save tonight, tomorrow i'll be gone

Shea repasse ses cheveux d'un côté de son visage, essaie de masquer son sourire satisfait. Il serait malvenu de lui admettre être ravie qu'elle ait changé d'avis, et surtout, dans cette guerre d'égos, ce serait rendre les armes. L’attente, et le ressentiment avec lequel Devon l'accoste sont un jeu pour elle. Elle sait qu’elles se cherchent. Elle sait aussi que Shea peut la provoquer, ou la déstabiliser, alors elle lui sourit, et au moment où elle détourne ses yeux pour la regarder : « tu me détestes ? » Cette phrase, simple, pourtant prononcée comme une vague plaisanterie, percute Shea de plein fouet, elle sait que son coeur ne devrait pas battre la chamade à cette idée, et qu’elle ne devrait pas penser à l'idée d'avoir envie d'explorer toutes les facettes de leur désir, et plusieurs fois si possible. Et aussi vite, cette soudaine découverte ébranle sa fine enveloppe nerveuse et fait éclore en elle un brusque accès de colère et un désir ambivalent. Shea étouffe les cris de son orgueil durant cet échange. Elle se doute que personne n'entrerait dans son coeur, parce qu'elle en est incapable, mais elle connaît assez la nature humaine pour savoir ce que l'ambiguïté avec Devon implique, ce qui la déroute.

Un homme les approche, et Shea n'a pas le temps de lui répondre. Elle réalise qu'elle ne connait rien de sa vie, publique ou privée, mais elle sait que tout ne peut se résumer au travail qu'elles partagent. Alors pourquoi éprouve-t-elle de l’hostilité à l’idée qu’elle satisfasse son désir au lit d’autres qu’elle ? Elle reconnaît le ridicule de penser à elle de cette manière. Et puis, qu’est-ce qu’elles feraient ? Elles parleraient de la météo avant que Devon ne reparte hurler sur ses frères ? Elles iraient au cinéma ensemble en se donnant la main ? Elles feraient l’amour dans la réserve quand il n'y aura plus personne, c’est-à-dire une fois par mois si elles ont de la chance ? Et se contenteraient de se frôler derrière le bar le reste du temps ? La banalité d’une relation ennuierait beaucoup trop Shea, Devon aussi sans doute, et quelqu’un finirait par avoir le coeur brisé. Elle sait aussi que coucher avec elle n’engage à rien, que c’est clair des deux côtés, et pourtant, chaque baiser et chaque regard paraît comme une promesse, comme si elle essayait de dire quelque chose qu’elle est incapable de formuler en mots, et parce que c’est un sentiment étrange et inquiétant et qu’elle ne sait pas quoi en faire, Shea referme brusquement les yeux. Son dos se tourne systématiquement au bar. Au diable la serveuse et ses cheveux blonds. Elle passe un bras systématique autour de la taille de Devon pour la rapprocher d'elle, décourager avec un seul regard l'homme de lui adresser la parole et lorsqu'il semble repartir, elle ne se déloge pas, sourit parce que cette histoire n'a soudain plus d'importance : il ne reste qu'elles, comme suspendues dans un ailleurs où rien ne compte sinon ce qu'elles partagent. « Je m'en fous d'elles. Mais j'avais pas envie d'avoir l'air de profiter de toi. »

