well you talk like yourself
No, I hear someone else though
Ça te tue toi. De la voir ainsi, broyer du noir. Y’a de ces jours, où tu as l’impression qu’elle va mieux. Ces jours, que tu ne manques d’ailleurs par de chérir. Mais d’autres, où tu as l’impression de faire qu’un pas vers l’arrière. Les idées sombres qui semblent la prendre d’assaut. Et toi tu la regardes, elle et son regard vide, elle et ses faux sourires. Et tu la connais si bien que tu ne sais qu’elle ne va pas bien, même si elle prétend parfois le contraire.
Ces derniers jours qui ont été un peu comme ça d’ailleurs. Gamine, que tu vois s’isoler, qui ne sort plus de l’appartement. Et ça à peine si tu la vois changer de pièce, changer de vêtements. Et lors de ces moments, ce n’est pas ta sœur que tu vois, mais bien son fantôme. Un qui erre, comme une âme perdue. La culpabilité, qui ne se fait que d’autant plus forte dans ces moments-là. Parce que tu as l’impression que si tu avais fait les choses différemment, elle n’en serait peut-être pas là aujourd’hui. Cette vive impression, qui te serrait le cœur que tu y étais peut-être pour quelque chose. Que c’était peut-être de ta faute oui, si en était là. Et tu en restais presque impuissant. À la regarder, sans trop savoir si tu lui adressais les bons mots, ceux qui l’aideraient à aller mieux. Ceux qui lui permettrait, cette fois, de réellement sans remettre.
Et un long soupire de ta part. La poignée de porte, entre tes doigts. L’hésitation qui se fait pourtant ressentir. Parce que tu ne sais pas si cette fois, tu le supporteras. Et si tu étais superstitieux, tu aurais probablement croisé les doigts, dans l’espoir de ne pas la retrouver dans ce même état que tu l’avais laissé ce matin-là.
Mince déception de voir, qu’elle ne semblait pas vraiment aller mieux malheureusement. Et pourtant toi, tu décides de t’armer de ce surpris de vie qui t’habite. Joie de vivre que tu espères sera contagieuse. Alors tu t’approches d’elle, tu te plantes devant elle.
« On sort ce soir. » Que tu dis, cet éternel sourire au coin des lèvres, avant que tu ne te redresses, que tu ne croises les bras devant toi, le temps de voir si elle se lèvera d’elle-même.
« Et ce n’était pas une question. » Que tu finis par ajouter, devant sa réticence. Non, tu ne comptes effectivement pas lui laisser le choix. Parce que tu te dis que ça ne peut que lui faire du bien, que ça ne peut pas nuit. Gamin patient d’ailleurs. Quoi que ta patience à ses limites. Et si c’est la force que tu devras utiliser pour la faire bouger, la force ce sera.