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 (freyja) prison dorée

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Message Sujet: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 21 Aoû - 0:09


prison dorée
Les demandes à foison pour la colombe sans ailes, pour la vierge innocente. Elle plait, la parfaite enfermée dans sa cage dorée, derrière les vitres comme un produit à vendre. C’est ce qu’elle est, aux yeux de Savas. Rien de plus. Que la perfection à vendre, à donner, à briser. Elle et sa beauté. Il examine l’opposant, les billets qu’il sort à profusion, mais la demande qu’il n’accepte pas. Savas, il sait qu’elle vaut cher, de l’or à dérober aux plus offrants. Le revers de la main en guise de mépris. - Non merci. La voix qui tranche le vide pour faire comprendre que le marché n’est pas conclus.
Il sort de la salle, le connard, mais il ne se doute pas qu’il ne se dirige pas vers la porte, mais vers l’antre de la poupée. La main qui se passe au visage, le soupire entre les lèvres. Un moment d’attente, un moment de suspens avant que la porte claque contre le mur. Savas, on a besoin de toi. Y’a un problème.

Surement une connerie, mais la panique sur le visage de la demoiselle font naître des questions dans le crâne. Les pas s'enchaînent et le spectacle se dessine devant les yeux. Le carmin sur la peau de la poupée et le connard qui essaie de prendre ce qu’il n’a pas pu avoir. Le maître n’accepte pas la violence, que lui pour remettre les belles à la place, personne d’autre. Le feutre des pas en guise de silence avant que la paume viennent enrouler le cou de l’homme. Le souffle qu’il coupe pendant un moment. La panique et les spectateurs qui observent de loin. Ca l’agace, les gens qui se pensent trop permis, qui se donne des droits sans les avoir. Elle à la peau abîmée freyja et ca ne lui plait pas que la marchandise soit défectueuse. Ce ne lui plaît pas qu’il pose les mains sur elle.Savas le possessif. C’est pourtant pour la vendre qu’il a attiré la demoiselle dans les filets, pour offrir son corps, pour récolter une somme faramineuse.
Il met l’autre hors d’état de nuir et le lance hors de la pièce. - Mettez moi ce déchet dehors. Ordre lancée alors que les billes sombres glissent sur elle, elles analysent l’ampleur des dégât pendant un moment. Savas, il ne fait pas ce genre de boulot normalement, mais elle n’est pas assez amochée pour qu’il prenne la peine de contacter Jill, son infirmière privée.

Il la contemple, dans sa beauté, dans sa pureté. Il pourrait se brûler les mains à la toucher, il pourrait perdre les doigts sur la peau opaline. Elle n’est pas pour lui, la poupée. Sa vie qu’il menace à coup de mots, à coup de maux. Les mensonges, les manipulation dans sa petit tête fragile. Il finit par s’approcher, le loup, les dents acérés, affamé. Les doigts s’emparent du menton pour manipuler le visage, pour voir les marques sur la peau. Les vêtements brisés, la peau abîmée. - Quel gâchis. La main se détache de la doucereuse, pour ne pas la toucher trop longtemps et il tourne le dos. - Change toi et je m’occupe de tes blessures. Elle doit avoir quelques vêtements qui traînent. Savas, il sort de la pièce, parce qu’il n’a pas envie de la contempler trop longtemps.
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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 21 Aoû - 16:19

PRISON DOREE
savas & freyja

« Well I’ve got a thick skin and an elastic heart, but your blade it might be too sharp. I’m like a rubber band, until you pull too hard, but you won't see me fall apart.  »
Des idées qui errent, vagabondes, incertaines, s'épanouissant en corolle autour de la sphère dans laquelle elle s'est enfermée. Il fait si beau dehors. Des lueurs filtrent à travers la seule ouverture de sa chambre qui donne sur l'extérieur. Filet de lumière aveuglant, venu pour réchauffer le froid qui gronde à l'intérieur. Ses doigts s'avancent, rencontrent la surface vitrée translucide, rêvent de la voir disparaître pour la laisser sortir. Sortir, partir. Quitter cet enfer, retrouver cet ailleurs. Mais lequel ? Mais où ? C'est la question qu'elle se pose, à chaque fois. Depuis vingt-huit jours, quatorze heures, et vingt-trois minutes. Elle le sait parce qu'elle a compté chaque seconde depuis que le leurre s'est refermé sur sa gorge, comme les serres acérées d'un rapace autour d'une proie trop fragile pour ne pas s'avouer vaincue avant d'avoir commencé à lutter. Prison dorée, aux barreaux couleur vermeil. Vermeils … Comme lui. Ses regards se font obliques, glissent sur les contours de la chambre pour en étudier les atours. La morsure de l'habitude commence déjà à brûler ses poignets, et au fond d'elle, cette pensée là la révulse. Résignée. Résignée parce qu'un confort comme celui-ci, elle n'y a jamais goûté. Ici cela ne sent pas l'humidité âcre, et le papier peint pourrissant. Ici, il y a de ces musiques incongrues, parfois triviales, qui viennent murmurer à ses oreilles, et l'emplir de ces incertitudes qui l'empêchent de se mouvoir. Ce n'est pas si mal. Cela pourrait être pire. Il aurait pu la droguer, l'attacher à un lit qui grince pour lui injecter sa dose journalière, la plier à sa merci, faire d'elle une poupée désarticulée dont il aurait manié les fils avec aisance, sans jamais entendre ses protestations qui seraient devenues silencieuses. Mais cela n'aurait pas été pareil n'est-ce pas ? Non, bien sûr que non. Il n'y a plus d'intérêt à posséder une carcasse vide, un cadavre qui vit encore. Juste assez pour se mouvoir. Juste assez pour subir. C'est ce qu'elle était autrefois, cette autre, consumée par la drogue. Sa mère. Elle se souviendra toujours de ses regards éteints, vitreux. Perdus dans un ailleurs inatteignable. A tout bien considérer, Freyja préférerait se donner à n'importe qui plutôt que d'incarner ce vide-là, né de l'enfer chimique. Tout mais pas cela, non … Jamais.

La porte s'ouvre à la volée. Le cœur de la jeune femme rate un battement, les pensées s'interrompent. D'instinct elle se retourne, persuadée que c'est lui, et personne d'autre. Appréhension mêlée de trouble, c'est une forme d'effroi qui la saisit de part en part lorsqu'elle réalise que l'homme qui vient d'entrer, elle ne le connaît pas. Mais il ne lui est pas totalement inconnu pour autant. Ses prunelles rencontrent l'avidité furibonde des siennes. Elle l'a déjà vu. Une fois, ou deux. Inconnu de passage, glissant sur sa silhouette des regards parsemés d'une convoitise dont elle ne saisit pas bien l'essence. Trop naïve sans doutes, elle ne conçoit pas qu'un homme puisse désirer son corps au point de payer pour l'avoir. C'est insensé. C'est irréel. Ces transactions là sont si absconses à ses yeux. Prudente elle se lève, recule jusqu'à se retrouver acculée contre le mur. Prise au piège. La candeur de sa voix murmure :

« Bonjour … Est-ce que ? … Excusez-moi mais vous devez vous être trompé de ... »

Les secondes se précipitent. Elle l'entend à peine, pétrifiée d'effroi. Son corps massif est comme une vague qui vient déferler sur le rivage de son innocence pour la fracasser. La terreur qu'elle éprouve vrille ses entrailles. Un acouphène résonne jusque dans sa tempe après l'impact. Sa main, son poing. L'un ou l'autre. Elle ne sait pas. Mais l'arrière de sa tête heurte le mur, le goût du sang emplie sa bouche devenue rouge. Vermeil … Vermeil, elle aussi. Quelle ironie. Un cri étouffé par sa paume abrupte la saisit de part en part. Dans un réflexe bestial, ses mains frêles cherchent à le repousser. Elle rêve de le mordre, de plonger ses dents dans sa peau pour arracher sa chair. Pour le punir … Pour le punir. Mais sonnée qu'elle est par le coup reçu, elle parvient juste, petit chat qui sort les griffes, à planter ses ongles dans la peau de sa joue pour essayer de le repousser. L'attention ne fait que décupler les élans de sa fureur. Déchirure. Celle du tissus de sa robe qu'il vient de saisir de part en part, appuyant ses mains calleuses contre ses cuisses. Elle se débat encore, paralysée par l'impuissance de sa force. Ses membres tremblent si fort. Douloureuses mélodies que celles des nerfs qui implosent. Mais voilà que la porte de rouvre à la volée. Qu'il apparaît, paré de cette ignoble noirceur assassine dont elle ne peut pourtant détacher le regard lorsqu'il empoigne son assaillant. La puissance de sa main se referme autour de sa gorge. Elle le regarde, de loin, tétanisée contre le mur, exsangue. Elle le regarde dans un mutisme tremblant, et pendant une courte seconde, fixée sur cette paume prête à arracher le souffle, elle rêve de le voir serrer plus fort. Jusqu'à entendre craquer les os … Jusqu'à sentir la nuque se briser sous les doigts. Juste une courte seconde, qui fait monter la bile au bord de ses lèvres, et lui fait prendre conscience du froid qui s'insinue dans ses membres. Il le balance dehors. Déchet … c'est ainsi qu'il l'a appelé. Déchet … Pourriture. Les synonymes se  font légion dans sa tête tandis qu'il se rapproche. Et qu'elle reste là, contre le mur, incapable de se mouvoir, le regard fixé vers le spectre de l'homme qu'il vient de balancer à l'extérieur. Elle le voit à peine qui s'approche, qui l'étudie. Dans un réflexe primaire, lorsqu'il se saisit de son menton pour l'examiner de plus près, sa main se referme avec violence autour de son poignet, ses ongles se plantant dans sa chair alors que ses regards affolés peinent à se fixer en un point précis, comme si elle le voyait à peine, perdue, en état de choc.