Elle resserre son emprise, se complait dans l'idée de la toucher malgré sa mise en garde. Le corps de Devon réfugié contre le sien lui semble familier, comme si elle n'avait jamais connu que ça et Shea passe maladroitement les mains sur le creux de ses reins, l'angle de ses omoplates, la base de sa nuque qu'elle porte alors à elle. Elle s'est imperceptiblement raidie, appréhendant le moment où Devon va la repousser, et la proximité de leurs corps lui assure son échec ; il est trop tard pour qu'elle parvienne à se faire entendre d'elle-même : elle éprouve de l'attendrissement pour cette femme, même si elle dirige toute son hostilité vers elle. Elle se promet, en l'étreignant plus fort, de ne jamais avoir à faire l'aveu de sa défaite face à elle. « J'ai beaucoup trop envie de toi. » qu'elle murmure à sa collègue, puis comme si on annonçait sortir les poubelles : « t'as raison j'en ai rien à foutre que tu sois trop saoule pour comprendre tout ce que j'ai envie de faire avec toi. » Elle prend alors le visage de Devon entre ses mains, éprouve la douceur et la flexion de la peau sous ses paumes. Elle ne serre pas, mais, entre ses doigts, elle tient Devon toute entière, imaginant qu'elle disparaîtrait si elle la lâchait. « Viens dormir chez moi... » elle presse plus qu'elle ne suggère, les yeux rivés sur sa collègue. Shea porte ses lèvres à son front, à ses joues, à sa mâchoire. Avec passion, elle embrasse son menton, ses tempes, ses sourcils et ses lèvres. Elle l'embrasse comme le ferait une amante légitime, goûte ses lèvres qu'elle voudrait desserrer, puis se détache. « Pardon. »

@Devon Willis

Elle est douloureusement consciente des mains distraites qui remonte sur ses épaules et esquintent à nouveau son souffle. Elle s’attend tant à ce que ses doigts se contractent sur son vêtement, remonte à sa gorge ou la repousse violemment que l’absence de mouvement laisse un vide là où le fantasme indicible continue d’exister. Et pas une fois elle ne baissera les yeux, elle se l'est promis, elle se le martèle au quotidien, parce que les choses se terminent toujours mal quand on essaie de dominer Devon, elle l'a appris à ses dépens, mais parce que c'est dur, de tenir tête. Devon, elle, la toise de son regard devenu sombre dans lequel Shea ne lit que pure aversion et désir à son encontre ; elle s'en satisfait, s'en repaît presque et hausse un sourcil caractéristique alors qu'elle amorce un demi-sourire. Qu'elle le lui dise, qu'elle devient folle à cause d'elle, qu'elle a envie de lui faire subir le même sort qu'aux clients importuns - Shea le sait, elle s'y attend, et peut-être que c'est précisément ce qu'elle cherche.

Dans le Uber, la main de Shea essaie encore de saisir son bras, remonter à son col, frôler sa peau pour l’embraser et tous ses sens sont en alerte, accordés au moindre geste que n'esquisse pas la jeune femme en sa direction ; de son attitude détachée à ses yeux voilés. Shea, elle, l'observe dans un silence religieux, si inhabituel pour elle, se laisse pour une fois menée. L'envie qui mord son ventre ne la lâche pas, et le coeur a un léger raté lorsque le corps de Devon fond contre le sien, et Shea, presque fébrile, s'agrippe à son haut d'un geste agressif, demandeur. Son pouls bat au rythme de mile tambours et tout, dans l'attitude de Devon, dans sa propre réaction, lui semble fou, suave, et par dessus tout, sensationnel et inédit. Elle patauge dans un univers inconnu, et elle en éprouve du ressentiment contre elle-même parce que Devon doit bien le voir. Et Shea ne se souvient pas d'avoir été propulsée sans réserve contre le mur, ni d'avoir empoigné ses hanches, mordu si promptement ses lèvres. Le bruit qu'elle murmure ne lui ressemble pas, c’est un souffle étouffé mêlé à un oh haletant. Ses doigts s’enfoncent dans le dos de Devon où elle sait qu’elle laissera des marques, alors qu’elle cherche à se cambrer contre elle. Elle voudrait protester, mais elle est obligée de se rendre à l’évidence : elles n’échapperont pas au mur. Shea essaie de l’entraîner dans un baiser enfiévré qui ne serait que langues et dents, et qui n’aurait aucune coordination mais elle déjà campée sur sa jambe flageolante. Peinant et tremblante de tout son être, son souffle erratique, ses yeux complètement domptés par l'avidité, elle essaie de résister encore quelques secondes. Elle découvre ses mains fines, douces, sur sa peau. Elle les devine, tour à tour, lascives ou autoritaires, fidèles à la représentation qu'elle s'en était faite lorsqu'elle cherchait à les deviner sur elle. Elle ne la quitte pas du regard. De ses lèvres entrouvertes s'échappe un souffle court, puis un gémissement et c’est assez pour lui faire abdiquer toute fierté, renoncer à toute pudeur, et l'implorer entre ses lèvres. « Putain. » La main de Shea vient s’agripper à sa nuque pour la rapprocher au plus près d’elle avant qu’elle ne puisse s’en empêcher, tandis que l’autre glisse au niveau de son avant-bras pour y faire davantage pression. Elle s’agrippe plus dangereusement à ses vêtements, la maintenant contre elle avec sa jambe autour de sa taille, elle a l’impression de n’être toujours pas assez proche. Elle profite de l’ancrage des genoux de Devon dans le sol pour faire pression sur son bassin, se mouvoir contre elle. Et quand elle la sent enfin en elle, les gémissements de Shea achèvent de faire tomber toutes ses barrières. Et ce soir Shea est indéniablement sienne, marque son dos de ses ongles, gémit son nom comme elle n'a jamais osé le faire, sans conditions ni restriction, les deux bras bien ancrés autour d'elle.

