— one more night (w/sihem)

Y’a ce sourire, qui s’est creusé sur ton visage, après avoir reçu ce message de sa part. Elle qui te demande de bien vouloir la prendre chez elle, ce soir. Toi, qui t’étais donc booké ta soirée, pour amener la jeune femme où elle le voulait bien. Tu ne lui avais d’ailleurs pas demander plus de détails que cela. Pour la simple et bonne raison que tu n’en avais pas besoin. Jeune femme, que tu connais depuis quelques temps d’ailleurs, dont tu sais l’humeur et les envies changeantes. Alors tu te plieras au jeu, le temps de cette soirée. Déjà, parce que c’est ton job de le faire. Mais il faut bien dire que c’est la jeune femme que tu conduis, c’est bien rare que l’ennui te guette.
Sa demeure, que tu te dis bien trop grande pour sa petite personne, que tu avais donc rejoins, arrivant d’ailleurs un peu d’avance de cette heure à laquelle elle t’avait donné rendez-vous. Parce que tu sais très bien qu’à cette heure, un samedi soir, le trafic est souvent imprévisible. Puis tu avais attendu. De longues minutes. Retard qui se faisait d’ailleurs sentir. Pourtant toi, ça ne te dérangeait pas d’attendre. Au final, tu n’avais aucun doute que la jeune femme arriverait, tôt ou tard.
Puis, elle fait son entrée. La jeune femme qui s’assied du côté passager plutôt que sûr la banquette arrière. C’est d’ailleurs la seule de tes clientes qui le fait. Privilège qui lui est réservé, parce que si ça n’avait pas été d’elle, tu n’en serais probablement même pas là aujourd’hui. La jeune femme, qui est plus que bien habillée à l’instant. Alors tu te doutes que c’est en soirée, que tu iras probablement la reconduire. Sourire qui se glisse pourtant avant tout sur tes lèvres, tu lui accordes rapidement un regard avant de partir le moteur. « Alors, c’est où qu’on va ce soir ? » Que tu lui demandes, d’entrer de jeu, pour te faire une idée du reste de la soirée. Quoi que tu ne doutes pas une seule seconde qu’elle sera teintée d’imprévisibilité et de surprises. Mais il te faudra avant tout une destination pour que tu puisses l’y reconduire.

Pas moins qu'un hôtel. Enorme, imposant. Quand tu as décidé de quitter le manoir de ta famille recomposée, tu as soigné ta sortie. Naturellement, tu ne pouvais partir pour moins bien, il te fallait quelque chose de fort, tape-à-l'oeil. Et, finalement, puisque ce serait insensé d'y habiter seule, le caprice s'est changé en projet. Celui de faire tourner l'affaire. Devenir l'endroit incontournable pour toutes les fortunes de passage. Pour ça, tu as trié l'ancien staff sur le volet. Mais, il en est une qui t'échappe. Une que tu veux, et qui pourtant se dérobe. Zita. Tu pourrais simplement trouver une nouvelle cheffe cuisinière pour la réouverture, mais, tu n'en démords pas. Parce que le soir où tu as décidé de racheter l'hôtel -pour en faire le riyad palace, c'est en partie sa cuisine qui t'a décidé. Tu es tellement sûre de toi, que tu n'as pas envisagé de prévoir une solution de secours. Peu importe si elle n'a pas encore signé le renouvellement de contrat. Deux semaines, c'est bien assez pour trouver la nature de ses réticences, et, les étouffer. Tu n'as finalement besoin que d'une chose, savoir avec quoi l'acheter, elle aussi.
Si Teddy est éternellement ponctuel, toi, tu seras à jamais lésée par le temps. Les minutes filent trop vite, et, tu es obligée de te presser jusqu'à la voiture d'Ellis.  
- alors, c’est où qu’on va ce soir?
- la vraie question, c'est qui suit-on?
Le carmin de tes lèvres s'étire en un sourire particulièrement narquois. Tu laisses volontairement le suspens s'installer alors que ton regard capte le sien au travers du rétroviseur central. Ses grands yeux, si bleus, qui semblent toujours en avoir vu un peu trop. Comme si depuis, il était branché sur une fréquence différente. Teddy, il a un lueur que les occidentaux n'ont généralement pas. Un instant, tu captures son attention, puis tu en fais abstraction. Le tissu de ton trench se froisse, tu glisses légèrement vers les sièges avant. Tes doigts s'agitent face au pare-brise, désignent les silhouettes sur la droite. La sortie des artistes, loin du tapis rouge. Finalement, ton index s'immobilise et désigne la direction d'une petite brune, à peine la trentaine. Elle file sur le bitume sans prêter attention à la ville qui fourmille.
- elle. avec la veste en cuir, et, un gout vestimentaire... propre à tous les pauvre.
Remarques-tu sur un ton égal. Pourtant, tes billes ébènes retrouvent Teddy, et témoignent d'une excitation silencieuse. Tu sais bien qu'il n'apprécie guerre tes remarques piquées de condescendance, et, certainement est-ce la raison pour laquelle tu continues d'en faire. Cette soirée sera nécessairement amusante. Idéalement, productive.