« Ne me touchez pas. » exulte-t-elle entre ses dents serrées, avant de réaliser que c'est lui. Seulement lui. Que ce n'est pas l'autre. Que c'est fini. Sa prise se desserre avec lenteur. La terreur ne la désemplit pas, parce qu'au fond, elle ne sait pas ce qu'elle craint le plus. Lui, et ses regards en clair obscur. Ou l'autre, et sa brutalité sans fard … sans artifices … sans leurres. Il se recule, il l'invective. Assertion à l'impératif. Comme souvent … Comme d'habitude. Freyja le regarde pendant une minute sans doutes trop longue, ses deux prunelles agrandies par la peur qui l'habite encore. Se changer … Se changer. Son regard s'abaisse doucement sur sa tenue qui laisse désormais entrevoir des parcelles de sa peau nue. Elle se sent rougir. Ses doigts se referment autour des pans de tissus, les resserrent autour de sa silhouette. Pudeur malmenée, pudeur tremblante. Elle ne dit rien, la bouche remplie de son propre sang. Mais elle obtempère. Il sort de la pièce. Pendant ce temps là, goûtant de nouveau au silence, Freyja entreprend de se débarrasser de sa robe dont les lambeaux retombent autour d'elle, éparses. Elle en passe une autre, plus longue, les muscles entièrement raidis. Elle disparaît dans la salle de bain attenante pour se rincer la bouche. Il reparaît alors. Mais elle ne dit toujours rien. Sa candeur habituelle, enfuie, évanescente quand elle ressent encore l'impact de sa main sur sa lèvre, sur son corps. Mécanique, elle s'assied sur le bord du lit. Le bout de ses doigts flirte avec sa lèvre supérieure tuméfiée, fendue, sanguinolente.

« Je peux me débrouiller vous savez. » Une égratignure. Une simple égratignure. Pourquoi devrait-il rester ? Pourquoi devrait-il s'en occuper ? C'est ce qu'il fait pourtant, depuis qu'il l'a enfermée. Il s'occupe d'elle. Spectre dans son sillage … Protecteur. Pourquoi ? Elle sait, sans vouloir l'admettre. L'espoir demeurant encore, dans sa carcasse juvénile, qu'il ne soit pas seulement le bourreau attentionné de ses heures prochaines. « Qui était-ce ? » Elle ne demande pas ce qu'il voulait. Parce que même si Freyja est candide, elle n'est pas une imbécile. « Pourquoi … A votre avis ? Pourquoi les hommes frappent-ils toujours les femmes au visage, en premier ? » Sursaut étrange, dans sa silhouette chamboulée. Sa voix est douce, mélodie troublante. Surtout lorsque sa question dénote qu'elle sait, au fond. Qu'elle sait pourquoi. Qu'elle a déjà vu aussi, cette violence là. Qu'elle a cru pouvoir l'oublier un jour. Que l'intermède vient de lui rappeler. La candeur de sa nature reparaît dans les questions qu'elle ose, sans fard, le regardant comme si elle le voyait pour la première fois, ayant peur de tout oui, de tout, sauf de lui, dans cette délicate seconde. «  Et vous … Oseriez-vous ? » Elle ne sait pas s'il répondra. Une grimace s'installe sur ses traits de porcelaine. Sa lèvre la tiraille. Cela fait mal. Le sang perle encore. Un fin filet qui glisse sur le coin de sa bouche, suit la ligne de son menton, échoue dans son cou. Freyja interrompt sa course en y passant brièvement sa main. Elle tremble, toujours. Incertaine. Son regard s'abaisse, contemple le sol. Un murmure à peine audible s'élève, tandis qu'elle contemple une tâche invisible à ses pieds nus. « Merci. » D'être intervenu, de l'avoir brutalisé … de ne pas l'avoir laissée me corrompre à ses avidités malsaines. Il ne l'a sans doutes pas fait pour elle. Cela n'a pas d'importance. Pas encore. Pas pour l'instant.

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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 21 Aoû - 16:59


prison dorée
« Ne me touchez pas. »  Elle serre l’étau autour de son poignet et la violence de ses griffes fait gronder la bête en lui. Son corps dénudé, ce corps qu’il a envie de posséder, celui qui ne connaît pas la plaisir de la chaire. Ce n’est pas pour lui, pour celui qui sera apte à offrir le plus d’argent pour la pureté de la gamine. C’était le but de la manoeuvre, mais Savas, il retient son regard sur le faciès parfait, les phalanges qui effleurent sans le vouloir la chevelure de feu. Les effluves de douceur viennent titiller l’odorat du monstre et le maître, il se dépêche de se détacher d’elle. La vue de sa peau, le carmin sur le transparence de son épiderme. La mâchoire se crispe et il tourne les talons, le visage impassible, les masques d’indifférence qu’il sait manier et apprivoiser. Les masques pour berner les parfaites, les gamines délectables.

En dehors de la pièce, il lance les ordres, demande de quoi traiter la demoiselle brisée. L’autre, il a été jeté en dehors du théâtre et ne risque pas d’y remettre les pieds. Jouer avec ses possessions sans payer est une grande trahison à ses yeux. La porte se pousse à nouveau une fois qu’il a obtenu ce dont il avait besoin pour traiter la blessures, mineures. Hors de question de vendre des poupées abîmées, il doit s’occuper d’elle. Il refuse que ce soit un autre que lui. Possessif. C’est pour vendre sa virginité, qu’il avait décidé de la prendre, parce qu’elle dégageait cette naïveté attrayante. « Je peux me débrouiller vous savez. » Pas de réponse entre les lèvres, que des silences alors qu’il s’approche d’elle pour attraper son poignet entre sa main puissante et la forcer à s’asseoir sur le bord de son lit. « Qui était-ce ? » Ses billes sombres détaillent les traits parfaits de son visage candide, l’ampleur des dégâts. - Personne d’important. Un client stupide. Un homme qui n’a pas le contrôle ou les billets nécessaire pour être apte à la posséder, elle. « Pourquoi … A votre avis ? Pourquoi les hommes frappent-ils toujours les femmes au visage, en premier ? » Savas, il se contente de désinfecter la plaie. - Parce que les femmes sont trop fragiles. Le monstre qui parle. Il n’a pas les mots pour la rassurer. Son paternel à lui usait de ses poings à outrance sur sa mère jusqu’au jour ou Savas n’a plus supporté la vue de ce déchet et a fini par mettre un terme à sa vie. Le carmin contre les paume. Le premier meurtre. Le seul. Pas d’autre cadavre dans le sillage, pas encore. Savas, il maîtrise les émotions, il agit adroitement, il manipule les esprits autrement. Secret qu’il se contente de garder pour lui. L’homme recherché, la mère en pendue parce qu’elle était incapable de vivre sans son agresseur. Les femmes. Il a apprit à ne pas les respecter et même s’il ne veut pas ressembler à son crétin de géniteur, il le fait à sa façon.