Encore tremblante, elle réajuste sa posture, porte ses mains sous le tee-shirt de Devon, le fait glisser pour toucher le bout de ses doigts contre sa peau et, le visage incliné vers elle, la pousse à reculer à l'aveugle. Elle déboutonne en même temps son pantalon et s’humecte alors les lèvres d'anticipation, les joues rosies par l'intensité de son orgasme, traçant à son tour le corps de Devon de ses pupilles pleinement dilatées. Elle prend le temps d’enregistrer chacun de ses membres, centimètre par centimètre, avec un regard plein d’urgence. Elle la projète alors contre le canapé avec un sourire satisfait, prend quelques secondes pour la regarder de haut. D'un mouvement de pied, elle écarte ses jambes pour retirer son jean, puis vient s'abandonner sur elle pour lui offrir un baiser symbolique qui devrait lui rappeler leur dernière soirée. La tension entre elles, qu’elle n’a jamais été en mesure de comprendre. Pas avant cet instant où leurs lèvres se retrouvent de nouveau, et qu’elle y pense, encore, et toujours. Et qu’elle se laisse envahir par ses lèvres. Par la sensation de sa langue contre la sienne. Par ses mains sur Devon, pour Devon, contre Devon, en Devon. Devon. Devon. Devon. Elle vient placer sa jambe entre celles de sa collègue et l’entraîne dans un long baiser, mordillant et suçant ses lèvres, son cou et son épaule par alternance. Elle prend à peine conscience de son corps qui essaie de se greffer davantage contre elle, et elle descend une de ses mains vers sa hanche, l'invitant à se cambrer contre elle, ralentissant le mouvement de ses lèvres qui descendent bientôt sur ses clavicules. Elle a de nouveau envie de flirter, de jouer, de se prouver qu’elle peut la rendre folle de désir, et elle s’amuse de l'attente de sa collègue, car même si Shea est dans un état un peu second, elle lui murmure : « je peux arrêter maintenant si tu vas avoir du mal à te contrôler. » Elle n'en fait rien, bien qu’elle aurait aimé entendre de la voix de Devon des supplications comme arrête pas, elle pousse sur sa jambe, très doucement et parfois par à-coups plus intenses en l’observant ce qui accentue son désir, et c’est tout ce dont elle a besoin pour passer à la vitesse supérieure. La main de Shea se traîne jusqu’à leurs jambes. Elle est obligée de prendre appui contre le canapé pour détacher le corps de Devon d’elle et ses doigts dessinent des cercles sur son abdomen, ses ongles raclant un peu sa peau avant que sa main ne quitte son ventre et dérive sur sa hanche et l’intérieur de sa cuisse. Alors qu’elle sent ses propres bras défaillir, elle cherche son regard. Shea retombe un peu contre elle, enfouit son visage dans son cou et passe en revue toutes les choses qu’elle pourrait lui dire ou faire qui la ferait de nouveau gémir contre elle. Elle sait qu’elles s’étaient attisées jusqu’à l’inévitable, mais elle ne peut s’empêcher un soupir au moment où elle la touche, enfin.

