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 Guerre de leurres. ft River

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Message Sujet: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Jeu 11 Mar - 23:24


Guerre de leurres
@River Hastings

La vie avance et tu traînes, bonne dernière. T'observes les soubresauts d'une existence que tu subis en demi-teinte. On te dépouille de ton bonheur. On épuise ton corps et ton âme pour paralyser ton désir de liberté. Cette liberté qui te nargue à chaque fois qu'ils s'envolent pour d'autres contrées desquelles tu ne peux que rêver. Empêcher de vivre pour leur permettre de pérenniser un empire sur lequel tu ne veux pas régner. Et malgré toute leur bonne volonté, ils ne parviennent pas à éteindre le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé. Ce feu que tu as du mal à contenir et qui, chaque jour, répand des traînées enflammées de rage et de colère mêlées. Et derrière cet incendie, se cache timidement le chagrin qui te ronge toute entière. Esseulée dans cette demeure qui t'es tout sauf familière, entourée d'apparences trompeuses qui te gardent prisonnière d'une réalité qui n'est pas la tienne. Tu ne supportes plus cet isolement, à deux doigts de l'implosion. La poupée docile est fatiguée d'être captive d'une chimère entretenue par des parents avides de pouvoir et d'argent. Grande oubliée d'un amour qu'ils se réservent, incapables de reconnaître que leur fille est différente de leur imaginaire. Incapables de t'accepter tel que tu es. Te voilà obligée d'honorer un engagement que tu n'as pas passé. Obligée de vivre cette vie que tu n'as pas choisie. Mais les obligations pèsent trop lourds sur tes frêles épaules et tu ressens le besoin de t'en délester avant qu'elles ne te noient dans les tourments d'une destinée toute tracée, loin de tes songes tant convoités. C'est donc avec lassitude que tu enfiles le vêtement pour habiller tes courbes. Tu rehausses de cinq bons centimètres ta silhouette par des talons aiguilles qui martèlent avec agressivité le sol que tu foules d'une allure voulue pondérée. La modération faisant partie du vocabulaire préféré de ta génitrice, qui t'attend de pied ferme, dans cette limousine vous conduisant droit vers ton enfer personnel. Ces soirées où le temps semble s'étirer péniblement, les secondes se transformant en minutes et les heures en calvaire. « Il était temps. » La réplique incisive te cueille alors que tu t'engouffres dans ce sépulcre ambulant, paré des plus vils ornements de l'excès. On adore étaler la richesse pour faire miroiter l'envie dans les yeux des pauvres âmes qui se battent pour les poussières que ceux tout en haut de la pyramide daignent bien laisser. Et même les miettes ils ont du mal à les lâcher. « T'as intérêt à bien te tenir Jezabel. » Ce prénom honni qui soulève ton cœur d'une envie meurtrière d'aiguiser tes palabres pour ne faire que de la charpie de cette mégère. C'est pourtant avec un sang-froid olympien que tu courbes l'échine une fois n'est pas coutume. « Oui, mère. » Le trajet est long quand les mots s'essoufflent et ne reste qu'un silence amère d'attentes divergentes,  ponctuées de reproches et de déni. Le roi a l'air taciturne, semble prêter une oreille distraite aux récriminations de sa reine envers sa progéniture. Et enfin, votre carrosse rutilant s'arrête. Les portes claquent, annonçant la reprise du tournage du film de votre vie. Une comédie savamment orchestrée qui dégueule de superficialité et d'une apparente proximité devant les flash qui pleuvent soudainement sur votre passage. Et tu grappilles, bien malgré toi, ces faux élans de tendresse, jouant le jeu juste pour avoir la sensation, un instant, d'être aimée par tes parents. Les sourires cachent le trépas des liens qui vous unissent. Vous faites irruption bras-dessus, bras-dessous rajoutant vos faux-semblants à ceux déjà présents. Car rien n'est vrai dans ces réunions. Tout est faussé. Tout est calculé. Après quelques œillades bien avisées, tes parents disparaissent dans la foule et discrètement, tu attrapes de quoi noyer ton ennui avant de t'éclipser sur le balcon. Parce que toute cette mascarade t’écœure. Tu ne veux plus l'observer à l’œuvre. Alors que tes pensées dérivent dans un océan mouvementé par les vagues de ton ressentiment, des bruits de pas t'arrachent à la contemplation de ce ciel nocturne que même la lune a décidé de déserter. Pas spécialement d'humeur à tenir une conversation digne de ce nom, tu t'apprêtes à prendre congé pour exprimer ton souhait mais il t'empêche de t'échapper. Et lorsque tu reconnais le visage qui te nargue avec insolence, ton sourire de circonstance se fane, laissant place à une certaine nonchalance. Pas que vous ayez un grand passif tous les deux mais il a le don de t'irriter prodigieusement. Il est un rappel constant d'une union souhaitée entre vos deux familles, son jumeau comme prétendant. Sujet houleux que tes parents abordent avec la plus grande précaution alors que la fureur enflamme ton cœur. On t'a déjà imposé une vie, on ne t'amputera pas non plus du choix de ton futur partenaire. « Toi ici, quelle surprise. » Le cynisme pique alors que l'indifférence vient revêtir tes traits. Hors de question de lui faire le plaisir de réagir pour redorer son ego de mâle se pensant dominant. « J'aurais aimé pouvoir discuter de la pluie et du beau temps mais j'ai des impératifs, tu m'excuseras. » Mensonges, mensonges. Ton verre et ta solitude trahissent tes propos. Pourtant tu contournes l'unique divertissement de ta soirée insipide, trop fière pour lui accorder l'honneur de ta compagnie. Prétention qui n'est là que pour enfouir les sentiments qui se déchaînent intérieurement, arrachant des morceaux de ton palpitant à vif. L'envie creuse son chemin, réclame qu'il te retienne pour tromper l'ennui qui t'envahit et provoquer l'oubli de ce qui t'anéantit.  
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Message Sujet: Re: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Mar 16 Mar - 21:04