«  Et vous … Oseriez-vous ? »  Elle le tire de ses rêveries inutiles, il ne revient que rarement dans les souvenirs de son passé. Ca ne lui est plus d’aucune utilité Savas. - Non. Réponse honnête. Il n’abuse pas physiquement des femmes, mais il n’est pas plus blanc pour autant. Il sait manier les ficelles pour obtenir ce qu’il désire, le grand méchant loup. « Merci. » Un souffle. Il a fini de s’occuper de la plaie et son regard gourmand s’attarde sur le rouge qui parcourt sa peau, sa mâchoire, son cou. La tentante. Elle ne fait rien, pourtant. Mais Savas crève de la posséder, de la garder égoïstement pour lui et de souiller son âme, son corps. À sa manière. Qu’elle lui flanche, alors qu’elle doit le mépriser. Les idées se percutent, les images malsaines dans la caboche malade. Le pouce vient suivre le chemin du sang contre sa peau, contre son épiderme délicat pour en retirer la couleur. La main se détache d’elle et il brise la promiscuité entre eux avant qu’elle ne le rende un peu plus fou. - Ils n’ont pas le droit de rentrer si je n’en ai pas donné l’ordre. Il parle des hommes, de ceux qui lorgne sur sa beauté volatile. C’est lui le maître, c’est lui qui décide qui est apte à poser la main sur elle pour abuser de ce corps gracieux. Les phalanges s’enfoncent dans le fond des poches. Savas, il n’est pas doué pour les conversation, il n’est pas doué pour les relations humaines. - Tu as le reste de la journée de libre si tu veux, pas besoin de rester ici. Elle n’a rien d’autre et elle lui prouve jour après jour qu’elle ne pourra plus s’échapper de son emprise. Savas, il se retourne pour laisser son regard divaguer sur le visage, le corps.
- Viens. Un signe pour qu’elle le suive, pour qu’elle sorte de cette prison qui est sienne. Il guide le chemin de la demoiselle pour filer entre les mur de la maison close, pour sortir de cet enfer qu’elle connaît sur le bout des doigts et pour atterrir dans le théâtre de sa femme. Il est vide, parce que l’heure est tardive et qu’il n’y a pas de représentation en ce moment. Il sait le talent, il a pu constater lorsqu’il était de passage dans sa ville et c’est de cette façon qu’il a pu attirer la parfaite dans son enfer personnel. Il ne dit rien Savas. Il ne dit pas les raisons qui le pousse à amener la demoiselle entre les bancs rouges et le silence absolue de la scène vide. Pour qu’elle se sente mieux? Pour lui donner une raison de plus de ne pas s’enfuir. C’est la raison qu’il se donne et il n’y a surement rien d’autre derrière.

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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 21 Aoû - 22:00

PRISON DOREE
savas & freyja

« Well I’ve got a thick skin and an elastic heart, but your blade it might be too sharp. I’m like a rubber band, until you pull too hard, but you won't see me fall apart.  »
Les tremblements l'étreignent, ondes graciles venues pour l'envelopper, faire danser son corps menu dans la tourmente. Pourquoi fait-il si froid tout à coup ? Est-ce au dehors ? Non … Non c'est à l'intérieur. Dans ses membres qui geignent, se rappelant de la brusquerie de l'autre. Il est encore trop tôt pour oublier, pour se souvenir. Tout est là. Sa texture, son odeur, cela vient la prendre à la gorge, lui faisant boire le fiel de toutes les débauches qu'il aurait rêvé projeter sur son corps. Une chance que Savas soit intervenu. Une chance qu'il l'ait empêché de … de quoi au juste ? Elle y pense. Elle sait sans savoir. Ce qu'elle redoute, ce qui lui fait si peur. Et lui, qu'est-ce qu'il veut ? Mystère qui s'épaissit, se densifie, l'englue peu à peu toute entière en l'enfermant chaque jour un peu plus dans cette prison aux atours de rêves déchus informes. Docile en sa présence, elle se demande pourquoi il est demeuré mutique. Pourquoi il n'a pas protesté, lorsque ses ongles sont venus se loger dans la chair tendre de son poignet. Il aurait pu voir dans cette offense une opportunité pour la remettre à sa place, une occasion idéale pour avoir l'ascendant sur elle. Mais il l'a déjà au fond. Il le sait, n'est-ce pas ? Bien sûr qu'il le sait. Incertaine, en équilibre, funambule suspendue au-dessus du gouffre qu'il a su ouvrir pour l'y précipiter, Freyja retient son souffle. Elle compte une mesure silencieuse pour réussir à maîtriser les battements affolés de son cœur, à rebours.  Elle croit y parvenir lorsqu'elle s'assied, les épaules légèrement affaissées. Position de retrait, position de repli. Elle a si honte qu'elle voudrait pouvoir se recroqueviller sur elle-même jusqu'à disparaître. Feuille morte, fleur pourrissante. Honte d'être si faible, si apeurée aussi. Si fragile … Oui, fragile. Le terme qu'il vient de murmurer n'est pas mal trouvé. Pourquoi n'est-elle pas d'accord alors ? Et pourquoi ne peut-elle s'empêcher de le lui faire savoir ? A croire que la peur est si grande dans son ventre, qu'au fond, elle lui permet d'oser braver les interdits qu'elle s'est elle-même imposés en ce qui le concerne.  

« Je ne suis pas d'accord avec vous. Les femmes ont une grande tolérance à la douleur. Elles souffrent … C'est dans leur nature. Alors elles sont faibles oui … Mais pas fragiles. Pas vraiment … Je crois. »

Son accent irlandais roule sur sa langue, rendant la prononciation de son anglais malhabile, à la fois chantante et gutturale. Freyja a ce réflexe de vouloir humecter sa lèvre inférieure, comme elle le fait chaque fois qu'elle éprouve de la gêne, ou qu'elle estime avoir outrepassé son rôle. Une grimace de douleur traverse son visage à la place. Le sang pulse sous la peau de sa lèvre enflée. Elle se raidit lorsqu'il y passe de quoi la désinfecter, ses yeux s'emplissant naturellement de larmes à cause de la morsure de l'alcool sur la plaie. Sa vision se brouille, rend l'image qu'il lui renvoie plus fragmentaire qu'elle ne l'est déjà. Il est avare de mots, Vermeil. Elle l'a déjà remarqué tant de fois, elle qui contrairement à lui serait si prompte à se perdre dans des babillages. Son souffle s'éraille au fond de sa gorge lorsque sa main s'élève pour venir effleurer le sang qui s'est glissé dans la courbe de sa peau albâtre. Elle lui jette un regard oblique, cherche à distinguer ce qui pourrait se dissimuler derrière ses traits sans vagues … sans lueurs … Inexpressifs. Figés dans une retenue qu'elle ne comprend pas, une froideur qui l’obsède. Elle n'est pas encore assez hardie pour se brûler les ailes, pour se dire qu'elle pourrait tester les limites de cette impassibilité. Il y a un murmure, au fond de sa tempe, qui lui intime de rester sage. De ne pas aller à l'encontre de sa volonté. Car pour l'heure, il la protège. Il ne lui a pas encore explicitement dit ce qu'il adviendrait d'elle. Tout est en suspens … En sursis. Fil dangereux sur lequel elle tire, mais qu'elle n'est pas encore prête à rompre.

« Et moi je ne peux pas sortir si vous n'y consentez pas … C'est ironique, vous ne trouvez pas ? Tout … Entre vos mains. »

Les mots brûlent ses lèvres. Mais pour une fois, elle n'a pas peur de lui. Et voilà que contre toute attente, il la libère. Une fin de journée pour elle seule, enfin. L'une des rares, où elle aurait pu aller se perdre quelque part. Trouver une gare, n'importe laquelle. Se mettre quelques heures derrière ces pianos qu'ils offrent au bon plaisir du public de voyageurs. Elle a l'impression qu'elle n'a plus joué depuis une éternité. Ses doigts auraient ils perdu en souplesse ? Son doigté serait-il moins agile ? Certainement. Elle tremble tant, toujours, en cet instant. Moins qu'auparavant cependant.
« Je peux aller où bon me semble alors ? »

Une liberté offerte, très vite reprise lorsqu'il lui intime de la suivre. La spontanéité du geste, incongrue venant de lui, réveille en elle des curiosités enfouies. Prudente, elle le toise une seconde, hésitante. Une part d'elle-même aurait souhaité rester seule. Mais une opportunité comme celle-ci, elle n'en aura peut-être pas d'autres. Alors contre toute attente, Freyja se hisse sur ses jambes, enfile une paire de ballerine laissée en plan dans un coin de la chambre.

« Où allons nous ? » lui demande-t-elle en chemin, frottant ses avants bras avec ses paumes en le suivant au gré des couloirs qu'elle connaît déjà sur le bout des doigts. Ils bifurquent, franchissent une porte qu'elle connaît moins que les autres. Le théâtre se révèle alors sous ses yeux, en camaïeu de rouge et or, si silencieux que l'on croirait entendre l'écho des applaudissements éteints. Ses doigts glissent sur le velours d'un siège, s'aventurent. Fascinée par l'endroit, par la splendeur du lieu, elle relève son nez vers le ciel, regarde ici et là les contours.