@Devon Willis

Alors qu’elle accompagne Devon dans sa descente, elle lui saisit la main, entortille leurs phalanges, embrasse sa paume, embrasse sa joue, ses lèvres, se blottit un peu contre elle, à bout de forces et à bout de souffle. Elle se sent exactement à sa place dans ses bras, parce qu’elle s'imagine tellement être hors normes, bizarre, fausse, pour ne pas ressentir les choses de la même manière que les autres gens. Tout contact avec ses parents et son pays natal a été interrompu en conséquence. Et ce soir, Shea peut s’endormir en se disant que ce sentiment d’étrangeté peut disparaître, parce que Devon semble l’accepter exactement comme elle est ; elle ne la fuit pas encore. Elle embrasse de nouveau les doigts qui parcourent sa bouche. Elle la regarde muette, en prosternation silencieuse devant ses yeux clairs, et tout dans la pièce lui paraît chaud, doux et sensuel. Les marques sur sa peau sont encore visibles, et ses cheveux sont dans tous les sens, et cet air débraillé, Devon le porte si bien. Quelque part, ça lui va tellement bien que Shea ne pourra plus l'imaginer autrement.

Elle sent la tension dans ses muscles qui deviendront des courbatures, a toujours aussi chaud parce que le corps de Devon est soudé au sien. Elle réprime une envie de glisser ses lèvres dans son cou. Elle ferme les yeux quelques secondes, se remémore la suite des évènements : la frustration puis la satisfaction à se faire furieusement l'amour, l'impression qu'elles y sont encore, l'air d'extase sur son visage, ses sourires. Devon tient ses hanches entre ses cuisses. Juchée sur elle, Shea sent son souffle chaud contre sa peau et elle penche vers elle son visage, respire son parfum qui l'affole toujours gravement. Lorsque Devon reprend la parole, Shea ne se redresse presque pas, accorde un sourire qui ne correspond pas à ce qu'elle veut renvoyer. « Pourquoi ? » et sa voix est encore assez frêle pour qu'elle cache timidement son visage contre son épaule, imprime ses lèvres contre ses clavicules, ses épaules, son lobe d'oreille. Elle a eu plus qu'il n'en faut. Mais malgré tout, elle doit lutter contre son envie de s'accrocher à tout ce que Devon lui inspire, elle veut de nouveau se laisser aller, oublier et ne se préoccuper de rien, vivre avec abandon, avec la grâce insouciante au lieu de s'accrocher à ses paroles.

Ça s'est toujours vu de manière flagrante quand Shea s'est envoyée en l'air. Ses yeux marron, couleur dans laquelle il est habituellement difficile de mesurer la taille des pupilles, s'éclaircissent jusqu'à devenir d'un doré larmoyant. Ses paupières qui se plissent à moitié lui octroient un regard de chat choyé. Etre saoule ou défoncée ne l'empêche jamais de témoigner de son intérêt et de se donner entièrement, c'est après que ça vous tombe dessus, quand elle se réveille le matin et qu'elle retrouve sa vile indifférence. Elle renchérit, les dents cherchant le point particulièrement sensible dans son cou : « t'as trop peur de tomber amoureuse de moi ? ». Elle se redresse en affichant cet air de gamine ingrate aux plaisanteries qui ne font rire qu'elle.