Tu vois bien, que la jeune femme se presse alors qu’elle glisse dans ta voiture. L’attente à laquelle tu pouvais t’attendre d’ailleurs. Dont tu ne trouves pas grande difficulté à expliquer par son apparence bien soignée, clairement calculée. Mince sourire qui se glisse sur tes lèvres d’ailleurs à cet instant, un peu amusé. Ne comprenant d’ailleurs pas trop ce besoin de consacrer tout ce temps pour une question d’apparence. Mais ça, c’est peut-être bien parce que t’es un mec.
Le sourire sur les lèvres de la jeune femme. Première chose que tu remarques. Teinte de voix un peu joueuse, alors qu’elle vient te mentionner ses plans pour la soirée. « la vraie question, c'est qui suit-on? » Tout de suite intrigué par l’idée de la jeune femme. Celle qu’elle t’a balancé, avant que ce sourire ne vienne déformer un peu plus ses lèvres. Certes, pas du tout ce que tu t’étais imaginé pour la soirée au départ. Quoi que tu aurais probablement dû t’y attendre, avec elle. Surprise qui teinte les traits de ton visage. Alors que tu la questionnes du regard à travers le rétroviseur. Le suspens qu’elle laisse pourtant planer un instant. Avant de se glisser sur le siège passager. Et ça, il faut bien le dire, ça ne te surprend pas. « elle. avec la veste en cuir, et, un gout vestimentaire... propre à tous les pauvre. » Les alentours que tu prends le temps d’observer. Pour finalement repérer la jeune femme en question. Celle qui vous allez donc suivre, le temps de cette soirée. Sa silhouette, que tu vois s’éloigner doucement. Le bruit du moteur que tu fais donc entendre. Histoire de ne pas la perdre de vue. De la suivre, mais ç une certaine distance. Parce que tu te doutes bel et bien que Sihem ne souhaite pas que vous vous fassiez repérer.
Et le véhicule qui se met en marche. Avant même que tu ne reprennes la parole. Parce que même si tu te demandes pourquoi vous allez passer une partie de la soirée à la suivre, il n’en reste pas moins que tu le feras, même si la raison ne te plait pas vraiment. « très bien. » Que tu murmures pourtant, à l’intention de ta passagère, avant d’ajouter sur un ton un peu moins solennel. « Et maintenant, tu vas me dire pourquoi tu veux la suivre ? » Parce que oui, tu te doutes qu’il y a bel et bien une raison pour laquelle elle s’intéresse à la jeune femme. Et si en général, tu n’aurais pas posé de question à l’un de tes clients quant à ses motivations (parce que clairement, ça ne te regarde pas), là c’est en tant qu’ami que tu lui demandais. Parce que tu serais surpris d’apprendre que c’était une simple envie passagère de sa part. Quoi qu’en soit, tu pouvais probablement t’attendre à tout avec elle.