« C'est le théâtre de votre femme ? »

Un instant elle se demande, s'il l'a emmenée ici par gentillesse, ou bien par cruauté. Pour lui rappeler tous ces rêves qu'il a su lui vendre, avant de les broyer entre ces paumes. Cette scène qu'elle ne foulera sans doutes jamais. Freyja s'avance entre deux rangées de sièges, laisse ses doigts fureter ici et là. Elle fait le pari osé et naïf de considérer son acte comme de la bienveillance. Une bienveillance maladroite, mais une bienveillance quand même. Son enthousiasme peine cependant à être débordant, sonnée qu'elle est encore par l'agression qu'elle vient de subir. Elle ne peut pas oublier en un battement de cils, et recouvrer sa candeur habituelle comme si jamais cette dernière ne l'avait quittée. Non … Elle ne peut pas. C'est impossible. Il lui faut un peu de temps pour ne plus trembler, pour orienter ses pensées vers autre chose. Ses regards s'aimantent à la scène. Elle s'est éloignée de lui pour s'en approcher, comme happée par elle, et ce qu'elle dégage.

« Est-ce pour me rappeler toutes les promesses que vous ne tiendrez jamais que vous m'avez emmenée ici ? » lui demande-t-elle, jetant un regard dans sa direction par dessus son épaule. Elle marque un temps de pause. Hésite. Contemple ses pieds. Hésite encore. Puis ose demander, une lueur nouvelle vacillant dans son regard, plus enfantine peut-être. « Est-ce que … Est-ce qu'il y a un piano quelque part ? J'aurais pu jouer pour vous … Si vous voulez. » Pourquoi avoir cette envie-là ? Parce que lorsqu'elle le regarde, il y a des mélodies insensées qui se lovent sous son crâne. Des mélodies troublantes, qu'elle crèverait de déployer sur un clavier. Voir s'il serait capable d'une émotion quelconque … Autre que cette froideur implacable. S'émouvoir … S’enivrer. En est-il seulement capable ? A-t-il oublié ce que cela fait ? Elle voudrait savoir, oui. Elle  voudrait savoir, s'il n'est qu'un leurre ignoble, ou si une part d'elle-même ne s'est jamais fourvoyée.
(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Lun 3 Sep - 22:11


prison dorée
« Je ne suis pas d'accord avec vous. Les femmes ont une grande tolérance à la douleur. Elles souffrent … C'est dans leur nature. Alors elles sont faibles oui … Mais pas fragiles. Pas vraiment … Je crois. » Sourire qui déforme le visage du monstre, les traits qui ne se tirent pas souvent dans ces expressions. Les sourires. Les tendresses. La mâchoire se crispe, lorsque le rose de sa langue vient goûter au carmin sur ses lèvres. Ce geste tentant, ce geste sans la moindre arrière-pensée. Les envies refoulées de goûter à la candeur de son corps, de souiller son âme jusque dans les moindre recoins et de la briser en morceaux. C’est pour lui, qu’elle est là. Parce qu’il n’a pas envie de la voir autre part, cette poupée de perfection, cette poupée de perdition. Les envies pour une autre que sa femme. Le fou. Le possesseur de beauté, de merveille. Ce trophée qu’il ne veut pas partager. Pas de réponse, les mains sur le visage, les mains qui s’occupent d’elle avant de se détacher, de se reculer. Parce qu’elle le tente. Elle et sa douceur. Elle et sa naïveté à posséder, à détruire d’un revers de la main, d’un souffle des enfers.
« Et moi je ne peux pas sortir si vous n'y consentez pas … C'est ironique, vous ne trouvez pas ? Tout … Entre vos mains. » - Tu peux, mais dis moi où est-ce que tu voudrais te rendre? Retourner en arrière? Est-ce vraiment mieux qu’ici? Jouer dans sa tête, pour qu’elle ne quitte pas, pour qu’elle ne parte pas. Qu’elle reste dans cette prison dorée qui est sienne, parce qu’il ne se lasse pas de la contempler, de la posséder sans la toucher. « Je peux aller où bon me semble alors ? » - Je ne t’ai jamais empêcher de sortir d’ici. Un fait. Mais il s’amuse avec son esprit fragile pour qu’elle lui revienne, parce qu’il a corrompu sa mère pour ne plus vouloir d’elle et qu’elle n’a pas la moindre billet, ni le moindre passeport pour se rendre où que ce soit. Savas, il planifie pour qu’elle ne puisse pas s’enfuir, pour qu’elle ne lui échappe pas à moins qu’il en décide autrement. Les promesses qu’il pourrait lui vendre encore, des promesses de carrière.

« Où allons nous ? » - Tu verras. Qu’elle ne le suive pas, si elle n’a pas envie, mais elle est déjà debout. Rien de menaçant dans ses mots, dans son comportement. Les mains dans le fond des poches du costumes sombres, les couloirs qu’il connait les yeux fermés. Lui offrir un peu de bonheur pour qu’elle n’ose partir, pour qu’elle pense encore un peu qu’il aurait pu ne pas lui mentir. Que les idées miroitées, pourrait être vraies. Ici. Dans ce théâtre. « C'est le théâtre de votre femme ? » - Oui.
Il laisse la demoiselle s’aventurer et ses billes sombres détaillent les réactions de la parfaite, de la poupée qu’il devrait vendre pour un coup d’argent. Ce n’est pas le cas. Savas, il joue avec elle, sa tête, sa vie, sa famille, son passé pour modifier le futur de cette dernière afin de la modeler au gré de ses envies à lui.
Elle s’éloigne et il reste là, Savas. À détailler les formes de son corps. Elle. La gamine. Celle dont il ne devrait pas s’enticher. Des envies malsaines d’elle entre ses paumes comme sienne, comme possession. « Est-ce pour me rappeler toutes les promesses que vous ne tiendrez jamais que vous m'avez emmenée ici ? » - Je n’ai jamais laissé entendre que tes rêves ne pouvaient pas se réaliser. Un mensonge de plus, surement. Ou pas. Ses rêves, il ne saura jamais les réaliser de la façon dont elle rêvait à la base, mais il pourrait lui offrir des semblants de bonheur, des soupçons de scène et d’applaudissement. Si sa femme était en accord.
« Est-ce que … Est-ce qu'il y a un piano quelque part ? J'aurais pu jouer pour vous … Si vous voulez. » La voix sort le monstre de ses pensées de manipulation, de ses pensées d’elle. Les pas s’enracinent dans le sol pour s’approcher d’elle, pour monter sur ses et attraper le bras gracile entre ses griffes immondes. Les rideaux rouges se poussent de la main pour l’attirer sur la scène et il se détache d’elle. Parce que le grain de sa peau sous ses mains le rendent un peu plus fou. La torturer un peu plus. La briser un peu plus jusqu’à goûter le fruit de sa chaire, le fruit défendu. Savas, il ne dit rien et se contente de lui faire remarquer le piano qui se trouve sur scène. Ils ont parfois besoin de musicien, pour certaines pièces qui se jouent sur les planches. - Tu vas me jouer une composition?
Savas connaît l’art, sait la musique, est un fervent admirateur de la beauté, des toiles, des sons, il sait les comprendre, les entendre, les jouer, les aimer. À sa façon. Qu’elle joue pour lui. Il n’attend que ça, le maître.

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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 4 Sep - 8:25

PRISON DOREE
savas & freyja

« Well I’ve got a thick skin and an elastic heart, but your blade it might be too sharp. I’m like a rubber band, until you pull too hard, but you won't see me fall apart.  »
Les pensées traînent, s'alanguissent un peu plus. La sinuosité des couloirs lui apparaît totalement absconse, une toile tentaculaire dans laquelle elle serait restée engluée, incapable d'en sortir, encore dans cette chambre en pensées. La violence tatouée dans ses songes, déjà connue pourtant, jamais ainsi toutefois, se rappelle à sa mémoire immédiate. Elle le suit dans un mécanisme malhabile, n'ayant pas cette idée spontanée de dire « non » en sa présence. Soucieuse aussi de s'éloigner des lambeaux de tissus qu'elle retrouvera plus tard, quelque part échoués, Ses regards s'arriment au dos de sa silhouette, suivent une ligne invisible le long de la colonne vertébrale. Si froid Vermeil, comme figé dans une réalité sans âge. Précautionneux pourtant, nimbé de ces douceurs étranges que l'on ne comprend pas tout à fait, qui jurent avec le personnage intraitable qu'il incarne. Des sourires tendres, insensés, arrachés. Plus les jours passent, plus Freyja s'interroge à son sujet. Elle ne doit pas oublier qu'il l'a manipulée. Que c'est lui qui la retient, enfermée. Libre mais gardée par des fils invisibles qui la ramènent toujours dans son sillage.

