. Car son cœur est tout aussi concerné que le sien dans cette histoire. Elle l’aime trop pour savoir se montrer objective sur leur relation… Ou peut-être qu’elle a trop peur de la perdre si elle le fait. Quand elle entend l’aveu du jeune homme, la belle, jusque-là plongée dans la contemplation d’un rayon, s’arrête dans ses gestes. Elle le regarde, mi-surprise, mi… Troublée. – Je ne savais pas que les prêtres avaient le droit de regarder. dit-elle avec un petit sourire taquin. Ce qu’elle garde pour elle, c’est qu’elle ne savait pas, surtout… Que lui, pouvait la regarder. Mais s’il éprouve des sentiments amoureux pour elle, ce n’est peut-être pas si étonnant. Ses propos suivants, en revanche, le sont davantage. Sortant de ses pensées en le voyant rougir, la Latina le contemple l’air réellement intriguée par ce qu’il insinue. – Ah oui ? Tu veux dire… En te draguant ? Cela lui fait tout drôle, à Isa. Elle, quand elle l’a rencontré, elle a tout de suite su qu’il était prêtre. Cela ne l’a pas empêchée de remarquer son charme mais… Jamais, elle ne se serait permise de tenter de le séduire. Elle se demande comment il peut bien réagir… Avant de chasser cette question de son esprit, et surtout, de ses lèvres. Elle peut néanmoins se satisfaire d’une chose, elle reste sa préférée. Ces seuls mots parviennent à lui faire naître un magnifique sourire sur les lèvres. – Toi aussi, tu seras toujours mon préféré. confie-t-elle, son regard plongé dans le sien. Toutefois, la Latina décide d’écourter ce moment en l’entraînant jusqu’à une cabine d’essayage. Pendant qu’il se change, elle tente de trouver autre chose, mais il l’appelle rapidement vers lui. Elle s’approche du jeune homme, un autre pantalon dans les mains, alors qu’elle contemple sa silhouette attentivement. La tenue lui va à ravir. Son corps est parfaitement mis en valeur par les vêtements… Surtout par ce jean qui semble le faire hésiter. – Mais non, il est parfait ! Attend… Elle se recule pour mieux le contempler sous tous les angles. Son regard dérive naturellement sur les fesses de son ami avant qu’elle ne remonte brutalement la tête. – Hum, sincèrement… Tu devrais le prendre. Tu es très sexy. Un peu trop, pour un prêtre. Soudain, elle comprend un peu mieux les paroles précédentes de Toby. Mais, tentant d’ôter son trouble, la belle reprend finalement la parole à son intention. – Mais il faut que tu te sentes bien dedans… Toi, est-ce que tu aimes ?

CODAGE PAR AMATIS

"J'ai des yeux, je regarde, mais pas dans le sens que tu sous-entends...." déclara-t-il, plissant les yeux, les joues rouges, avant de lâcher un nouveau petit rire. Il était vrai que Toby ne regardait pas la beauté des gens, leur habillement, mais avec Isabella, c'étati différent. Il était amoureux, et même si c'était d'abord de son âme, il devait avouer qu'il appréciait voir son beau sourire et ses beaux yeux. Il lui expliqua alors qu'il avait déjà eu affaire des jeunes femmes plus osées. Il fit un petit sourire gêné, se grattant la tête. "Disons que je n'ai eu le temps de rien voir venir que ma chemise n'était plus vraiment fermée et la demoiselle plutôt... dévêtue." déclara-t-il. Le trentenaire était embarrassée par cette histoire, bien que ce ne soit pas non plus si choquant, mais il avait eu le coeur de la raconter à son amie de toujours. Il avait besoin de lui dire ce qu'il en était. Peut-être que ça la dissuaderait de trop vouloir le mettre en valeur?
Finalement, après quelques propos doux à l'oreille échangés, il pénétra dans la cabine et essaya les vêtements qu'on lui avait fourni. Perplexe, il se regarda longuement, plissant le front. Isabella arriva rapidement à la rescousse afin de donner son avis d'expert. Les yeux baissés, Toby l'écoutait lui affirmer que c'était parfait. Sexy. Mais avait-il besoin d'être sexy? Réellement, non. Il n'y songeait pas... Ce n'était pas son but de jouer de ses charmes, même s'il aurait, au fond de lui, aimé que son amie y succombe. "Je....Euh...." Il hésita un instant, mais la question de son interlocutrice lui redonna le sourire. "Je me sens pas à l'aise." finit-il par indiquer. Et c'était le moins que l'on puisse dire. C'était des vêtements casual, non pour son office, mais tout de même. Et depuis toute à l'heure, ils parlaient de son statut, de ce sacrement qu'il avait reçu, de cette vocation si forte qu'il avait ressenti. Peut-être que ce n'était que le seul frein..? Alors après avoir poussé un petit soupire, il se lança, reprenant un air plus sérieux, balayant les futilités pour remettre sur le tapis un sujet qui le taraudait présentement. "Dis, Isa... Si je quittais l'Eglise, est-ce que ça changerait quelque chose?" demanda-t-il doucement. "Je veux dire, est-ce que tu m'aimerais comme je t'aime?" finit-il par ajouter. La question était risquée. Et d'un côté, il espérait que la Latina n'y réponde pas.