la voix de ton père résonne dans le grand bureau qui est le sien. pièce maudite. souvenirs écorchés d’un petit garçon effronté, souvenirs cauchemardesques d’entrevu entre quatre yeux. toi, ton paternel, la violence de ses mots, sa violence tout court quand tu le méritais. aucun traitement de faveur, ni pour toi, ni pour ton jumeau. vous le saviez, quand le ton était donné, l’ordre de rejoindre le paternel derrière la lourde porte en chêne, vous saviez ce qui arriverait. tu l’as eu, et tu l’as toujours en horreur ce bureau, cet endroit, cette pièce entière. ses lourds rideaux de velours qui encadrent de grande fenêtre, empêchant la lumière naturelle de pénétrer, d’éclairer le lourd parquet vernis, les murs emplis de bibliothèque, de meuble classeurs, de tableaux volumineux. tu détestes ce manque de gouts, l’étalage de “richesse” choisi par ton père. probablement la seule pièce qu’il a décidé de meubler à son gout, sans écouter ceux de ta chère mère. tu détestes cette odeur, qui flotte toujours dans cette pièce, qui l’habite. odeur de cigares, de bois, de papier, quelques accents d’alcool évaporé. ça te donne la nausée. “River veut tu bien m’écouter !”,  il gronde le patriarche derrière le bureau, te fait relever le nez, sortir de tes songes. tu te confonds en quelques excuses, c’est vrai, tu n’as rien écouté à ce qu’il vient de dire. pas un mot.

“il est impératif que tu sois là demain soir”, l’ordre est donné, qu’importe si tu avais autre chose de prévu, qu’importe si tu n’as pas envie d’aller à cette soirée, qu’importent tes envies, tes désirs, ce ne sont pas ses priorités. tu n’as même plus la force, ni  la volonté de lutter, de négocier, demande seulement pourquoi toi est pas ton double. puisque de toute façon, la plupart du temps, on ne fait pas la différence. “l’autre” est excusé, dispensé de sa présence pour cette fois. c’est notamment pour cela, que pour toi, ta présence est obligatoire. tu opine du chef, tu serras là, tu feras bonne figure, comme d’habitude.

