Si t'étais toute à moi tu s'rais mon casse-dalle. (Mila)

Si t'étais toute à moi tu s'rais mon casse-dalle.

@cam stefen

trop tôt ou trop tard, mila elle en a perdue la notion du temps à force de broder ses cauchemars sous les étoiles d’un ciel sombre. elle doit probablement avoir les pieds qui saignent, elle le sent que ça lance dans ses baskets. qu’ils lui en veulent d’avoir encore trop vagabonder sans jamais avoir de but précis. juste pour transpirer les maux quand ils deviennent trop pesants, pour les larguer sur son chemin comme le petit poucet mais à la différence qu’elle, elle ne veut pas retrouver, ses miettes. non, mila elle aimerait qu’elles disparaissent complètement, ces morceaux du passé qui lui colle encore à l’âme éméché. les yeux en feu, sanguinolents, épuisés de ne jamais se fermer vraiment. d’avoir trop vu, trop cherché. elle laisse tomber la tête contre la vitre crade, grasse d’avoir trop été frotté par des cas encore plus terribles que le sien. mais elle s’en branle mila, elle est à bout de force maintenant, la vue qui régresse et l’esprit lourd prêt à prendre son envol. puis y’a ce son grinçant qui cogne dans son crâne, qui résonne comme un lointain sifflement agaçant. elle aurait pu l’ignorer cette mélodie à force de s’y habituer, elle aurait pu si elle ne s’était mêlée à ce tintement de voix légèrement fendue.

- hé t’es archi douce meuf. elle cligne des yeux, se redresse à peine pour entrevoir l’auteur du carnage. malgré la fatigue elle parvient à déceler la beauté sale, le charme enragé auquel elle ne veut pas goûter. pourtant elle se relève encore un peu, oubliant la lourdeur de ses paupières d’il y a encore quelques secondes. mila elle ne se lasse jamais du jeu, de son arrogance sur joué ou encore de son plaisir à faire chambouler des âmes. - t’as pas mieux ?
qu’elle demande, le regard qui critique, qui analyse le moindre de ses traits prononcés, la moindre de ses courbes envahissantes, le parfait bordel de sa crinière étouffante. mila elle est exigeante, elle veut tout ce qu’elle ne mérite pas. elle veut qu’on lui donne tout sans jamais rien donner en échange, l’égoïsme pure et dure qui donne envie de lui arracher la gueule. - j’parle de ta façon de jouer c’truc.. tranchante. elle désigne l’objet entre les lèvres de la brune d’un simple geste de la tête.

Si t'étais toute à moi tu s'rais mon casse-dalle.

@cam stefen

elle montre les crocs la brune, défend son bien comme si sa vie en dépendait. - tu critiques bob là t’es sérieuse ? et mila ne comprend pas, ne saisit pas l’importance qu’elle peut accorder à ce pauvre instrument au point de lui en donner un nom. ridicule, minuscule, pas bien doux à l’écoute. alors mila grimace d’abord, détaille l’objet à nouveau avant de siffler un rire à travers une moue critique. - tu viens vraiment de l’appeler bob ? qu’elle souligne, la voix qui laisse peser tout un tas de jugement qu’elle n’a pas envie de prendre la peine de citer.

- Ben vas-y essaie de faire mieux pour voir. J'doute que tu sois aussi forte à l'harmonica que t'es bonne à faire bander les mecs, mais bon, j'te laisse une chance. la brune de cendres fait dégouliner les verbes secs, les mots crasseux qui vient taper aux oreilles de mila. elle hausse simplement les épaules, avec nonchalance parce qu’elle en a entendue des pires. des mieux. elle a l’habitude de s’attirer les foudres, qu’on lui donne l’image de la poupée gonflable qui sert à qui le veut bien. à qui [u]elle[/b] veut bien en réalité. elle s’attendait pas à mieux de toute façon, c’est tout ce qu’elle montre de toute façon. - je préfère encore faire bander des mecs et mettre ma bouche autre part que sur.. bob ? qu’elle réplique en se levant, s’accrochant à la barrière, la même que celle de la brune téméraire aux lèvres acides. assez proche pour que ses phalanges effleurent les siennes. - mais chacun son truc, pas vrai ? casse la commissure de ses lèvres dans un sourire malsain. provocateur. mila ne fait même plus aux minces spectateurs qui font attention au spectacle silencieux qu’elles leur offrent.

le métro ralentit, elle le sent sous ses pieds et la lumière de l’extérieur commence à montrer le bout de son nez. - j’descends, tu veux encore te faire chier à jouer pour les quelques connards qui en ont rien à battre ou tu m’accompagnes ? proposition lascive. mila qui fuit une nouvelle fois la solitude, avec n’importe qui. n’importe quoi.