« C'est bien ce que je disais … Je peux aller où bon me semble, mais je reviendrais vers vous quoiqu'il arrive … Vous le savez n'est-ce pas ? Bien sur que vous le savez … Je reviendrais vers vous … Parce que je n'ai nulle part où aller. Nulle part ailleurs. » répond-elle dans un murmure, l'observant entre ses cils. Que croit-il ? Qu'elle est totalement inconsciente du merdier dans lequel elle s'est enlisée toute seule ? Qu'elle ne voit pas, cette façon dont il se rend indispensable à ses yeux, à sa survie ? Naïve, Freyja n'est pas dépourvue de jugeote pour autant. La culpabilité la ronge : celle de s'être brûlée les ailes à son image. Et plus qu'une croyance aveugle en ce qu'il lui promettait d'avenirs glorieux et de rêves, c'est en lui qu'elle a cru. Étranger de passage, venu pour la tirer du cloaque dans lequel elle serait demeurée toujours s'il n'était pas apparu pour l'en sortir. Il a raison : elle ne souhaite pas y retourner. Mais elle ne veut pas que ses illusions soient vendues au plus offrant non plus. Corps ravagé, cœur étouffé. Son esprit se sclérose, rien que d'y penser. Il y a des croyances si ancrées au fond de sa chair, que les bafouer reviendrait à briser jusqu'à l'essence de ce qu'elle est. Elle en crèverait alors … Elle en crèverait. « Et si un jour je demandais simplement à partir, pour ne pas revenir. Me laisseriez-vous faire ? » l'interroge-t-elle, perspective d'un avenir dans le timbre. Car elle ne pourra pas demeurer là toujours n'est-ce pas ? La question demeure pourtant. Parce que chaque fois qu'elle surprend les regards qu'il pose sur elle, elle sent la brûlure des fers s'accentuer autour de ses poignets. Une liberté qui s'éloigne, dans la convoitise qu'elle commence à lire sur ses traits, savamment maîtrisée.

« Vous l'aimez ? Votre femme. » demande-t-elle de but en blanc alors qu'ils s'aventurent dans le théâtre, n'ayant pas de ces filtres qui imposent de ne questionner que dans des mesures strictement raisonnables. Lui tenancier, elle maîtresse de ce théâtre des merveilles. Couple terrible, entaché de luxure. Elle se demande quel type d'amour peut se tracer entre deux entités comme celles-ci. Rien de ce qu'elle connaît sans doute, ou de ce qu'elle imagine du haut de ses dix-huit années  de vie. « Je ne suis pas totalement idiote vous savez. » entonne-t-elle en écho, la langue claquant sur son palais. Ses bras se croisent au devant de sa poitrine alors qu'elle s'approprie avec lenteur les contours du théâtre. Ses doigts caressent le velours, imaginent se perdre dans les recoins dérobés tapis dans le noir. Disparaître là, quelque part. Ses prunelles traquent les contours d'un instrument familier, n'en trouvent guère, jusqu'à ce qu'il la rejoigne, glisse ses doigts autour de son avant-bras qui tressaille à son contact. De rejet, d'effroi, d'autre chose aussi peut-être. Elle ne sait pas. Ses attentions se resserrent  sur la scène, convoitent déjà le piano qui s'y cache. Cela lui fait oublier tout le temps d'une seconde. Le rejet. L'effroi. Ce qui traverse son petit corps, chaque fois qu'il l'observe avec trop d'insistance. Un silence lui répond au départ. Elle rejoint la scène, effleure les contours du piano. La pulpe de ses doigts, électrisée par ce contact familier, oublié depuis plusieurs semaines. Sait-elle seulement encore jouer ? Avec lenteur elle s'installe derrière le clavier, glisse ses mains sur la surface polies des touches avec délicatesse, comme s'il s'agissait là d'un corps dont il faudrait détourer les harmonies tour à tour. Les traquer, les subjuguer. Sensualité inconsciente, arrimée au creux des paumes tremblantes. « Si vous n'êtes pas en mesure de le dire, quelle importance ? » Que la composition soit d'elle, ou de quelqu'un d'autre, quelle importance ? Tout ce qui compte, c'est la musique. L'émotion en partage. Jouer pour lui … ce n'est qu'un euphémisme ce soir. Ce jour-là, sans forcément s'en rendre compte, elle avait joué pour lui dans les rues passantes. Arrimée à ses regards, aveugle face à tous ces autres. Ce jour-là, elle avait tracé un fil entre lui et elle, le reliant à l'éclectisme spontané  de sa musique. Mais aujourd'hui tout était différent. L'envie irrépressible et prompte de jouer pour lui, il l'avait réduite à néant en brisant ses rêves à coups de manipulation. Et ce soir, même si elle prétendait vouloir jouer pour son bon plaisir, cela n'était qu'un leurre. Un leurre immonde, comme ceux qu'il avait employé pour la subjuguer. Un leurre destiné à caresser son orgueil, quand en réalité, il y a dans la silhouette de Freyja cette distance qu'elle n'a pas eu à son encontre dans cette rue où il l'avait abordée pour la première fois. Peut-être un jour aurait-elle envie de nouveau, de tracer les contours aériens de sa sphère autour de sa silhouette mutique. Mais pas ce soir … Non, pas ce soir.

Son index appuie sur une première touche, puis une seconde. La note se réverbère dans le silence étouffant du théâtre. Avec lenteur, Freyja renoue avec de ces mécanismes appris par cœur, gravés là, sous la pulpe de ses doigts qui tremblent. D'un mouvement elle glisse une boucle ondoyante derrière son oreille, tâche de se concentrer pour ne plus tressaillir. Enfouir au fond de son ventre les sensations honnies qui la bouleversent encore. Lui. Cet autre. Les regards assassins de ces filles sur les contours de sa silhouette. L'obscurité tapie de sa chambre jamais vraiment silencieuse. Une note, puis une autre. Son esprit se ferme à toute autre chose. La musique se déploie sous ses doigts, dessine un camaïeu de lueurs étranges. Pointes de couleurs. Nuances subtiles. Elle joue pour les illusions perdues de son enfance, pour ses premiers amours incertains, pour la candeur mourant au gré des attentions absentes. Elle joue encore, toujours. Paupières closes, pour le spectre d'un père qui n'existe plus, pour une mère qui n'en a jamais vraiment été une, pour Ava et ses cheveux de lune. Elle joue pour eux, elle joue pour elle, et tout ce qu'elle a perdu. Paupières closes, les doigts qui défilent sur les touches sans même les voir, le balancement léger de sa silhouette au gré de la mélodie venue du fond des âges. Elle ne sent même pas l'émotion qui la bouleverse monter en son corps, telle une vague. Aussi pure que crue, lâcher prise de sentiments reniés trop longtemps, mis en exergue par la musique. Contre elle, à l'intérieur d'elle. A l'extérieur aussi, au gré d'une larme indistincte qui perle sur sa joue blanche, transfigure ses traits d'émotions contraires, indicibles. Musique d'une tristesse translucide, bouleversée par un sourire en demi-lune, aspirant à une quiétude incertaine. La mélodie s'étiole, s'éteint. Elle voudrait continuer encore. Jusqu'à sentir ses phalanges se briser et avoir mal. A la place c'est un soufflé ténu qui reparaît entre leurs deux silhouettes. Lui. Elle. Ce n'est pas pour lui qu'elle a joué. C'est pour elle, et tous ses rêves brisés. Brisés là, au bout de ses doigts qui ne tremblent plus, s'évanouissent à travers les notes qui s'éteignent dans le silence. Lui. Elle … Elle. Elle, et tout ce qu'elle ne sera jamais plus, à cause de lui, à cause d'eux. Tous ensemble.