tu passes ton doigt sur l'écriture dorée, relief, de fursac. a vingt sept ans voila que ta mère t’habille encore, pensant qu’il est de bon gout de t’envoyer ta tenu pour ce soir. et comme le bon fils que tu es, tu enfile le déguisement qui t’a été choisis, porte le masque du bon garçon de famille, du fils prodigue des Hastings. tu suis ton père à la trace, pour serrer quelques mains, échanger de faux sourires, discuter des dernières nouvelles des sphères “royales”, donner de l’importance à des choses qui au fond, n’en mérite pas autant. carnaval de faux-semblant. et à deux pas, son visage qui attirent ton regard, poupée qui se faufile dans la foule, disparaît dans ton dos. distrait, quand ton père prononce ton prénom, quand il parle de toi, vante des mérites qui n’en sont pas, mentionne des réussites de son autre fils, l’absent, l’excuse de la soirée.

tu profites de quelques minutes d’inattention de ton géniteur pour t’éloigner un peu, prendre la distance nécessaire jusqu’à disparaitre à ton tour sur le balcon. Nuit noire, t’observe la silhouette qui se dessine, sourire carnassier sur tes lippes quand elle s’approche, aimerait s’enfuir. te fuir. les mots qui claquent, cynisme qui pique. fausses excuses pour s’éclipser, un pas de coté pour l’en empêcher. “tu sais bien qu’il n’y a pas de soirée possible sans moi…”, ego surdimensionné, tu bloques le passage, impose ta personne, “c’est impératif de discuter avec moi”. tu es exactement comme ton père, joue au mâle dominant, te fou bien à savoir si elle est d’accord avec ton plan, tes envies, ta volonté. qu’importe, tu ne penses qu’à toi. “dit moi, t’es descendu de ta tour d’ivoire pour y rencontrer le prince charmant ?”, railleries, grimace sur le visage, tu te penches un peu vers elle, gomme la distance que la “norme” impose, que les gens “normaux” respecte. te penche encore jusqu’à murmurer à son oreille. “dommage que ce ne soit pas le bon Hastings”. amer. amer de ne pas avoir été le choix final.
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Message Sujet: Re: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Mer 17 Mar - 0:46


Guerre de leurres
@River Hastings

Et ton souhait se réalise lorsque sa carcasse te barre la route. Pas d'échappatoire possible à moins de vouloir jouer des coudes. L'agacement suinte de tous tes pores, malgré l'amusement qu'il fait naître dans le creux de tes prunelles bleutées. Trop prévisible mais c'est ce que tu voulais. Échapper à tes obligations. Oublier que t'es qu'un pion sur un échiquier bien trop grand pour que t'en saisisses toutes les implications. Fatalité que tu commences à briser à coups de pieds. Mais t'es pas encore prête à faire le grand saut. Pas encore prête à lâcher les morceaux de votre vie familiale. Même si ils sont trop nombreux pour pouvoir être recollés. Tu t'acharnes à les maintenir relativement soudés. Un travail d'orfèvre qui t'épuise et que tu parviens difficilement à concilier quand tu aspires à retrouver ta liberté. Ce désir se fait de plus en plus ressentir, alimentant le brasier de ta colère.  Les pensées émergent à un rythme vertigineux lorsque le champagne se libère dans ton organisme. « Tu sais bien qu'il n'y a pas de soirée possible sans moi... » Sa voix te projette brutalement dans la réalité alors que son sempiternel sourire te hérisse les poils. Il a cette fâcheuse manie d'obliger le monde à se plier à la moindre de ses volontés. Et ça t'irrite prodigieusement cette façon qu'il a d'exiger de l'attention. L'ego déborde d'un trop plein de confiance que tu ne vas pas te priver d'abattre, de ton insolence, à bout portant. « C'est impératif de discuter avec moi... » Tu manques, pourtant, de t'étouffer avec ta salive alors que sa réplique te frappe de son audace. Tu te reprends bien vite, un sourire énigmatique étirant tes lippes tandis que tu ingurgites le précieux liquide de l'oubli temporaire. « Prends pas tes désirs pour des réalités Hastings. » Que tu sembles bon de lui rappeler. La distinction n'est pas évidente pour tout le monde, surtout quand on a l'habitude d'obtenir tout ce qu'on désire. N'est-ce pas River ? « Dis-moi, t'es descendue de ta tour d'ivoire pour rencontrer le prince charmant ? » Raillerie que tu digères mal, la nuit dissimulant en partie le regard meurtrier qui anime subitement tes azuréennes. Le sang italien se réveille lorsqu'on attaque les sujets sensibles. L'impulsivité se sent pousser des ailes avec l'alcool qui circule dans tes veines et t'as du mal à conserver ton calme. « Je te pensais pas aussi vieux jeu Hastings. Parce que toi t'attends ta petite princesse chérie c'est ça ? Trop mignon ! » Tu répliques, piquée à vif alors que tu peines à rester de marbre face au jeune homme à l'ego surdimensionné. Son corps est maintenant beaucoup trop proche. « Dommage que ce ne soit pas le bon Hastings. » Cette proximité te dérange et alors que tu t'apprêtes à reculer, ses mots te frappent à la manière d'un uppercut. Il te rappelle cette épée de Damoclès au-dessus de ta tête. Cet homme qu'on souhaite t'imposer sans prendre en compte tes volontés. Tu termines ta coupe hâtivement alors que tu la déposes délicatement sur la table à côté de vous, essayant de contenir la rage qui ronge tes entrailles. Pourtant, tu y décèles aussi un aveu de jalousie. Et tu te raccroches à cette dernière pour ne pas littéralement exploser. Tu réduis encore la distance qui vous sépare, histoire de le narguer. « Jaloux ? » Tu souffles, bien trop près de ses lèvres et tu t'éloignes subitement. Souffler le chaud et le froid, c'est ta spécialité. Mais pour ce cas précis, juste une vengeance puérile. Tu t'appuies contre le rebord du balcon, tes yeux captivés par les lumières de la ville qui ne dort jamais. T'es à fleur de peau et tu n'aimes pas qu'il arrive aussi facilement à t'atteindre. Ou est-ce que l'alcool a percé des trous dans ton armure ? T'es-tu auto-sabotée ? Peut-être bien. Et pas forcément consciemment. « T'es un idiot si tu penses que je vais épouser ton frère. » Tu martèles ses palabres comme pour les ancrer dans ton présent. Toi vivante, jamais tu ne les laisseras t'enchaîner à un partenaire que tu n'as pas choisi. Tu ignores d'ailleurs que River devait être initialement ton fameux prétendant.  
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Message Sujet: Re: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Sam 3 Avr - 15:16