@Devon Willis

N’importe quel autre jour, les caresses post-coït lui auraient soutiré une moue écoeurée ; aujourd’hui elle se surprend à se sentir flattée par les mains de Devon sur elle. Et si la bouffée d’affection qui l’étreint l’amène jusqu’à son cou, c’est pour une raison précise qu’elle ne sera jamais prête à regarder en face. Une terreur sourde s’étend de sa nuque à ses jambes. Elle en a beaucoup trop dit, et elle ne pourra pas revenir en arrière. Il arrive que Shea se projette sur l'avenir, l'hypothèse du couple, plus qu'elle ne se le conçoit réellement, mais son esprit se heurte aussitôt à la normalité de ce qu'elle a toujours connu, le détachement et la désinvolture familières, donc préférables, l'impossibilité d'imaginer une vie autre, son incapacité à se faire figurer dans une autre peau, un autre pays, un autre destin. Sa déchéance lui est confortable et, n'ayant connu qu'elle, elle ne sait désirer autre chose. Shea est l'une de ces gosses dont l'intelligence n'est ni plus ni moins que celle nécessaire à leur survivance : un subtil mélange de sournoiserie, de brutalité et de minauderie. Pour affirmer les rôles successifs de sans-coeur, de coureuse de jupons ou de sans-gêne auxquels elle a été réduite bien avant son adolescence, Shea semble mettre un point d'honneur à en outrer les caractères. Puis les mains de sa collègue sont dans ses cheveux et la fermeté de Devon l'excite terriblement. Déjà, ses yeux se dilatent et ses jambes se contractent automatiquement. Elle baigne dans l’ivresse de sa réussite. Elle a la tête renversée en arrière, les lèvres entrouvertes, les yeux brillants. Elle se contente d'acquiescer à ses mots avec un gémissement, prête à reconduire leurs activités.

A la fin de sa phrase, il lui semble que l'esprit de Devon divague. Mais ce regard est l’affaire d’une seconde et il disparaît si vite qu’elle doute presque l’avoir intercepté. Et de toute façon, elle a toujours été aveugle à ce qui se passait devant ses yeux. Elle s'y complait presque, dans cette ignorance. Shea l'observe en silence, et elle se concentre sur ce qu'elle voit : Devon regarde ailleurs. Mais Shea ne laisse pas l'avidité se charger en une méfiance placide. « Embrasse-moi. » commande-t-elle, le souffle court, haletante. Les mains faisant davantage pression sur le corps de l'américaine. Shea décidément un vrai paradoxe, à la fois rustre dans son comportement et terriblement féminine. À la fois angélique avec ses yeux profonds et son grain de beauté, et une énergie démoniaque. Et habituellement, c'est ainsi qu'on la perd. Un truc de distance – l'attitude qui fait fuir Shea, qu'elle ne retrouve pas chez Devon et qui rend l'assouplissement de ses règles soudainement plus tolérable. Elle attend que son regard admette de se montrer suppliant envers l'américaine et elle descend sa main, doucement, jusqu'en bas, et c'est le moment qu'elle préfère avec elle : quand son coeur s'accélère, que ses yeux s'arrondissent et que ses mains ne savent plus par où l'agripper pour la faire bouger plus vite.

Elle scelle ses yeux clos, essaie de passer outre leur conversation, faire abstraction du regard vide de Devon mais le sourire lascif de Shea l'abandonne immédiatement, pour le retrouver avec un peu plus de sarcasme et moins de sincérité. Un léger mouvement de recul l'accompagne alors qu'elle essaie de passer outre la frustration, mais la britannique se lève presque aussitôt, comme si elle s'était brûlée, et elle n'a rien à lui dire pour s'excuser, car même si elle le voulait, et qu'elle osait le dire, Devon ne comprendrait pas. Alors elle évite son regard, et honteuse d'avoir vu son monde transcendé par une 'simple collègue'. C'est en passant une main dans ses cheveux qu'elle étouffe un soupire las. Elle accueille le revirement de sa propre attitude avec un soulagement non feint - un léger ricanement lui échappe. « Qu'est-ce que t'as ? » alors qu'elle cherche des yeux les vêtements à rassembler.

@Devon Willis