Le morceau • ici . (freyja) prison dorée 1386125702
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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mar 18 Sep - 2:10


prison dorée
 « C'est bien ce que je disais … Je peux aller où bon me semble, mais je reviendrais vers vous quoiqu'il arrive … Vous le savez n'est-ce pas ? Bien sur que vous le savez … Je reviendrais vers vous … Parce que je n'ai nulle part où aller. Nulle part ailleurs. » Elle ne voit pas, mes les lèvres de l’homme s’étire en un étrange sourire. Partagé entre la douceur qu’il avait pu lire sur les traits dès le premier regard ou cette réalité renouvelé d’elle. Celle qui parle. Elle s’adapte. Lui aussi. Elle n’est pas dupe, mais il doit la garder. Ca l’amuse qu’elle puisse savoir, parce que le loup affamé crève de la briser un peu plus pour qu’elle ne parte pas. Freyja, qu’elle reste de son plein gré. « Et si un jour je demandais simplement à partir, pour ne pas revenir. Me laisseriez-vous faire ? » Le visage ne bouge pas, maîtriser les surprises qu’elle fait naître dans le fond des entrailles. Le freyja qui évolue. Folie de passage. Éclat dans les yeux. La former pour être à sa main, pour qu’elle lui appartienne, qu’il ne la laisse pas partir. Qu’elle soit un peu comme lui. Qu’elle se conforte dans ce malheur étrange qu’il lui offre. MIeux que son malheur d’avant. - Tu as envie de partir? Comme s’il s’en inquiétait vraiment. Oui. Parce que Savas, ce n’est pas son plan. Retourner la question. Il a envie qu’elle revienne, mais surement pas pour les même motifs qu’elle espère. Sa vision d’argent sur elle est en train de se déformer pour ce qui se dessine sous ses yeux à l’instant. La naïve Freyja? Elle aurait quelque chose qu’il crève de posséder. Son âme? Pour quoi? La maintenir entre ses doigts, la poupée parfaite. Savas. Il ne répond pas plus. Un choix. Il va revenir à l’assaut. Il attend. Il s’adapte. Le prédateur féroce qu’il est. Trop brisé par le passé. La folie pour guide. Savas, il voudrait qu’elle évolue à sa façon à lui.

Les bancs rouges qui se dessinent sous les yeux, les couleurs qu’il connaît bien, qu’il côtoie souvent. Pour sa femme. Pour le plaisir. Pour satisfaire ses envies de beauté. « Vous l'aimez ? Votre femme. » La voix de la parfaite qui se meurt dans les murs du théâtre. Sourire qui s’efface rapidement. Savas, il aime à sa façon égocentrique. Il ne sait pas vraiment, que des fracas de passé, de carmin sur les mains, de ce paternel violent. Savas. Il ne brise pas les corps, mais les esprits. Son désir d’être différent de lui, ne fait que le placer dans les pas de cette figure d’antan pourtant. D’une différente façon, mais il blesse les gens Savas. Pour son plaisir. Ce qu’il connaît depuis gamin. La roue qui tourne et qui revient.
L’époux, il l’aime pour la bonne entente. Savas, il se laisse emporter par ce besoin de la posséder, comme les autres, mais elle s’éloigne des filets. Elle joue avec lui un peu. Elle l’amuse assez pour qu’il se plaise à revenir vers elle. L’homme se laisse consciemment manipuler Elle revient, elle reste. Lui aussi, pourtant. Ils sont là. Ensemble. - L’amour est un concept qui s’adapte et qui change de personne en personne. C’est quoi l’amour? Réponse adapté à cet amour qu’il sait donner, handicapé du coeur. Qui sait vraiment? « Je ne suis pas totalement idiote vous savez. » La noirceur des yeux se reposent sur elle, douce colombe dont il rêve de briser les ailes pour l’observer un peu plus longtemps avant qu’elle ne s’éclipse. Oeuvre d’art qu’il aimerait garder pour lui. Les mains dans le fond des poches, les phalanges qui se resserrent. Il avance. - Je sais. Lui donner un peu de valeur pour qu’elle sombre un peu plus, qu’elle ne pense pas à lui tenir tête. Savas, il n’a pas envie de confrontation. Qu’elle reste ici, entre les murs. Simplement. Il décidera de son sort. Plus tard. Un jour surement. « Si vous n'êtes pas en mesure de le dire, quelle importance ? »
Silence. Elle qui s’anime. L’éclat dans ses yeux de ce bonheur. Celui qu’il aimerait lui arraché, ça le fascine. Elle et le piano. Il voit les réactions du corps sans qu’elle ne les contrôle. Il remarque. Il évolue, lui aussi. Savas, il ne comprend pas ça. Ce bonheur. Il n’a jamais pu le saisir, il se contente de voler celui des autres. Son plaisir, il faut croire. Sa tête est brisée, impossible à rabibocher.

Les doigts de la poupée s’activent, les sons se percutent dans les murs du théâtre pour venir animer le l’euphorie de ses sens. Elle jouait, l’autre fois. Il se souvient Savas. L’observateur qui se souvient trop, des détails comme il se doit, outil qu’il utilise de la mauvaise façon. Ca lui plait pourtant. Un pas et il se retrouve derrière elle, le monstre dans le dos de la gamine, sur le bord du lit, cette ombre qui ne se dissipe pas. Difficile de dissiper des années de noirceurs, de folie.
L’étincelle qui brille dans le noir et vient perler sur sa joue à elle. Le reflet d’un diamant dans ses yeux. Les émotions. Ça le fascine. Savas, il crève de la saisir sur le bout de ses doigts, cette larme, cette fleur, cette poupée déroutante. Le contraste des peaux. De la pulpe de ses doigts crasseux qui vient se percuter à la douceur de sa joue, de cette larme qu’il écrase entre son pouce et son index. Le sentiment qui meurt rapidement. Ne pas abîmer la peau parfaite de cet éclat de verre mourant.
Le silence, mais il ne l’empêche pas de jouer. Savas, il laisse la musique se mourir pour se retrouver dans le confort du silence, de cette promiscuité qui anime les sens. Serait-elle en train de jouer avec sa tête ou Savas, il est en parfait contrôle de la situation? Toujours. C’est pour la garder qu’il fait ça, il faut croire. La caresse fantôme sur la joue de la gamine, en guise de souvenir alors que le souffle chaud de loup vient se percuter dans son cou. - Je tiens mes promesses Freyja. À quel point? Est-ce le commencement de quelque chose ou la fin? Jouer avec son rêve, comme l’empreinte de sa larme sur la peau. L’odeur qui anime le palpitant dans le fond du torse, à cause cette envie de goûter à la peau. Les femmes. Elle ne lui plaisent pas souvent. Rien que des objets de transaction à ses yeux. Il y a pourtant quelques exceptions. Sa femme. Elle? - Tu en possèdes le talent. Il se recule, comme la promesse fantôme dans son cou. Il tient ses paroles, elle n’a pas lu la sous-clause. Pourtant, Savas, il sait animer le rêve dans le fond de la caboche. Hors de question qu’elle lui échappe, elle et son esprit amusant. Elle et sa perfection. Poupée fragile, mais pas dupe. Ca rend l’ensemble amusant, un peu plus. La maître des lieux, il est sincère. La musique à su charmer le monstre, le fasciner assez pour qu’il crève encore plus de mettre son hirondelle dans un cage d’or. Trop beau pour qu’elle retourne à a sa vie d’antan. Savas, il a soigneusement posé les pions.

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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Mer 19 Sep - 10:00

PRISON DOREE
savas & freyja

« Well I’ve got a thick skin and an elastic heart, but your blade it might be too sharp. I’m like a rubber band, until you pull too hard, but you won't see me fall apart.  »
Et il court, il court, le trouble des émotions qui basculent. Et elle dévale, l’incertitude, le long des bras, le long des doigts. Ils tremblent, entre chaque mesure, sans jamais s’interrompre. Ils vibrent à l’unisson de chaque note qui se réverbère dans sa tête en des harmonies aphones, entièrement étouffées par l’amertume et la colère. Cette colère qui naît, qui grimpe, qui prend son temps. Elle s’installe entre ses reins, tord les entrailles douloureuses à l’intérieur de son ventre. Elle consume, feu ardent, poison violent. Encore sous le choc sans doute, de cette brutalité anonyme que Vermeil a écarté de sa chair d’une poigne de fer. Pour la protéger, pour la préserver. Vraiment ? Elle n’y croit plus autant. Chaque jour qui passe dans cette prison aux mille et une nuits insinue davantage de fiel dans son cœur exsangue. Sa peau se souvient des marques qu’il a voulu y apposer. De la texture de ses doigts calleux, avides de tout ce qu’elle n’aurait jamais eu envie de lui donner. C’est pour cela qu’il la préserve n’est-ce pas ? Pour la vendre … Pour la vendre. Objet vulgaire, délaissé dès qu’il sera consommé. Qu’adviendra-t-il lorsqu’il aura décidé qu’elle n’en vaut plus la peine ? La rejettera-t-il dehors, sur le bitume humide et crasseux ? La laissera-t-il misérable et seule ? Seule oui … Si seule. Ses lèvres tremblent dans la pénombre. Il fait si froid tout à coup. Elle sent des frissons la traverser de part en part, courir sur sa peau albâtre. Il ne répond pas à sa question, forcément. Il élude toujours, maniant ses armes avec une habileté de maître. Freyja ne répond pas, demeure mutique. Une vague tristesse passe au-devant de ses traits fatigués, parce qu’elle se souvient des propos de sa mère, lorsqu’elle a réussi à la contacter. Non elle ne veut pas partir. Pas encore. Pas lorsqu’il n’y a personne, nulle part, pour l’attendre.
« C’est ridicule. » lâche-t-elle, sans pouvoir se retenir, trop bouleversée à l’intérieur pour daigner maîtriser les élans de son caractère et en policer les contours. « Si l’amour est tel que vous le décrivez, de façon monocorde et sans nuances, sans essoufflements ni intensités, alors ça n’a aucun intérêt. »
Elle se mord l’intérieur de la bouche, réprime un léger gémissement de douleur lorsque sa lèvre tuméfiée se révolte d’être ainsi tourmentée. Peut-être aurait-elle dû se taire. Peut-être. Mais devant la placidité de son caractère, elle s’interroge. Serait-il seulement capable de lui faire quoique ce soit, Vermeil ? Si froid. Si indolent. Elle se demande de quelles émotions il est bien capable. S’il sait crier, pleurer, s’émouvoir. Ou s’il n’est que l’archétype pourrissant d’un être brisé, figé dans une froideur indissoluble. Elle croit avoir distingué quelques lueurs en lui, voilant ses traits de sourires indistincts et de regards équivoques. Elle n’est pas sure cependant, si c’est un jeu qu’il déploie pour la manipuler un peu plus, ou s’il y a un peu de vérité dans ces détails qu’il lui offre malgré lui.

