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 no shit [r]

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Message Sujet: no shit [r]   no shit [r] Empty Sam 4 Aoû - 21:39

“I wonder how many people I’ve looked at all my life and never seen.”

Le principe même était troublant ;
il avait rechigné à embrasser le concept, refusant de n’être qu’un mouton de plus, suivant une société de consommation qu’il avait par le passé tant tenu à combattre (il conservait des stigmates des convictions usées par le temps et qui, aujourd’hui, lui sont devenues étrangères).
- Et, donc, si je comprends bien : n’importe quel psychopathe est capable de te conduire d’un point A à un point B, moyennant finance ? Ébahi, si l’idée aurait pu être qualifiée de révolutionnaire (et elle l’était à juste titre, à l’époque), il avait eu peine à croire que les sociétés de taxistes allaient se laisser faire aussi facilement, sans pousser quelques gueulantes à grand renfort de grèves nationales. A l’aide d’une simple application, il était devenue aisée de lancer une commande, d’être racolé par un total inconnu – sur le papier, Uber ou n’importe quel service à la demande du même type, ressemblait à une économie considérable de flouz (et pété de thunes ou non, l’argent restait de l’argent : préférablement investi dans une cause qui lui tenait à cœur – les godasses éditions limitées, par exemple). - Tu as très bien résumé l’idée générale, Taj. Et, je sens déjà que ta fibre d’activiste un peu ché-per te pousse à vouloir réfuter le bien fondé de l’appli et de ce qui s’en suit et, probablement, de tout le système, je me trompe ?
Stan avait raison, il le connaissait par coeur – c’était déroutant, parfois, d’être aussi bien compris par un individu du même sexe. Comme s’il existait une hormone adjurant un lien extra-sensoriel qui amenait l’un à déchiffrer les codes de l’autre sans qu’il n’y ait de bug : prodigieux, vraiment.
Cette façon d’interpréter ses pirouettes verbales, cela titillait une autre fibre en lui : celle d’un cynique congénital.
Quoiqu’il en soit, il avait finalement chié sur ses principes et adhéré, lui aussi, à ce mouvement de masse, jouissant des services et premier à savoir où exactement se poster pour mieux être « « cueilli » » comme il s’amusait à le dire, sourire aux lèvres.
Et à cet instant là, alors qu’il agitait la main, le corps soumis à la plus prosaïque ivresse, son instinct s’était exprimé et lui avait suggéré de différer son entreprise ; peut-être aurait-il dû s’asseoir, décuver un minimum avant d’envisager de visser son cul au siège mal agencé et de mauvaise facture ,qui lui laboura le cul aussitôt l’eut-il posé dessus, de cette bagnole là.
Il n’avait plus vu l’intérieur d’un break Bruick depuis la sortie du premier volet de Fast&Furious, qu’il avait maté dans un cinéma reculé du Montana.
Il grimaça et salua, à sa façon, la conductrice déjantée qui se tenait derrière le volant.
Déjantée, c’était le mot.
Elle portait un turban sur le sommet de son crâne duquel dépassait une plume et chaque doigt de ses longues mains était décoré d’une bague ; elle s’exprimait avec l’accent irritant d’un pays de l’Est et avait évoqué sept fois l’alignement de telle ou telle planète du système solaire, l’assommant d’un blabla d’astrologue à deux balles. - Et, simple question, t’es de quel signe ?
Il lui lança un regard à travers le rétroviseur intérieur, l’air d’interroger l’intérêt de cette intervention, puis opta pour le silence : il pouvait mettre son manque de civilité sur l’alcool – et point du tout sur un manque cruel d’éducation.
- Laisse-moi deviner, d’accord ? - si ça pouvait l’amuser, il haussa les épaules et l’invita à s’éclater puisqu’elle insistait : jamais cinq minutes  ne lui avaient paru aussi longues. C’était comme si Chronos avait décidé de lui pisser dessus depuis son Mont Olympe.
Histoire de se dire qu’il s’était payé la tête de Taj Stein. Il vit les rues se succéder, il vit les immeubles changer de matériaux, il vit la nuit, les lumières, la beauté de cette maudite ville, sous cet angle là. Béatement, pour ne pas dire bêtement. Le véhicule s’immobilisa, pas vraiment à l’adresse qu’il lui avait indiqué quelques minutes plus tôt. Il vit une silhouette féminine se diriger vers eux et pénétrer dans l’habitacle : génial, il n’avait pas envisagé le covoiturage, par quel trouduc ils allaient faire un détour ? - J’espère qu’on se dirige vers le même quartier – souffla-t-il lorsque le fakir (la conductrice donc) prit une direction qui lui était inconnue.
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