(fb) breaking down / aly

les mots d'aly résonnent, se cognent contre les parois de son crâne. il n'entend plus rien, sami - plus rien d'autre que ce qu'elle vient de lui dire. il est heureux, un peu effrayé aussi. et le reste n'a plus d'importance lorsqu'il pose ses lèvres contre les siennes, l'embrasse avec autant de passion que possible. et il lui promet des milliers de choses mais surtout, surtout, de lui offrir la vie qu'elle mérite. elle n'aura plus besoin d'avoir peur, aly. elle aura juste à vivre au présent, à ne jamais repenser au passé et à ne pas craindre le futur. – faut que j'aille prendre des affaires sans m'faire choper. il hoche doucement la tête, prêt à lui répondre qu'il l'accompagnera et se chargera de son père si le besoin en est. mais aly, aly, elle ne lui laisse pas le temps de dire quoique ce soit. mais j'ai aussi très envie qu'tu m'fasses l'amour, sami. ça le percute, fait exploser des centaines de milliers d'étincelles dans son estomac. il sourit, sami. il sourit comme un con, comme le gamin amoureux qu'il est et restera toujours auprès d'alyzée. et une nouvelle fois, leurs lippes se rejoignent - comme si elles étaient faites l'une pour l'autre et qu'elles ne devaient jamais être séparées. – on peut aller chez moi. ton sac peut attendre, qu'il dit après s'être détaché. ses doigts attrapent ceux d'aly, se mêlent, s'entremêlent. putain ce qu'il l'aime.
(...) et les deux gamins arrivent chez sami. il cherche à ouvrir la porte, ne trouve pas les clés puis quand il les retrouve, il n'arrive pas à les enfoncer dans le trou de la serrure. il n'est pas alcoolisé, juste un peu défoncé, shooté à l'amour. lorsque la porte s'ouvre enfin, sami prend la main d'alyzée, la fait rentrer délicatement et avec bienveillance. la maison entière est dans le noir, vide de toute autre présence que la leur. – ma mère, hm, et son connard d'copain rentrent pas ce soir, qu'il explique, tout en passant sa main sur sa nuque. il ne sait pas, sami, pourquoi il se sent d'un coup nerveux. si nerveux qu'il en oublie où est l’interrupteur, les obligeant tous les deux à rester dans l'obscurité. viens, on monte, il termine par ajouter, allumant finalement la lumière pour monter les escaliers et retrouver sa chambre.

elle devrait avoir peur. peur, parce qu'elle s'en va loin d'lui, d'son père, alors qu'c'est la personne qui a le plus b'soin d'elle. mais non. elle n'y arrive pas. elle a besoin d'être égoïste, besoin d'ne penser qu'à elle. qu'à eux. y'a sami. elle peut plus voir sa vie sans lui, aujourd'hui. c'est fini. elle est trop amoureuse, trop impliquée dans leur relation. ses mains n'quittent pas le dos d'son amant à chaque fois qu'il l'embrasse. l'vent apaise la chaleur qui gronde, calme son ventre qui est bien trop r'tourné. elle doit récupérer ses affaires. ils doivent partir. elle l'veut maintenant. peut-être parce qu'elle a peur d'faire demi-tour en plein action. d'plus être capable d'le suivre. mais les mots sont plus forts, sortent. elle n'veut que lui. et au fond, même si aly l'sait très bien, elle a b'soin qu'lui aussi lui montre qu'il n'veut qu'elle. par l'acte le plus luxueux. elle hoche la tête, elle sert sa main très fort, alors qu'ils quittent cet endroit pour entreprendre un chemin qu'elle connaît simplement par coeur.
elle attend. le chemin a été silencieux. mais elle est très bien capable d'avouer avoir entendu leurs deux coeurs battre à l’unisson, très fort. donc il n'y a que nous. qu'elle confirme. c'est logique. mais d'un côté, ça apporte un côté bien trop plaisant pour la rousse. encore une fois, elle n'dit rien quand ils montent les escaliers. il n'y a que le bruit de leurs pas. et sa main n'a jamais quitté la sienne. elle entre dans sa chambre sans oser allumer la lumière. l'ambiance est bizarre, la tension est bien trop agréable. j'veux qu'on s'en aille. qu'elle répète. demain. ou cette nuit. rapidement. elle en sait rien, parce qu'elle se jette sur ses lèvres.