Et elles courent, courent, les émotions qui basculent. Et elles dévalent, le long des bras, le long des doigts qui s’animent, qui se déploient, qui marquent les touches et y apposent leur émoi. Harmonies en partage, mélodie qui parle, qui murmure tout ce qu’elle est bien incapable de dire. Il l’entend, il la voit. Peut-être même qu’il la regarde, qu’il sent lui aussi, tout ce qui se trimballe dans son cœur de petite fille. Elle n’en est plus tout à fait une. Elle s’en rend compte, Freyja. Que cela fait longtemps que l’enfance l’a quittée, qu’elle n’a jamais totalement existée. Les illusions perdues dans les affres de la drogue et de la misère. La musique pour seul ancrage, seul rivage. Alors elle joue, sans être capable de s’arrêter, renouant avec de ces mécanismes appris par cœur. Chaque note se greffe dans son cœur en staccato, fait remonter le trouble qui gisait dans son ventre jusqu’à son cœur. Elle éprouve, elle ressent. Freyja, elle ne sait pas faire autrement. Ses doigts s’immobilisent, sa silhouette demeure en suspens. Comme sur un fil, en équilibre. Ses regards se perdent dans le vide, ne le distinguent même pas lorsqu’il se meut derrière son dos. C’est lorsque sa voix vient éventrer le silence qu’un sursaut de frayeur la traverse. Elle n’ose bouger, comme figée sur le banc, les mains de part et d’autre de ses cuisses, tétanisée par ce souffle qui glisse le long de son cou et se réverbère en un tressaillement étrange jusqu’à la courbe de ses reins. La sensation la grise, la révulse en même temps. Ses lèvres s’entrouvrent, ne répondent rien. Elle laisse au silence qui s’installe le temps de compter à rebours, éprouve la morsure d’une émotion invincible dont elle ne parvient pas à réprimer l’impériosité des élans.
« Vous mentez. » lâche-t-elle, dissonance d’un timbre qui ne lui ressemble plus, qui la transfigure, elle et sa beauté ravagée.
Cette beauté qui se souvient, qui n’a pas encore pu oublier. Les mensonges, la texture de ses mains, le tissu qui crisse, le cœur qui implose.
« Vous vendez des rêves, vous les cajolez pour mieux les briser. C’est la seule chose qui peut vous émouvoir … La seule. »
Elle s’est levée, sans s’en rendre compte. Elle s’est approchée de lui, de son géôlier, de son maître, de son sauveur. Elle n’a pas peur, elle n’a pas honte. La colère, l’amertume et le dégoût la révoltent. Rendue folle, Freyja, par toutes ces émotions qu’elle a dû taire depuis des semaines, et qui crèvent de déborder à présent, de déferler sur lui comme une vague pour mieux l’y noyer, lui faisant oublier pendant un instant sa place et les craintes qu’elle devrait nourrir à son égard. Elle fait un pas alors, puis deux. Les ailes venues se brûler, s’irradier à lui, et à son impassibilité morbide. Ses doigts le retiennent, ses ongles marquent le dos et la paume de sa main. Elle le défie, elle le provoque. La douceur s’enfuit, métamorphosée en monstre de candeur bouleversante.
« Vous n’êtes qu’un menteur. J’aurais pu jouer pour vous vous savez … Quand je vous ai vu, dans cette rue. Cette façon dont vous me regardiez … Jamais personne ne m’avait regardé ainsi. J’aurais joué pour vous tout ce que je pouvais si vous me l’aviez simplement demandé … Si vous ne m’aviez pas vendu des rêves qui n’existent pas … Si vous ne m’aviez pas trahie. »
Il est là, si proche. Elle le tient avec une fermeté farouche, le poison se déversant de ses lèvres. Le souffle aux abords de son menton, parce qu’elle est trop petite Freyja, femme encore enfant, pour seulement l’atteindre.
« Mais tout ce que vous avez vu, de votre côté, c’est un rêve à briser. Une opportunité à saisir. Un objet de convoitise, à broyer comme tous les autres. Je ne suis rien d’autre à vos yeux. Que de la chair … de la chair ignoble … »
Ses ongles s’enfoncent un peu plus, dirigent ses doigts jusqu’à l’orée de son ventre, jusqu’à cette peau qu’il convoitait aussi, cet homme, un peu plus tôt dans la soirée.
« Vous êtes comme cet homme tout à l’heure … c’est ça que vous voulez n’est-ce pas ? c’est pour ça que vous me protégez ?! Pour me garder pour vous, et vous seul ?! »
Elle accentue la pression de sa main trop grande sur sa peau, la libère brusquement dans un tremblement qui la saisit toute entière. Son timbre s’éraille dans sa gorge, elle ne maîtrise plus rien, plus rien. Et elle pleure, Freyja, sans même s’en rendre compte. Des sanglots qui ravagent ses traits de poupée. Les émotions qui sortent enfin de leur coquille, qui n’en pouvaient plus de mourir à l’intérieur.
« Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?! Me vendre ?! Vous n’avez pas le droit de laisser un de ces hommes me ravager ! Non, vous n’avez pas le droit ! »
Son poing se referme, elle le frappe une fois, au niveau du torse, avec une conviction entièrement étouffée par la peine qu’elle ressent. Il n’a dû rien ressentir. Ni douleur, ni compassion. Elle le frappe une seconde fois, sa voix s’éraillant un peu plus, ses jambes se dérobant lentement sous son poids, la faisant peser plus lourd contre lui jusqu’à ce qu’elle ne s’effondre totalement, genoux au sol, désorientée.
« Vous n’avez pas le droit non … Je ne le supporterais pas … Tout serait pourri à l’intérieur … Pourri … Il n’y aurait plus rien … Plus de musique … Plus rien … Le talent est mort … Mort … »
Elle baisse la tête, masque ses larmes par ses deux mains, tremblant de tout son corps. Elle ne sait plus ce qu’elle dit, folie en étalage. Contrecoup d’une laideur venue la fracasser, plus tôt dans la soirée. Dont elle n’a pas pu se remettre tout de suite. Qu’elle n’a pas pu oublier. Ni cela, ni tout le reste. Cette vie délaissée au profit de rêves brisés. Qu’il fait renaître de leurs cendres, chaque fois qu’il en a l’occasion. Des promesses en étalage, encore, toujours, alors qu’elle n’y croit plus, qu’elle n’a plus confiance. Pourquoi continue-t-il ? Pour la torturer ? Pour ranimer des espoirs entièrement morts ?
« Ne me mentez plus … Ne vendez plus de promesses, Savas … Vous n’y êtes plus contraint à présent. Je suis là … Vous me tenez. Je ne partirai pas. Alors ne promettez plus rien … »
Supplique, murmurée dans le vide, dans le noir. Le signe qu’elle ne croit plus du tout, en tous ces rêves qu’il pourrait faire miroiter devant ses yeux. Peut-être qu’il dit vrai, que contre toute attente, il tiendra ses promesses. Mais à ses yeux, à l’heure actuelle, ça n’est qu’un leurre de plus. Elle attend la preuve, la preuve irréfutable. Ou elle n’attend plus rien, ni de lui, ni de cet avenir qu’il tient entre ses mains.

