nigth out

night out
@finley hossman

l'heure de la fermeture approche et devon sourit toujours aux clients qui se présentent devant le comptoir. les commandes s'entassent dans son crâne, l'attroupement se fait plus conséquent, tous réclamant une dernière lampée avant de mettre les voiles. elle ne compte plus les pourboire qu'on lui laisse, offre des shooters à tout ceux lui adressant un bonsoir avenant et un merci sincère. une manière de se mettre les habitués dans la poche. bien qu'elle semble en forme, l'épuisement commence à se lire sur les traits de son visage. boire ou bosser, il faut choisir et il est clair qu'elle fait le mauvais choix en s'infligeant les deux. devant elle, sont retournés une demi-douzaine de petits verres à tequila, ceux qu'elle a ingurgité durant cette dernière heure de bons et loyaux services.

la pendule placardée au mur affiche pas moins de trois heures et elle peste devon, en tapotant sur l'écran tactile de la caisse. lève le regard pour observer la salle qui devrait être vide, qui ne l'est pas, deux gars s'esclaffent encore à leur table, un pichet de bière à moitié plein posé entre eux. elle a un coup d'oeil pour lucy, qui lui renvoie la balle en jetant son menton en avant comme pour lui intimer de faire quelque chose. j'suis pas l'videur je te signale, moi non plus. que la barmaid lui rétorque dans un sourire forcé, devon ricanne en rangeant les derniers billets chiffonnés dans le shaker sacrifié pour leurs pourboires. ce soir, ils ne sont que trois. le videur s'est enfuie une demi-heure plus tôt, lucy s'acharne sur le plan de travail dégueulasse et finley ? ses iris cherchent, le trouvent à quelques mètres, adosser au comptoir son téléphone entre les mains, il pianote dessus à une vitesse folle, sourire aux lèvres. devon saisit le torchon sale abandonné, le presse entre ses doigts pour former une munition qu'elle finit par lui envoyer en pleine gueule. oh, jusqu'à preuve du contraire, t'as pas fini ton taff. elle grogne, l'sourire pourtant scotché aux lèvres. elle n'a rien contre le brun, ne peut même jamais s'empêcher de sourire quand il plante son regard dans l'sien, happée par son visage angélique. tu comptes les laisser passer la nuit ici ? où ça s'passe comment ? qu'elle continue en avalant les mètres qui les sépare. d'un oeil mauvais elle désigne les récalcitrants, mets-les dehors, s'te plait. qu'on s'boive un dernier coup ensemble.