boom boom boom. son cœur bat fort, si fort qu'il n'entend bientôt plus que ce son hypnotique. boom boom boom. il bat toujours plus fort, plus vite. puis il s'arrête de battre lorsqu'aly dit, – j'veux qu'on s'en aille. demain. ou cette nuit. boom boom boom. il se remet à battre, manque de s'échapper de sa poitrine quand ses lèvres rencontrent les siennes. il se sent pousser des ailes, sami. c'est maladroitement qu'il répond au baiser, emporté par l'excitation du moment. une de ses mains se posent sur la joue d'alyzée, l'autre à sa taille. sami la rapproche à lui, près, toujours plus près. ça le brûle, là, à l'intérieur. l'incendie se propage dans son corps, dans ses veines, dans son foutu cœur. ça explose de partout. et plus le baiser continue, s'accentue, plus sami à l'impression qu'il va fondre. ses lippes se détachent de celles d'aly et il murmure, – je t'aime. sa bouche descend, se pose à sa mâchoire, puis à son cou. et tout en goûtant à sa peau, il fait reculer leurs deux corps jusqu'au lit. je t'aime, alyzée putskowski, qu'il répète. il veut qu'elle s'en souvienne, aly. qu'elle ne l'oublie jamais. parce que, sami, du haut de ses seize ans, il ne pensait pas qu'il serait capable d'aimer comme ça. et on va partir. loin, très loin, aussi loin qu'il nous est possible d'aller. il a les yeux étoilés, sami, s'imagine déjà être à l'autre bout du monde avec alyzée. il ne se concentre que sur cette image, ce rêve qui deviendra vite réalité.
très vite,
tellement vite.
à la fin de sa phrase, sami attrape délicatement la demoiselle pour la poser sur le lit. il dépose des baisers plumes sur toutes les parcelles de son corps qui ne sont pas couvertes par des vêtements. il est doux, sami. il est aussi doux que possible, prend soin de lever les yeux vers le visage d'alyzée pour s'assurer qu'elle va bien et qu'il ne dépasse pas ses limites. ses doigts se faufilent sous son t-shirt, touche la peau de son ventre. – ça va, aly ? j'peux arrêter si tu l'souhaites, qu'il dit doucement.

leurs lèvres se touchent à la perfection. leurs corps aussi. ils sont beaux, tous les deux. dans une maison qui a simplement comme bruit leurs mouvements, le bruit de leurs vêtements qui se froissent, de leurs souffles de plus en plus rapides. sami est plus grand qu'elle, sur la pointe des pieds aly s'accroche à sa nuque. à c'moment précis, c'est impossible pour la rousse de foutre une distance. d's'éloigner. elle a bien trop chaud, bien trop envie d'lui. jusqu'au moment où sami prend un peu de distance, assez pour que le coeur d'aly s'arrête de battre à sa déclaration. ses yeux brillent. son corps tremble. c'est intense. c'est firt. ça l'a toujours été, mais encore une fois, elle a l'impression que ce soir est un soir particulier. il l'aime. il l'aime qu'elle peut en avoir le tournis. on lui a jamais montré tout ça. son père lui a montré d'une toute autre manière qu'il l'aimait. et bien qu'il ne l'ai pas fait d'une bonne façon, aly sait qu'c'est le cas. je t'aime plus que tout au monde, samy. elle pose sa main sur sa joue, puis sur son dos. aly sourit. aly pétille, rayonne. ça lui donne du rêve. des étoiles dans les yeux.
et puis elle fini sur le lit. elle oublie tout, aly, parce qu'il n'y a plus qu'samy dans sa tête. parce qu'elle n'respire qu'lui. elle oublie presque la chambre, presque le monde effrayant dehors. elle ferme les yeux, elle savoure les baisers d'sami sur sa peau. elle lâche un faible soupir juste parce que la sensation est bien trop agréable. parce que ça n'a rien à avoir, quand c'est son père qui maîtrise.
j'veux pas. j'veux pas que tu t'arrêtes. pas alors qu'elle est presque en train d'oublier son propre prénom. elle a b'soin de lui. pour toute sa vie. alors aly, elle prend les devants, retire le haut d'son tendre amour. ses mains se baladent sur sa peau, descendent l'long de sa colonne vertébrale. puis d'une autre main, elle tire sur les ch'veux d'samy pour que leurs lèvres se retrouvent. il n'est qu'à elle, elle n'est qu'à lui.

