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 NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice)

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Message Sujet: NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice)   NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice) Empty Lun 20 Aoû - 18:44

Phénomène alchimique
Je suis de ceux qui pensent que la science est d'une grande beauté. Un scientifique dans son laboratoire est non seulement un technicien : il est aussi un enfant placé devant des phénomènes naturels qui l'impressionnent comme des contes de fées

Le plus commun se transforme en trésor secret, à la valeur d'un élixir qui soignerait des maux, des mots que l'on entend plus. Transformons cette banale réalité en doux poème, où seront écrits aux lettres d'or nos fantasmes. Ô ma douce Vénus, les atomes se heurtent sans cesse dans nos corps mortels. L'univers croule sous vos doigts, brûle sous vos pieds une terre embrasée. Puis-je vous embrasser? Nos corps sont sous l'emprise de cette alchimie que je ne peux défaire. Oublions, oublions, qui nous sommes. Vénus, vous êtes si loin. Approchez-vous, étoile, laissez-moi vous admirer à l'oeil nu. Vous brillez de mille feux, laissez-moi enlacer votre coeur. Précieuse vous êtes, ô Vénus, femme d'émeraude.

Les formules se disputent sur un bout de feuille chiffonné. Des souffles fatigués brisent le silence, dus à l'inexactitude des résultats et aux analyses erronées. La blouse blanche est désormais tâchée à cause d'un bécher glissant qui n'a pas hésité à se propager lors de sa chute. Aucune réaction n'a émergé, si ce n'est un regard vers le plafond blanc. Le stylo bleu ne marche plus, comme deux autres de ses confrères. Le coup d'oeil du physicien à l'horloge du laboratoire porta un coup de grâce. La nuit s'apprête à tomber, où est-elle? Cette réponse à tout, cette grâce envoyée par les cieux, cette muse qui inspirerait tout artiste. La lumière est forte dans ce laboratoire, mais la solitude également. Les conclusions ne sont guère satisfaisantes. Le bécher est cassé. Les larmes de verres sont dissipées au sol. Les formules sont biffées pour être à nouveau écrites. Le corps est fatigué. Les doigts sont imprécis. Le coeur n'y est pas.

Ô Vénus, vous avez provoqué ce que nul n'a su provoquer depuis des années. Mon coeur est un combustible devant lequel vous agitez sans cesse une allumette. J'espère que l'explosion ne sera douloureuse, puis qu'elle ne se propagera pas autour de moi. L'incendie risque de détruire ce qu'il reste encore de rationnel en moi. J'ai peur que vous ne soyez atteinte de pyromanie, ô ma chère Vénus, au vu du plaisir que vous éprouvez à me brûler à chaque toucher et à voir les étincelles qui jaillissent de mes yeux. Il reste encore des cendres de la frénésie passée. Mes mains sont ignifuges sur votre peau ardente. Sauvez-moi, divinité.



lumos maxima
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Message Sujet: Re: NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice)   NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice) Empty Dim 26 Aoû - 17:22

En quelques coups de crayon, eurydice met fin à ses hésitations. Elle avait raison de douter depuis quelques heures, son raisonnement était erroné depuis le début. Plusieurs heures perdues, à cause d'un dérèglement de son attention. La tête ailleurs, les étoiles ne brillent plus dans son système cérébral. Il lui faut bien plus pour parvenir à déchiffrer les secrets du système solaire. Elle devait rendre un rapport à l'université. Pas en tant qu'élève, tout cela était terminé. Mais, en tant que chercheuse. La bourse qu'elle recevait tous les mois devait être justifié pour prouver son mérite. Cependant, elle n'y arrivait pas. Le problème était grand dans son esprit ; et les possibilités, bien trop multiples. Une canette énergisante, renversée, trône prêt d'elle, semble la narguer de sa brillance. Elle est fatiguée, et le soir approche à grand pas, avec sa fraîcheur et son calme éternel. Il lui faut rentrer afin d'avoir les idées clairs. Attrapant son sac, elle y dépose ses affaires, sans omettre les feuilles de brouillon toutes tachées d'encre et raturées à des endroits stratégiques. Elle prend la direction de la porte, éteignant les interrupteurs et se promettant de se remettre au travail une fois dans sa chambre. Son travail au Bonheur des hommes ne commençait que quelques heures plus tard, elle pouvait encore prendre quelques notes avant de se mettre au lit, dans l'attente de l'inconnu.
Marchant dans les couloirs de l'université, il lui prend l'idée de demander de l'aide. C'est rare. C'est déchirant. Elle se pense toujours trop intelligente pour avoir besoin d'un coup de main. Pourtant, elle sait que cet homme peut l'aider dans son projet. Comme il le fait toujours. Prenant le chemin du bureau de monsieur Lehndorff, son directeur de thèse, elle songe à ce qu'elle pourrait bien lui dire. Quelque chose de pesant volait dans l'air lorsqu'ils étaient ensemble. Un interdit, un palier à ne pas franchir. Une fois devant la porte ouverte, elle passe la tête et regarde les morceaux de verres éparpillés sur le sol. « Vous avez besoin d'aide pour ramasser, professeur ? » Il n'était plus son professeur, et ils travaillaient assez ensemble pour pouvoir se parler d'égal à égal. Mais Eurydice ne pouvait s'y résoudre. Il avait été bien trop important pour elle, dès le début, pour pouvoir le tutoyer et faire comme s'il n'était pas son supérieur en tous points. Trop de respect. Elle relève son regard angélique sur lui, comme un mécanisme automatique, une habitude robotique. Elle reste ainsi, arrêtée à la porte, n'osant entrer sans y avoir été invitée. « Je peux entrer ? »
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Message Sujet: Re: NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice)   NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice) Empty Lun 27 Aoû - 19:44

