my oath to you } gaia

my oath to you

lean on me when you’re not strong i’ll help you carry on

winnie est beaucoup de choses : arrogante, méchante, grossière, corrosive au toucher. pour chacune de ses qualités, on pourrait sans trop chercher lui trouver au moins trois défauts. l’un d’entre eux étant son éternelle inconstance. versatile, elle accorde ses humeurs aux phases de la lune et comme dans un mauvais jeu de hasard, on ne peut que tomber sur ses jours exécrables. girouette en matière d’hommes, de vêtements et même d’amitié parfois, il y a pourtant quelques choses sacrées que même elle n’oserait changer. il existe des promesses murmurées du bout des lèvres dans l’accord tacite d’un hochement de tête et qui sans jamais en dire le moindre mot ne se briseront jamais. il existe des secrets jalousement gardés, des trésors protégés avec l’ardeur du chevalier et il existe des gens, quelques rares individus appartenant au plus select des clubs, pour lesquels elle accourrait sans réfléchir, sans jamais poser la moindre question, sans même y réfléchir à deux fois. gaïa, notamment. l’insupportable gaïa. la trop gentille gaïa. la moche, mais aussi la magnifique gaïa. meilleures amis du lundi au mercredi et en guerre le reste de la semaine, elles alternent entre sœurs et ennemies. souvent un peu des deux. c’est la dynamique qui marche entre elles. aujourd’hui, je t’aime. on verra bien, demain. mais une chose reste certaine, néanmoins : un serment tabou qui n’a nul besoin de paroles car implicite entre les deux qui le partagent. si gaïa venait à avoir besoin d’elle, quelques soient les circonstances, winnie accourrait. qu’elle soit à l’autre bout du monde, vingt milles sous les mers, perdue dans une station spatiale ou même dans une dimension parallèle, qu’elles se soient juré conflit la veille, qu’elles se voient pour la première fois depuis dix ans ; peu importe la situation, ça ne changerait rien. winnie accourrait. c’est l’engagement qu’elle promet de ne jamais briser, un rappel à sa fidélité pour ses sœurs, les siennes, son cercle restreint. aussi lorsqu’on l’appelle au secours pour distraire un esprit morose, elle se met tout de suite en route. la soirée commence à peine lorsqu’elle frappe à la porte de gaïa. lorsqu’on lui ouvre, elle lève les mains et leurs contenus à hauteur d’œil, joviale. « tu m’as dit que ça n’allait pas alors j’ai ramené deux copains. whisky à gauche, téquila à droite. je ne connais aucun problème que l’alcool ne résout pas. » elle laisse échapper un rire et sans vraiment attendre qu’on l’invite à entrer, elle se permet l’intérieur, faisant déjà comme chez elle. malapprise comme tous les enfants stars, il ne faut pas plus de quelques secondes pour prendre ses aises. « le whisky est déjà entamé. my bad. mais pour ma defense, mon job est vraiment relou alors j’ai inventé un jeu pour m’amuser. je prends une gorgée à chaque fois qu’un employé dont je ne connais pas le nom passe devant mon bureau. » loin de l’employée modèle, ou même de l’employée lambda, il n’existe pas de pire choix à intégrer à son entreprise. le professionnalisme est une notion totalement inconnue chez winnie. en est témoin ses habitudes de boire au travail et de ne connaître, dans sa boîte, que les hommes avec qui elle a couché. et encore. « alors comme ça, la vie te fait pas de cadeaux en ce moment ? bienvenue dans mon monde, babe. bon allez viens-là et raconte. si la téquila parvient pas à résoudre ce qui te tracasse, au moins, elle te fera oublier. amen la bouteille! » elle rit encore. il lui arrive parfois d’arriver dans ces quelques rares humeurs qui la rendent plus joviales que tranchantes, plus rieuses que narquoises. evènements aussi rares que des pluies d’étoiles filantes depuis qu’elle n’est plus qu’ange déchu au lieu de star, mais pour gaïa, elle fait volontiers l’effort de ranger la connasse au placard. au moins pour une soirée.