tu les détestes ces soirées-là, celle ou tu dois jouer un rôle, celle ou tu n’es pas toi-même, celle où tu traines derrière ton paternel, pour approuver tout ce qu’il peut dire. tu guettes, les alentours, espérant voir la crinière blonde de ton Ash apparaître. T’aimerais voir ses yeux de biche qui te regardent, son sourire au coin des lèvres en guise de “bonjour”. oh oui t’aimerais qu’elle soit , lui prendre la main pour l’emmener à l’écart avec toi, la sauter entre deux portes de WC pendant que les invités portent un toast à la gloire d'un blaireau quelconque ayant gagné plus d’un million de dollars l’an passé.

mais y a pas d’Ash, pas de soirée amusante et tu t’emmerdes comme un rat mort. tu t’éclipses, profite d’un moment pour quitter la fête, retrouver l’air frais qu’offre la nuit new-yorkaise. et elle. Jez. promise à l’autre. elle ne t’appartient pas . elle lui est due. pour lui, le double. tu arques un sourire dégueulasse, vicieux. le jeu peut commencer.

tu bloques la sortie, fait barrière de ton corps alors que tu t’amuses déjà, des mots emplis d’ego et de fierté, d’audace, d’autocentrisme. tu deviens ce connard que tu sais être, exacerbe ce qu’il peut y avoir de pire en toi, tout ce qui te rend détestable. t’ignore sa réponse, continue la partie, abats la carte “mariage arrangé”. tu sais bien que la gosse McKinney n’y est pas favorable, comme bien d'autres gosse de votre milieu d’ailleurs. tu sais aussi, qu’il n’était pas le premier choix. T’as du mal à digérer les envies de tes parents, et tu ne peux t’empêcher de t’en prendre à elle. et si au fond, elle n’y était pas étrangère ? un rictus sur tes lèvres quand elle évoque “ta princesse”, à toi. “J'suis pas sur d’avoir arrêté mon choix sur la bonne princesse à vrai dire”, tu peux pas t’empêcher de penser à Cordélia, à Ash, à celle qui en face de toi aurait pu être celle la ? tu restes proche d’elle, trop proche pour que ce soit correct, observe chacun de ses mouvements, quand elle termine la coupe, la pose calmement malgré la tempête qui fait rage sous son crâne. elle s’approche, pas dangereuse qui réduit le peu de distance entre vous, te nargue de ses lèvres qui pointent vers toi, qui te demande si t’es jaloux. oui. oui bien sûr que tu l’es. bien sur que tu jalouses chacun des gestes, chacune des décisions, chaque morceau de vie qui incombe à ton double, jumeaux enviés, depuis toujours.