(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: (freyja) prison dorée   (freyja) prison dorée Empty Dim 23 Sep - 18:36


prison dorée
« C’est ridicule. Si l’amour est tel que vous le décrivez, de façon monocorde et sans nuances, sans essoufflements ni intensités, alors ça n’a aucun intérêt. » À ses yeux, elle s’attachait à un concept idyllique qu’admire les autres. Savas avait sa propre réalité, sa perception des évènements qui différait de la norme. Surement son cerveau un peu détraqué, son esprit malade qu’il n’a pas envie de soigner. Il n’en voit pas l’intérêt. Sa mémoire qui lui sert d’outil et ses émotions abîmées qu’il ne ressent qu’à moitiées.
Il écoute. Les mots qui font naître des sourires. Sa vision à elle déformée par la réalité qu’elle connaît depuis toujours. L’amour idéalisé par les autres. Cette quête qu’il ne comprend pas de trouver l’être adorée, absolue. L’amour. Les semblants de sourire qui partent aussitôt qu’il naissent sur le visage de l’homme. Savas déroge parfois de ses règles. Il faut croire. Avec sa femme, celle qui possède un respect que Savas n’offre pas aux autres. C’est surement sa vision de l’amour. Il l’épargne, un peu. Comme il sait le faire.Parce qu’il ne sème que désastre où il passe le bientôt cinquantenaire. Pas avec Colomba pourtant, il l’épargne souvent de ses réflexes mentales. Cette entente entre eux et les envies des corps. Elle est sa partenaire. Une parfaite personnelle. Savas, il en veut plus, sûrement. Savas, il ne peut pas donner ce qu’elle veut à la poupée fragile, que des risques de la briser encore et encore. Incapable. Son coeur formé par le paternel, les calques dont il ne se défait qu’à moitié. - C’est quoi l’amour Freyja? Dis-moi Lui poser la question. Pour en savoir un peu plus. Semer les piège autour d’elle pour lui faire voir ce dont elle a envie. Pourquoi pas?

« Vous mentez. Vous vendez des rêves, vous les cajolez pour mieux les briser. C’est la seule chose qui peut vous émouvoir … La seule. » S’émouvoir. Il ne sait pas si c’est le réel mot à employer. Savas. Il aime trouver les perles pour les exposer et en faire profit. Parce qu’elle sont des objets à vendre, à offrir à des sommes élevées. Comme son père. Le fou. Celui dont le carmin traîne encore sur ses mains, le sang répandu pour alimenter la descente, pour faire ressurgir le monstre endormi.
Ce n’est pas un endroit comme les autres, offrir un peu de rêve aux clients, l’argent qui coule à flot pour la réputation dans la ville. Elle en fait partie, de son oeuvre étrange à Savas. C’est ce qui sait l’émouvoir. Les douces créatures à voler le temps d’un instant, pour les âmes pourrissantes d’ici-bas.
Savas pourtant, il ne brise pas les corps, ne profiter pas des services qu’il créer pour les autres. Il veille à garder le contrôle à l’aide de sa femme qui use de gentillesse pour traiter le personnel et d’un doigté parfaitement maîtrisé, il pense. Lui. Il guette. Le vautour. L’ombre qui traîne. Pour que les lieux soit en ordre, les poupées intactes sur lesquelles il garde un oeil. L’étrange couple. La réponse, elle ne vient pas vraiment. Que des silences trop lourd de sens. Elle s’approche la poupée, danse gracieuse pour s’approcher de son corps qui se crispent pendant le temps d’un instant. Parce que cette poupée, elle l’anime un peu. Cette âme douce à détruire, cette perfection à garder près de lui. Ses phalanges, elle bougent pas pour le moment. La pression sur son corps qui ne le fait pas réagir. Le corps qu’il contrôle, malgré les envies de consommer la poupée. Cette virginité qu’il veut vendre à plein prix. ll ne peut pas en faire acquisition. Pas lui. Il ne goûte pas aux plaisirs des poupées. Encore moins celle-là.

« Vous n’êtes qu’un menteur. J’aurais pu jouer pour vous vous savez [...] c’est ça que vous voulez n’est-ce pas ? c’est pour ça que vous me protégez ?! Pour me garder pour vous, et vous seul ?! Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?! Me vendre ?! Vous n’avez pas le droit de laisser un de ces hommes me ravager ! Non, vous n’avez pas le droit !» Les mains à elle contre son corps. Il attend. C’est lui qui contrôle normalement, mais la promiscuité lui fait naître des images dans le fond de la caboche. Hors de question. Les envies qui le parcourent, mais qu’il réprime du mieux qu’il pleut. Elle est là. Les souffles qui se percutent, l’odeur qui vient se jouer de ses sens. Mauvaise idée. La situation était en train de lui filer entre les doigts, d’une certaine façon. Parce qu’il ne maîtrise pas tout Savas.
Il ne pense plus Savas. Les mains qu’il ne lèvent jamais vraiment, mais elle fait surgir le monstre, un peu plus. Les griffes acérés qui se saisissent des poignets pour reprendre la valse entre les mains calculatrices et il plaque la poupée contre la colonne de béton derrière eux. La douceur à quitté les gestes pendant un moment. Maniement avec grâce, mais cette fermeté morbide entre les doigts fermes sur elle. Celle qui fait mal, celle qui fait manquer un souffle dans le corps de la parfaite.. La garder pour lui. Oui. Petite poupée fragile. La pression qui dure le temps d’un battement de coeur inanimé. Envie à même de le ravager. Les corps trop près. Le souffle de l’enfant, à ses yeux. Envie qu’il n’aime pas ressentir. Pas pour elles. Les poupées enfermées. Il lâche le corps. - Ne me touche pas. C’était trop soudain. Il n’avait pas prévu ca Savas. Ce n'est pas dans l'équation. Ce n'est pas les réactions qu'il avait pensé, prévus.

Les larmes perlent sur ses joues parfaites. Savas, il ne comprend plus ces émotions, il y a des années qu’il n’a pas pleuré. Il ne sait plus ce que cela ressent. Mais il admire sur le visage de la douce, la peine qui change les traits doux de Freyja. Le regard qui capte, qui avale les émotions qui se dessinent sur les traits de la demoiselle. Les pas qui se font plus distants alors qu’il entend le corps s’effondrer sur le sol. Le poids de la folie qu'elle n'arrive pas à supporter. Le poids de sa perte. Le contrôle qu’il doit reprendre sur lui même. « Vous n’avez pas le droit non … Je ne le supporterais pas … Tout serait pourri à l’intérieur … Pourri … Il n’y aurait plus rien … Plus de musique … Plus rien … Le talent est mort … Mort … » Il se retourne vers elle. Le contrôle dans les traits ou la douceur. Qui sait? Il se penche. La paume qui vient se poser sur la joue. - Arrête de pleurer. Le talent n’est pas mort, il est là. Les mains qu'il prend un moment. Elle a le talent sur le bout des doigts. Une vérité pourtant, mais elle n’est pas là pour rassurer. Elle n’est qu’un constat de la réalité. Elle sait jouer. Émouvoir à sa façon, par le talent qu’elle possède. Mais elle est de la marchandise, pourtant. Qu’il vend. Les rêves qu’il offre, mais les demandes qu’il n’accepte pas, jamais. Parce que cela ne vaut pas le prix de sa poupée. « Ne me mentez plus … Ne vendez plus de promesses, Savas … Vous n’y êtes plus contraint à présent. Je suis là … Vous me tenez. Je ne partirai pas. Alors ne promettez plus rien … » Les larmes qu’il efface avant de se lever, de remettre les mains dans le fond des poches. - Je tiens mes promesses et jouer ici n’est pas un leurre. Ma femme voudrait venir t’écouter jouer.
Mots qu’il lance. Il se doute qu’elle pourrait accepter l’éventualité. Elle aime prendre soin des filles. Il le sait Savas, il peut user de ça. Il n’en pèse pas le sens. Baume à offrir pour qu’elle s'envenime un peu plus dans la beauté des choses. La main s’empare de la sienne pour la remettre sur pied et le contact qui se termine rapidement. Savas. Il ne peut pas perdre le contrôle sur rien, parce qu’il ne veut pas s’emporter. - Tu n’as qu’à jouer comme tu as fais pour moi et tu sauras la charmer. Si tu ne veux pas me croire ne vient pas, mais mais elle sera ici demain à la même heure.

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