elle a l'impression que son monde ne tourne plus aussi rond depuis quelques jours gaia. comme si un microscopique caillou était venu enrailler la machine. celle qui fonctionnait pourtant avec une fluidité déconcertante la majeure partie du temps, la faute à l'habitude. et il avait suffit de lui, et d'une discussion pour tout faire valser en milliers de poussières. elle avait pris grand soin d'annihiler tous leurs souvenirs et ses sentiments, parce qu'il n'était plus question que de ça aujourd'hui, sauf que la vie avait encore décidé de jouer avec elle. à croire qu'elle était sa partenaire favorite quand pour gaia, elle n'était que l'ennemie la plus redoutable à laquelle elle ait pu être confrontée. alors ce qu'elle était censé avoir oublié depuis plusieurs mois, des pensées tapies bien loin dans les recoins de son cerveau, étant revenu la hanter nuit et jour. elle qui pensait qu'après lui avoir finalement parlé, elle tirerait définitivement un trait en comprenant qu'elle n'était cause de rien. il lui avait sous-entendu tout le contraire. vaste blague, qu'elle ne parvenait pas à digérer malgré toutes ses tentatives. fatiguée d'user ses méninges pour des souvenirs qui ne devraient même plus compter, elle se décide à prendre le taureau par les cornes. quand on ne veut plus penser à soi-même, quoi de mieux que d'écouter quelqu'un d'autre ne parler que de lui ? et par chance, elle connaissait exactement la personne la plus à même de transcender l'exercice gaia. elle répondait au doux prénom de winnie alors qu'elle était davantage incendiaire. sa meilleure amie, sa meilleure ennemie. celle qui était capable de faire ressortir le meilleur d'elle-même comme le pire. winnie était sans égal, on ne la qualifiait pas. encore mieux, on ne la façonnait pas. on se contentait d'accepter ce qu'elle voulait bien nous offrir. et si la propension qu'elle avait à toujours tout ramener à sa personne faisait souvent monter gaia dans les tours, aujourd'hui elle ne demandait que ça.
un sos envoyé via son téléphone portable, il ne lui reste plus qu'à patienter jusqu'à l'arrivée de la starlette ratée. celle qui prendra peut-être un peu de temps avant de se décider, histoire de se faire désirer. parce qu'elle maitrisait toutes les techniques et approches de la personnalité médiatique qu'elle n'était plus la cocodiaz. et c'était bien là son plus grand drame. quelques coups à la porte suffisent à étirer un sourire sur les lèves de l'infirmière. parce que malgré les défauts que winnie accumulaient bien plus volontiers que les qualités, il n'en restait pas moins qu'elle appréciait toujours sa compagnie. encore plus ce soir, pour la simple et bonne raison que ça annonçait la fin de ses spéculations. tu m’as dit que ça n’allait pas alors j’ai ramené deux copains. whisky à gauche, téquila à droite. je ne connais aucun problème que l’alcool ne résout pas. et pour être tout à fait honnête, elle n'en attendait pas moins de la brune qui lui faisait face. elle s'écarte du paysage pour la laisser entrer et prendre ses aises. tu sais toujours exactement comment gérer les crises toi, impressionnant. j'espère que la méthode aura de l'effet sur moi. ce qu'elle veut dire, c'est qu'elle est souvent réfractaire à beaucoup de choses gaia. mais elle espère de tout coeur que ça changera enfin. le whisky est déjà entamé. my bad. mais pour ma défense, mon job est vraiment relou alors j’ai inventé un jeu pour m’amuser. je prends une gorgée à chaque fois qu’un employé dont je ne connais pas le nom passe devant mon bureau. elle secoue la tête de désespoir gaia, parce qu'elle n'est jamais à court d'idées sa meilleure amie. elle est une attraction à elle toute seule, et c'est bien peu de le dire. winnie, winnie... pourquoi ne t'a t'on encore jamais remis le prix de l'employée de l'année ? fais-moi penser à en toucher deux mots à ton patron la prochaine fois que j'le verrais. un clin d'oeil savamment posé ça et là, pour la forme. elle rejoint la cuisine pour attraper deux verres et ouvre le chemin vers le salon. elle a tout juste le temps de s'installer sur le sofa que son amie reprend. alors comme ça, la vie te fait pas de cadeaux en ce moment ? bienvenue dans mon monde, babe. bon allez viens-là et raconte. si la téquila parvient pas à résoudre ce qui te tracasse, au moins, elle te fera oublier. amen la bouteille! elle hausse les épaules, c'était effectivement à peu près ce qu'on pouvait dire. et winnie venait de s'illustrer telle qu'elle était encore une fois en se comparant à la andreani. elle avait toujours eu le don d'exagérer tout ce qui pouvait lui tomber sur la tête alors que d'autres vivaient bien pire. c'était peut-être bien le mythe de la célébrité qui transparaissait à travers elle. d'un coup d'un seul, gaia s'enfonce dans le canapé, enfin à son aise. tu sais quoi ? j'ai vraiment pas envie d'en parler. alors va pour la téquila ! pour une fois, elle l'implore presque du regard. winnie lui avait promis l'oubli, elle était prête à tester cette folie. j'suis sûre que t'as des problèmes bien plus graves que les miens, alors fais-moi rêver. un soupçon d'ironie pour appuyer le fait qu'elle semblait vivre pire que tout le monde chaque jour que dieu faisait. pourtant, elle le prononçait telle une supplique pour peut-être la seule et unique fois de sa vie. c'est ton moment, saute sur l'occasion winnie.