elle s’éloigne, mouvement gracieux, tu n’en perds pas une miette. elle te tourne le dos et pourtant tu imagines une moue boudeuse sur ses lèvres quand elle parle de ton frère. les mots s’accrochent au cœur pour le serrer un peu, sans que tu puisses vraiment mettre un mot sur ce sentiment. tu t’approches, quelques pas, réduit la distance qu’elle vient de mettre entre vous, te penche un peu, son cou à quelques centimètres de tes lèvres. tu sens son parfum, les embruns d’une douce odeur mêlée à la fraicheur de la nuit. “Je ne suis pas vraiment sûr que tu ait le privilège de choisir”, elle le sait bien pourtant, tout comme toi. on ne choisit jamais vraiment  sa destinée quand on vient de familles telles que les vôtres. tu laisses ton souffle trainer un moment contre sa nuque, ta main frôler le bas de son dos. “qu’est-ce qui te déplais autant chez mon frère ?”, dit moi Jez, dit moi ce que tu détestes chez lui, dis moi ce que je dois être pour être meilleur que lui.


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Message Sujet: Re: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Dim 4 Avr - 17:36


Guerre de leurres
@River Hastings

La soirée promet encore d'être ennuyeuse à mourir et ta consommation d'alcool ne fait qu'augmenter depuis quelques temps. Ta mère va finir par sérieusement piquer une crise si elle aperçoit le nombre de coupes de champagne que tu fais disparaître entre tes lèvres. Ce soir, comme tous les autres d'ailleurs, elle est bien trop occupée à se pavaner devant les nombreux convives pour remarquer tes écarts. Et même si ses yeux sont partout habituellement, elle n'est pas la dernière à s'enivrer à ce genre de mondanités. Elle est moins vigilante et c'est là que tu en profites, en général, pour t'éclipser. River vient pourtant troubler ta quiétude relative, apportant avec lui distraction et animation. Il a l'arrogance comme seconde peau et un melon énorme. Les piques volent férocement alors que vous vous toisez du regard. Il ne t'impressionne pas et ses faux airs de prince tout puissant ne te charme pas. Ce qui t'intrigue, c'est ce qui se cache derrière cette assurance. Ça déborde tellement qu'il doit y ensevelir bien des secrets, à savoir sa vraie personnalité. Il n'est pas l'un de ses héritiers insipides que tu as pu rencontré. Il est différent. Tu ne peux pas expliquer d'où vient cette certitude. Tu le sais, c'est tout. Pourtant, il a le don de te faire sortir de tes gonds assez facilement. Heureusement que tu domptes ton impulsivité. Elle ne transparaît que dans vos échanges par des lances acérées que tu te retiens à peine de lancer. Le sarcasme est ton allié. « J'suis pas sûr d'avoir arrêté mon choix sur la bonne princesse à vrai dire. » Tu hausses un sourcil, te demandant bien ce qu'il entend par là mais laisse le silence lui répondre alors que tu reprends le contrôle de ta bulle vitale en t'éloignant. Ce fut, malheureusement, de courte durée. Son corps te bloque contre la rambarde et son souffle chaud provoque, bien malgré toi, des frissons que tu réprimes fermement. « Je ne suis pas vraiment sûr que tu aies le privilège de choisir. » Sa proximité t'oppresse. Tu n'as pas l'habitude de ce genre de contacts surtout quand on te l'impose et ses mots réveillent la colère qui dort paisiblement au fond de tes entrailles. Bien sûr que je vais choisir ! Tu serres les poings, ta vision troublée par la rage et lorsque sa main frôle le bas de ton dos, ton sang-froid vacille dangereusement. [color:3cc6=#000033+]« Qu'est-ce qui te déplaît autant chez mon frère ? » Tu te retournes subitement et le pousse de tes deux mains pour recouvrer ton espace vital. « Arrête de me coller comme une moule à son rocher ! Il se passera rien. » Parce que tu me rappelles trop celui qu'on veut m'imposer. Les mots sont cassants. Tu n'aimes pas qu'il te soumette à ses envies. Tu n'es pas sa poupée. Et t'es encore moins docile. « Je choisirai mon partenaire comme bon me semble et ce ne sera pas ton frère. Que ça plaise ou non. Mes parents ne me contrôleront pas toute ma vie. » Tu te persuades de cette réalité parce que tu ne pourrais continuer autrement. Ta majorité te sauvera ou t'anéantira. « Je connais pas ton frère. Je l'ai vu quelques fois, très brièvement. Ce qui me déplaît, c'est le mariage forcé. Si on pouvait arrêter de parler de lui maintenant, il est pas là à ce que je sache mais toi, oui. » Une brève pause alors que tes yeux le braquent avec un calme étonnant. « Alors au lieu de jouer aux cons, essaie d'être toi-même au moins une fois pour changer. » Un défi à peine voilé. Laisse-moi voir une partie de ton âme et peut-être que je te laisserai entrevoir un bout de la mienne. Peut-être que la tigresse se laissera dompter plus facilement et que tu pourras l'approcher sans te faire mordre mortellement. Il serait peut-être temps de laisser tomber les faux-semblants qu'on combat aussi farouchement toi et moi. N'est-ce pas ?  