Phénomène alchimique
Je suis de ceux qui pensent que la science est d'une grande beauté. Un scientifique dans son laboratoire est non seulement un technicien : il est aussi un enfant placé devant des phénomènes naturels qui l'impressionnent comme des contes de fées

Mikhaïl feuillette une pile de papiers et s'attarde sur un dossier. Impossible de décrypter la travail qui a été remis par l'un des élèves. Des fautes sont soulignées à l'aide d'un stylo rouge, de quoi agacer le physicien qui ne supporte guère les maniements passables de la langue et les formules incorrectes. Les interprétations des résultats ne sont pas convaincantes. Même si elles n’apparaissent pas forcément par écrit dans un rapport scientifique, cette étape ressort de l’activité intellectuelle de l'élève, qui ne peut passer des résultats à la conclusion sans interpréter les résultats. Interpréter nécessite de pouvoir lire, comprendre et traduire les données obtenues lors de l’expérience. Or, Mikhaïl connaît déjà les réponses de l'expérience et le résultat exact attendu. Déçu, il abandonne le travail pratique sur le tas de feuilles déjà présentes. Soudainement la voix et la présence de la demoiselle Kane rompt le silence usé. Apaisement. « Entrez je voue prie » rétorque-t-il immédiatement après la question de la jeune femme. Mikhaïl regarde les morceaux de verres brisés qui gisent solennellement sur le sol blanc, tels des flocons de neige éternelle. « Non, non.. non..  ajoute-t-il en déblayant la neige de verre scintillante, jamais je ne vous demanderai une chose pareille, mademoiselle » Des mots, des mots, une voix défaillante, des yeux timides. Les bouts de verres tombent en une douce pluie dans la poubelle, puis Mikhaïl déblaie le plan de travail de sa main la multitude de feuilles, certains chiffonnées, et d'autres qui ne le sont pas encore. « En quoi puis-je vous être utile? » Une question posée une fois assis sur le tabouret instable aux roues coincées. L'attente d'une question en guise de réponse. Une question dont il connaîtra la réponse. Une question qu'il ne loupera pas. Une réponse dont il maniera parfaitement la justification. Le temps passe, les aiguilles défilent, il se fait tard. Mais l'envie de rester n'a jamais été aussi forte. La fatigue et l'épuisement laisse place à un léger sourire. Ses yeux sourient certainement bien plus. L'étincelle qui y réside risque de tout faire exploser.
lumos maxima
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Message Sujet: Re: NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice)   NEW-YORK / phénomène alchimique (eurydice) Empty Ven 7 Sep - 10:34

La voilà devant le bureau de son ancien professeur, ses notes de recherche contre sa poitrine. Elle le regarde ; il semble fatigué. Les morceaux de verre jonchent le sol, soulevant bon nombre de questions. Comment étaient-ils arrivés là ? Etait-ce un geste maladroit du professeur, ou bien un coup de sang ? Eurydice savait le malaise que l'on pouvait ressentir lorsqu'une idée n'aboutissait pas. Il était tout à fait probable que le professeur se soit énervé, à un moment donné. La belle n'en avait que faire, tout ce qu'elle voulait, c'était l'aider. Pourtant, il refuse son aide, se contentant de ramasser par lui-même, versant les résidus dans la poubelle prévue à cet effet. Eurydice ne bouge pas, elle reste ainsi à la port,e à le regarder comme s'il détenait le savoir universel. Il s'installe sur le tabouret, et ce n'est qu'à cet instant qu'elle s'autorise à franchir le seuil de la salle. Allant jusqu'au plan d'étude, elle dépose ses cahiers d'école, tel un enfant entrant tout juste au collège, le même regard pétillant et juvénile. « Je travaille en ce moment sur un projet, et j'aurais besoin de vos lumières. » Elle ouvre son cahier et tend une feuille à son ancien professeur, en essayant de ne pas le regarder dans les yeux, se protégeant de l'expression qu'elle pourrait y trouver. « Il doit y avoir une erreur dans mes calculs, je n'arrive pas au résultat escompté. » Elle le regarde enfin, sentant son regard posé sur elle. « Je suis désolée de vous déranger à une heure pareille, j'imagine que vous alliez rentrer chez vous. » Beaucoup de chercheurs de l'université travaillaient très tard, chaque soir. Mais elle savait que d'autres aimaient rentrer afin d'avoir les idées claires, quitte à travailler chez eux. C'était le cas d'Eurydice qui travaillait souvent pendant qu'elle était au bar à servir des boissons alcoolisées. Parfois même, lorsqu'elle s'allongeait en attendant ses clients, il lui arrivait de rester avec son crayon à la main avant de se décider à avaler son médicament lui permettant de ne se réveiller que le lendemain matin.
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