il n'y a que douceur dans les mots, les gestes, l'être entier de sami face à aly. avec elle, il a l'impression de tout vivre, de tout connaître dans les moindres détails. et lorsqu'il la touche, l'embrasse, goûte à sa peau, il n'y a plus rien d'autre qui compte. le monde entier pourrait disparaître qu'il n'en aurait rien à faire. – je t'aime plus que tout au monde, samy. son cœur manque un battement, peut-être deux - il a fini par arrêter de compter. à cet instant précis, elle est rayonnante, aly. elle est si belle quand elle sourit. si belle quand la peine quitte ses iris, remplacée par des étoiles par milliers. et sami, il se promet de rendre tout ça permanent. mais pour le moment, il se concentre sur leurs deux cœurs battant à l'unisson et leur corps bouillonnant l'un contre l'autre. sur cette nuit qu'il veut inoubliable pour celle qu'il souhaiterait, un jour, appeler sa femme. sami l'embrasse encore, ici, là, et puis là aussi. il savoure chaque petite seconde qui s'écoule, sent son sang brûler dans ses veines et le feu s'intensifier dans ses entrailles. il prend soin de savoir si elle veut encore, aly. si elle veut qu'il arrête ou qu'il continue. parce que, sami, il n'est pas son père. parce qu'il désire qu'elle sache que c'est comme ça qu'elle mérite d'être traitée. qu'elle est reine de la situation - reine dans son lit, dans son cœur et partout ailleurs. que son corps est à elle et qu'elle a le droit de dire non et d'être entendue - pas comme son paternel lui a appris.
– j'veux pas. j'veux pas que tu t'arrêtes. et il n'a pas le temps de répondre, sami. elle lui retire son haut, caresse sa peau brûlante de ses doigts magiques. puis elle le rapproche à elle, colle une nouvelle fois leurs lippes l'une à l'autre. le gamin grogne contre sa bouche, pose l'une de ses mains à sa taille et l'attire encore davantage vers lui - autant qu'il lui est possible de le faire. ses doigts s'emparent de son t-shirt et lorsqu'il est remonté, le balancent à l'autre bout de la pièce. ils voyagent, vagabondent sur ses épaules, sa poitrine, son ventre, ses hanches, passent délicatement sur les ecchymoses qui parsèment sa peau. sami relève le regard. – ça t'fait pas trop mal ? qu'il demande - son inquiétude se lisant jusque dans ses yeux noisettes. il voudrait tuer son père, le faire devenir poussières. mais la bouche d'aly sur la sienne l'hypnotise et bientôt la folie du monde s'efface. qu'est-ce qu'il l'aime, sami, et le lui montre - avant, maintenant et il le fera pour les années à venir.
(...) c'était beau, passionnel. aly, de ses lèvres rosées, a réussi à tout rendre plus agréable, plus humain. sa tête est posée sur son torse trempé et lui, il dessine de ses doigts des étoiles, des planètes, des galaxies entières, sur sa peau. et il sourit. il sourit comme un con, trop heureux pour faire autre chose. – c'était... bon. très bon, que sami termine par articuler. sa bouche se pose sur le crâne d'aly. ça va, toi ? il demande parce qu'il ne supporterait pas lui avoir mal. que la seule chose qui l'importe, c'est son bonheur à elle.

elle n'sait pas, comment il y arrive. à l'enlever, à l'envoyer loin, très loin dans les airs et qu'elle arrive à en oublier le reste. la gamine n'est plus qu'à sa merci. elle l'a toujours été, mais va savoir pourquoi, ce soir est encore un soir bien trop particulier. ils ont évité la dispute, et la gosse est sur le point d'partir loin en s'foutant d'son père. c'est bien la première fois que quelque chose comme ça arrive, s'passe. c'est donc ça, l'amour ? être prête à tout plaquer pour une seule et unique personne ? l'pire, c'est qu'elle a pas peur. mais pas maintenant,
oh non, pas maintenant.
parce que maintenant qu'leurs lèvres n'se quittent plus, il y a l'envie et l'désir qui montent, qui s'battent pour essayer d'équilibrer, d'calmer les sentiments et d'calmer c'qu'elle ressent. mais ça lui semble impossible. pas quand son regard se perd sur celui d'sami. pas quand elle lit l'amour dans ses prunelles brillantes. elle en oublie les bleus sur son corps. elle en oublie cette douleur qui, un peu plus tôt, a été assez douloureuse pour qu'elle puisse correctement marcher. alors elle caresse sa joue, aly, parce qu'elle veut qu'il retire cette inquiétude. elle veut pas l'voir. parce qu'elle l'supporte plus, c'regard là. j'ai pas mal, quand tu y touches. qu'elle murmure. c'la vérité. il a les doigts magiques, son samy.
puis elle n'y pense plus. je t'aime, je t'aime, je t'aime. jusqu'au gémissement,
jusqu'à l'ultime frisson, l'ultime retournement dans son bide. il l'envoie très loin. dans quelque chose qu'ils ont construit à deux.
elle met du temps, la môme. elle est entièrement blottie contre lui, l'drap recouvrant sa poitrine. la tête contre l'torse d'son amant, elle fait des lignes imaginaires sans s'en rendre compte. ça aussi, ça d'vient incroyable. parce qu'elle est obligé d'le caresser, d'le toucher. ça en d'vient un b'soin vital. elle fini par poser son menton sur l'torse, pour croiser son regard. quand j'suis avec toi, j'oublie qu'j'ai mal. j'oublie... j'oublie c'qui s'passe, c'qui est apparemment pas bien. j'oublie tout, samy. et j'pourrais jamais assez t'remercier d'tout c'que tu m'apportes. elle s'livre. c'tout. et j't'aime putain. j't'aime à en crever. j't'aime tellement qu'j'veux qu'on s'en aille loin. j'veux qu'on soit heureux, pour l'éternité. parce qu'elle s'est livrée à lui, et qu'ça l'rend encore plus fantastique.