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Message Sujet: Re: Guerre de leurres. ft River   Guerre de leurres. ft River Empty Ven 23 Avr - 8:37

tu sais que le jeu est malsain. pernicieux. mais tellement addictif. tu te délectes de son odeur, des frissons sur sa peau quand tu t’approches, des embruns de son parfum qui chatouille tes narines. tu fermes un peu les yeux, t’imagine dans l’inconscient déshabiller son corps, caresser son dos, sa poitrine. et comme une putain de décharge, tu te souviens. tu te souviens qu’elle n’est pas celui choisit pour elle, qu’ils ont préféré imposé ton frère. et ça t’fou la haine, des images dans la tête que tu aimerais mieux ne pas voir.
elle t'sort de tes rêveries, ordonne que tu recules, te pousse d’elle-même parce que toi, toi n’en fait rien. le sourire amusé reprend sa place sur tes lippes, ricane un peu, cruauté lâchée entre vous. elle croit encore pouvoir choisir, crois encore avoir le choix, pouvoir tenir tête aux décisions prises par ses parents. tu l'sais bien, ce n'est pas le cas. elle est comme toi, prisonnière, prise au piège de cette décision imposé. tu te gargarises de sa crédulité, tu sais que tu serais là, que t’appréciera le spectacle quand elle tombera des nues, quand elle se rendra compte de la réalité. charognard.

tu secoue la tête, “je te croyais plus lucide que ça Jez…”, l’écoute avec un peu plus d’attention quand elle parle de ton frère. elle ne le déteste pas. toi oui. peut-être. ou peut-être pas, tu sais qu’au fond, c’est bien plus compliqué que ça. quelques pas, tu te poses à coté d’elle, le flanc contre la rambarde, sans jamais la lâcher des yeux. elle veut parler de toi, puisque le double est absent, puisque le promis n’est pas là, c’est toi qui l’intéresses ce soir, et ce n’est pas sans te déplaire. elle veut parler de toi, ou plutôt aimerais que tu parles de toi. elle veut connaitre la vérité, toute la vérité, la vérité la plus moche, la plus triste, la plus laide. celle qui est réelle. elle veut que tu lâches le masque, deviennes toi-même. et tu sais, qu’elle n’en aura pas le privilège. “qu’est-ce qui te fait croire que je ne suis pas moi-même ? “, c’est évident pourtant, des faux sourires que tu sers aux invités, aux courbettes bien orchestrées, des discussions stériles que tu mènes, au hochement de tête en rythme, rien n’est vrai. tu ne l’es pas. et tu sais que tu ne le sera surement jamais dans ces lieux, dans ces événements entouré de tous ces gens qui ne le sont pas vraiment. peut-être que tu joues un rôle, surement, peut-être qu’elle dit vrai, probablement. mais elle n’est pas assez proche pour voir ton vrai visage, et tu sais, qu’elle serait apeurée si tu osais lui montrer. “Tu n'as pas pensé que la vérité pourrait ne pas te plaire ?”, tu hausse un sourcil, la mettant à ton tour au défi… dit moi Jez, veux tu voir le visage de la vérité ?
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